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Un monde de solutions

« Il y a souvent un vide sociétal qui empêche des changements positifs et profonds d’avoir lieu. Ce n’est pas un manque de vision, de bonne volonté, de ressources ou d’idées. C’est un manque de vision et de ressenti partagé de la situation actuelle et des possibilités d’un futur émergeant. Il y a plusieurs façons individuelles et institutionnelles d’interpréter une situation et les idées sur ce qui devrait être fait. Mais ce qui manque, c’est une perception et une compréhension partagées qui permettrait au système dans son ensemble de passer très rapidement de l’idée à l’action. » Otto Scharmer – C’est pourquoi la Terre du Futur propose une liste de solutions et aligne des ambitions que les sociétés actuelles pourraient très bien accomplir…


 

 

Le monde de demain passera par des solutions alternatives car nous sommes à la croisée des chemins. L’énergie est le fond du débat des crises actuelles. Nos sociétés en sont dépendantes. Si des astronomes annonçaient qu’un astéroïde géant se dirigeait vers la Terre et devait s’écraser avant, disons, 2015, cela ferait la une des journaux. On en parlerait tous les jours, l’assemblée générale de l’ONU serait convoquée et toute la société ferait des plans pour survivre. Si, par contre, on tente d’expliquer que le pétrole va bientôt manquer, personne ne réagit…. Vous trouvez ça logique ?

Concrètement, l’explosion des prix du brut signifie, entre autre joyeusetés :

La fin de la globalisation

Plus personne n’ira faire fabriquer des T-shirts à 10 centimes la douzaine à l’autre bout du monde si le prix du pétrole atteint des sommets. Évidemment, ce n’est pas forcément une mauvaise chose, car ces emplois pourraient retourner chez nous. Toutefois, cela signifie également un bouleversement immense de l’économie qui aura le plus grand mal à s’adapter. Cela signifie aussi que nombre de produits redeviendront, comme autrefois, des produits de luxe (par exemple, les bananes et le cacao pour les européens).

Remarque : il faudrait toutefois que le pétrole devienne de l’ordre de 100 fois plus cher qu’aujourd’hui pour qu’une relocalisation profonde s’effectue. Le transport maritime – qui peut aussi utiliser du charbon – coûte quelques centimes d’euros par T-shirt aujourd’hui. C’est l’invention du bateau à cale réfrigérée qui a permis aux bananes et aux ananas de devenir des fruits communs sur la table européenne.

Deuxième remarque : la fin du pétrole n’est pas la fin de l’énergie fossile car un retour à l’usage du charbon n’est pas à exclure et avant le pétrole les bateaux naviguaient au charbon. Et avant le charbon, il y avait les voiliers…

La fin de l’industrie aéronautique

Cette industrie est extrêmement sensible au prix du pétrole. Dans un premier temps elle pourra survivre en augmentant ses tarifs mais, passé un certain niveau, l’inévitable envolée du brut signera sa perte. Au tout début de l’aviation, le passage d’un avion poussait les foules, éberluées, à interrompre leurs occupations et à pousser des cris de joie tandis que les gens montraient du doigt l’appareil à leurs voisins. Il se pourrait bien que, dans un futur proche, un phénomène similaire se produise à nouveau.

« Regarde ! Ça alors, un avion ! Ça doit bien faire dix ans que je n’en ai pas vu un ! »

Remarque : on peut fabriquer le kérosène à partir du charbon – ce fut historiquement d’ailleurs le premier procédé utilisé, avant le pétroraffinage. Le prix de revient le rendra certes plus élevé, amenant la disparition de certaines aberrations :

lignes aériennes de moins de 500 km,

lignes sans escale de 10 000 km ou plus, sur lesquelles l’avion transporte au départ plus de carburant que de charge utile

Il faut tout de même signaler qu’il existe plusieurs prototypes de turbines (réacteurs) d’avions qui fonctionnent à l’hydrogène. La grosse différence étant que l’hydrogène n’existe pas à l’état pur dans la nature, et qu’en l’état actuel de la technologie, il coûte une fortune à produire.

La fin de l’automobile de masse

Aujourd’hui, il est impossible de faire circuler le milliard de voitures en circulation sur la planète sans pétrole. De nombreuses alternatives sont parfois présentées, agrocarburants, hydrogène, électricité, etc., mais aucune solution, même diversifiée, ne permet de faire perdurer la société de l’automobile telle que nous la connaissons actuellement, d’autant plus que des pays comme la Chine ou l’Inde commencent juste à accéder à la civilisation de l’automobile et que le deuxième milliard d’automobiles en circulation sera bientôt atteint. La fin de la société de l’automobile semble donc être une des conséquences directes de la fin du pétrole.

La voiture électrique dont la publicité nous vante les « bienfaits » depuis 2010 ne fait que déplacer le problème : d’où vient l’électricité ?

S’il fallait produire l’électricité nécessaire pour faire rouler toutes les voitures, tous les camions, vélomoteurs et motos du monde, il faudrait pratiquement doubler la production mondiale d’électricité, ce qui est insurmontable : l’électricité nucléaire aussi arrive à sa fin car le carburant s’épuise tout comme le pétrole. L’électricité thermique finira avec le charbon, le pétrole ou le gaz, et l’électricité des éolienne n’a aucun avenir. Quant aux barrages hydroélectriques, la planète en est saturée…

La fin du tourisme international

Si vous voulez un jour faire le tour du monde en « touriste », il vaut peut être mieux partir maintenant. Par ailleurs, faut-il vraiment que je vous rappelle que l’industrie touristique est une des premières industries mondiales et une source importante de devises ? Mais, rien n’empêchera les voyageurs impénitents, les vrais « routards » de se déplacer, quitte à réinventer un mode de vie plus nomade… Car les voyages redevenus longs, difficiles et coûteux, ceux qui sauront troquer, échanger, proposer leur savoir-faire sur place pourront toujours se déplacer.

La fin de l’étalement urbain

D’immenses bouleversements dans notre mode de vie sont à prévoir. Certains aspects de notre mode de vie devront être révisés entièrement. Un exemple parmi d’autres est celui des grandes mégalopoles qui ont été bâties après la découverte du pétrole. Elles ont été conçues en intégrant l’automobile depuis le début et deviendront en grande partie inhabitables. En particulier, tous les lotissements pavillonnaires situés à la périphérie des villes, non desservis par les transports en commun, seront les premières victimes de la fin du pétrole. Un crash immobilier est à prévoir et une redensification des villes semble inévitable.

C’est assurément la fin du rêve d’un pavillon avec jardin et piscine pour tous.

Note optimiste : le pétrole devenu hors de prix, nous saurons concevoir des villes nouvelles avec un habitat collectif de qualité, convivial (avec de nombreux locaux collectifs) pourquoi pas des tours insonorisées, isolées aux normes HQE, avec, au pied, des jardins familiaux et de vastes espaces verts ?

La fin de la croissance

La croissance, ce n’est pas uniquement plus de biens produits, c’est également plus de matières premières et plus d’énergie consommées. Une diminution de la production globale de pétrole n’a qu’une seule issue : la décroissance, que cela nous plaise ou pas.

Une crise alimentaire

La fameuse « révolution verte » a été rendue possible par le pétrole. Bien que des agronomes occidentaux et indiens soulignent que la révolution verte en Inde fut un échec total. Le pétrole sert à fabriquer les engrais et les insecticides indispensables à l’agriculture dite moderne et polluante. Sans lui, les rendements s’effondrent pour le grand dam des bénéfices des grandes sociétés agro alimentaires. L’agriculture moderne a un rendement énergétique quasi négatif (Hypothèse si l’on veut garder le même type d’agriculture : une grande part des terres agricoles devra être utilisée pour produire de l’agrocarburant pour… les tracteurs agricoles. ) Conclusion selon Eating Fossil Fuels : la population actuelle (Entre 6 et 7 milliards) ne pourra plus être nourrie en entier. Il est fort possible que plusieurs milliards d’humains meurent de faim dans un futur proche… Les calculs sont à faire en tenant compte de la part de terres dévolues au bétail.

Si vous voulez un aperçu de ce qui risque de nous arriver, vous n’avez qu’à regarder la situation en Corée du nord pour voir ce qui se passe quand il n’y a plus d’engrais ni d’essence pour les machines agricoles. Heureusement, tout n’est pas encore perdu puisque un peu d’aide humanitaire parvient encore à ce pays. Grâce au pétrole. Cependant le cas de l’île de Cuba ayant lui aussi perdu les aides pétrolière de l’URSS sans subir de famine permet de voir qu’un pays fertile peut s’adapter à long terme à une agriculture ne dépendant pas des produits pétroliers. Bien sûr cela passe par un changement alimentaire réduisant drastiquement la proportion de viande dans l’alimentation quotidienne. …!

Cependant, l’agriculture agro-foresterie défendue par le couple Bourguignon ou Pierre Rabhi, permet d’obtenir des rendements similaires. Par ailleur, Il est reconnu que l’agriculture biologique peut nourrir le monde.

Un crash boursier global

La bourse dépend entièrement de la croissance et les investisseurs viennent pour gagner de l’argent, pas pour en perdre. Peu de temps après le crash, la bourse fermera, « provisoirement » bien sûr, juste le temps que le marché se rétablisse. Il ne se rétablira pas.

Remarque : ce point est contestable. Une bourse est un simple lieu d’échanges où ceux qui ont des choses à vendre rencontrent ceux qui cherchent à en acheter. Le commerce international ne disparaîtra pas brutalement parce que le pétrole sera devenu très cher ; quant aux marchés des actions par exemple, ils sont effectivement susceptibles de dévisser mais les entreprises cotées ne vont pas s’évanouir brutalement. Elles vaudront peut-être beaucoup moins, mais elles seront toujours cotées et il y aura toujours des échanges. On peut aussi jouer des valeurs à la baisse (put). Enfin, la bourse existait avant la découverte du pétrole.

Si l’économie n’est plus en croissance personne n’achète des actions qui vaudront moins chères demain. Dans une économie en crise qui décroit, la bourse n’intéresse plus personne et sans acheteur potentiel la bourse disparait ou au mieux elle est en sommeil.

Un crash du dollar

C’est un point presque anecdotique par rapport à la situation qui affectera toute la planète (même si cet événement pourrait bien être le premier à se manifester, voire le déclencheur) mais il mérite d’être souligné. Pour résumer, les USA ont réussi depuis la dernière guerre mondiale à imposer le Dollar comme monnaie d’échange pour le pétrole. En conséquence, tous les pays souhaitant en importer doivent emprunter des dollars, soutenant ainsi de façon artificielle cette devise. Dans la pratique, cela signifie que les USA peuvent ainsi se permettre un déficit commercial considérable sans conséquence immédiate. En contrepartie, si ce système s’arrête, ils seront les tous premiers à en souffrir. Néanmoins ce crash ne viendra pas aussitôt le pic de Hubbert dépassé, car dans un premier temps la hausse du prix de pétrole compensera, en dollars, la baisse du volume de pétrole extrait, pour une valeur globale en hausse.

C’est pourquoi la Terre du Futur propose des Solutions

 

sources : http://fr.ekopedia.org

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