Qu’est ce qu’un dôme de chaleur appelé également système en oméga ?
Dans la région de Vancouver au Canada, des écoles ont été fermées et les campagnes de vaccination contre le Covid-19 suspendues. Les climatiseurs et ventilateurs sont en rupture de stock.
Un thermomètre qui frôle les 50°C. Suffoquant sous des chaleurs si extrêmes qu’elles paraissent irréelles, les habitants de Vancouver sont contraints à trouver refuge dans des « centres de rafraîchissement climatisés » de la métropole canadienne.
« On a déjà eu des canicules auparavant, mais jamais de ce niveau », souligne ce mercredi Lou, depuis un des 25 centres mis en place par la ville. « Je suis choquée par le nombre de décès qu’il y a eu », soupire-t-elle. Des dizaines de personnes sont mortes subitement ces derniers jours dans la région, une surmortalité attribuée par les autorités aux températures étouffantes.

Le « dôme de chaleur » © Gal ROMA © 2019 AFP
Le dôme de chaleur en cause
Ce phénomène est lié à un anticyclone de blocage, vaste et très puissant, qui persiste à un même endroit, provoquant la stagnation des masses d’air. Cette zone de haute pression favorise également la subsidence, c’est-à-dire la descente de l’air, qui, sous l’effet de la compression, réchauffe l’atmosphère. Le phénomène est amplifié par la sécheresse, importante dans le nord-ouest du continent américain, et un fort ensoleillement. A mesure que la chaleur piégée continue de se réchauffer, le système agit comme un couvercle sur une casserole, ce qui lui vaut le nom de dôme de chaleur. « C’est une image, mais pas un terme répertorié dans le jargon météorologique », précise le climatologue Robert Vautard, directeur de l’Institut Pierre-Simon-Laplace.
Cette zone empêche la circulation des masses d’air de se produire d’ouest en est, et dévie vers le nord le jet-stream, ces vents forts situés en altitude et qui tournent autour de la Terre. En contournant le dôme, les masses d’air plus fraîches forment une circulation en omega, de la forme de la lettre grecque.

Infographie Visactu
Comme dans une casserole avec un couvercle, l’air piégé se réchauffe. Un tel phénomène est classique dans la région à cette saison. Mais avec de telles températures, c’est inédit. En rouge les températures de cette vague de chaleur à Lytton. On voit qu’elles ont complètement décroché par rapport à la moyenne.
Stunning breakout far above all previously measured values to set a new national temperature record for Canada of 49.6 °C (121 °F).
This heatwave has reached further above historical means than any other summer heatwave previously recorded anywhere in North America. pic.twitter.com/aNURI7W8Yh
— Dr. Robert Rohde (@RARohde) June 30, 2021
Selon les experts, ce dôme de chaleur n’est pas provoqué par le changement climatique. Mais ce dernier rend le phénomène plus intense.
« Le climat agit comme des stéroïdes sur la météo. » Un sportif qui en prend aura toujours des bons et des mauvais jours, « mais en moyenne, ses performances seront en hausse ». De même, le réchauffement climatique « rend plus probables ce genre d’événements extrêmes », explique Zeke Hausfather, climatologue au Breakthrough Institute.
Difficile de prédire à quelle fréquence de telles vagues de chaleur pourraient se reproduire.
La chaleur se dirige vers l’est du Canada ?
Ce dôme de chaleur a lentement migré vers les Prairies canadiennes au cours de la semaine, générant sur son passage de la chaleur intense et quelques records, sans pour autant donner un répit immédiat à la Colombie-Britannique ou à l’Alberta. Le Québec, dans la mire du dôme ? Continuant sur cette lancée, cette circulation en provenance de l’ouest, connue sous le nom de flux zonal, occasionnera une brève poussée de chaleur dans la province au début de la semaine prochaine. Cette poussée chaleureuse sera intense, mais brève. En fait, celle-ci sera freinée par un creux associé au vortex polaire situé au nord du Canada.Le mercure reviendrait donc vers des eaux plus saisonnières vers le milieu de la semaine prochaine. On peut donc dire que le Québec s’en tirera à bon compte comparativement à l’Ouest canadien.
Ce phénomène pourrait-il se produire en France ?
Le dernier record de chaleur remonte au 28 juin 2019 : la température était montée à 45,9°C dans le village de Vérargues (Hérault), dépassant le précédent record de la canicule de 2003 (44,1°C dans le Gard). Le mercure pourrait-il atteindre la barre symbolique des 50°C sur le territoire ? Pour Fabio d’Andrea, chercheur du CNRS au Laboratoire de météorologie dynamique, cela ne fait guère de doute.
sources : https://www.bfmtv.com/ / https://www.lemonde.fr/ / https://www.lefigaro.fr/ / https://www.leprogres.fr/ / https://www.meteomedia.com/
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