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Les inondations de Liège en 1926, aujourd’hui et demain

Credit Legia / affinée et colorisée par Terra Projects

Au-delà de l’émoi et du malheur qu’elles suscitent parmi les populations touchées, les grandes catastrophes (inondations, tremblements de terre et autres phénomènes naturels) ont souvent fait l’objet de comportements singuliers, reflétant presque à la perfection les multiples buts, visions et aspirations latentes d’une société. Certaines réactions de la population, des médias et des hommes politiques à l’encontre de ce type d’événement sont par ailleurs dotées d’une constance à toute épreuve.

Avant toute chose, il ne faut pas perdre de vue que les crues de la Meuse sont parties intégrantes de l’histoire de Liège et qu’elles appartiennent en quelque sorte à sa mémoire collective : en témoigne la cathédrale, qui conserve sur ses murs les marques des crues de 1571, 1647, 1740… avec cette inscription latine : « Alto Mosa Loco Crescens » ; en témoigne également des inscriptions plus modernes comme les « plaques des crues »6
. Dès lors, connaissant ces crues à répétition, quels moyens les pouvoirs publics de la région liégeoise mirent-ils en place pour éviter la catastrophe ? À Liège, après chaque inondation, les Ponts et Chaussées7 se mettaient à l’ouvrage pour améliorer le
régime des crues de la Meuse. Ainsi, par exemple, à l’inondation de 1850 avaient succédé des travaux qui furent positivement soumis à l’épreuve des crues de 1880, et ainsi de suite… Hélas, la crue de 1926 ne se heurta à aucune résistance concrète.

Crue de 1926

Ainsi, à la lecture de l’article qui suit, écrit par Jean-Pierre Keimeul et traitant des grandes crues de la Meuse à Liège en 1926, on découvrira peut-être avec un brin de surprise que, bien qu’âgées de plus de presque 100 années, certaines situations liées à la catastrophe sont encore d’actualité aujourd’hui. Ces invariants sont au moins au nombre de trois…

  • En premier lieu, l’article fait remarquer que les inondations ont été très violentes à Liège en 1926 en partie à cause d’un manque évident de prévention, certains responsables de l’époque ne prenant pas au sérieux (du moins dans un premier temps) les fortes précipitations de l’hiver 1925-1926 et la montée progressive des eaux dans le courant du mois de décembre 1925. De nos jours, le problème de la lenteur (voire de l’absence) de réaction de la part des autorités à l’encontre d’un phénomène météorologique inattendu est toujours d’actualité. Ainsi, à une échelle beaucoup plus vaste que celle du bassin liégeois évidemment, le cyclone Katrina, qui a dévasté la Louisiane au mois d’août 2005, a permis de mettre en avant l’incompétence de l’administration Bush à gérer rapidement cette crise majeure (absence de prévention malgré l’arrivée imminente du cyclone, problème dans l’évacuation des civils, etc.).
  • Deuxième grande similitude, propre à la Belgique : ayant touché tant le Nord que le Sud du pays, les inondations de 1926 ont mis à jour certains problèmes communautaires entre Flamands et Wallons. Une querelle puise alors sa source dans de profonds désaccords quant aux aides et indemnisations
    versées à chacun. Le présent article éclaire donc à merveille deux problèmes communautaires récurrents (et on ne peut plus actuels) en Belgique, à savoir la question de la répartition des richesses entre les différentes régions du pays et celle des crises communautaires liées aux différences de vue entre politiciens flamands et wallons.

  • Dernière ressemblance (positive cette fois) entre 1926 et aujourd’hui : les inondations de Liège ont mis en avant la solidarité, souvent anonyme, de nombreuses personnes vis-à-vis des sinistrés. Cette aide désintéressée de toute une population se retrouve au détour de nombreuses catastrophes du XXe siècle. Un exemple actuel, à une échelle incommensurablement plus vaste : le terrible tsunami du 26 décembre 2004, qui a violemment frappé les côtes de l’Inde, de la Thaïlande, de l’Indonésie et du Sri Lanka, et pour lequel s’est organisée une solidarité internationale de grande ampleur : envoi massif de devises, de nourritures, de vêtements, de médicaments ; aides de médecins, de militaires, etc.

Jean-Pierre Keimeul montre par ailleurs les grandes divergences qui secoue la presse de l’époque au moment de la catastrophe. Le traitement des informations relatives aux inondations est en effet fort différent selon le journal : la presse de gauche (le journal La Wallonie notamment) privilégie les reportages en milieu ouvrier ainsi que la critique de l’armée, tandis que la presse de droite (comme La Gazette de Liége) prend le parti du gouvernement, tout en critiquant fortement les socialistes. Cette opposition des différents acteurs de la presse liégeoise rappelle, si besoin est, que l’information, hier comme aujourd’hui, n’est jamais neutre et qu’il est nécessaire de toujours la soumettre à l’analyse critique.

Qu’en est il aujourd’hui. On accuse avec facilité le réchauffement climatique et pourtant dans cet article il est démontré que des crues centennales existent. Ainsi dans ces moments de l’Histoire, on tire parti de ces évènements tragiques pour des conclusions politiques du moment.

Cette semaine du 13 au 17 juillet 2021

En attendant, Liège en Belgique a subit une crue centennale désastreuse et dramatique ce 15 juillet 2021.

Les services de secours poursuivent leur course contre la montre à Liège. La ville a été touchée par les inondations et les intempéries qui ont frappé l’est de la Belgique. Les autorités dénombrent pour le moment au moins 20 morts et 19 disparus.

Il est encore trop tôt pour évaluer les dégâts matériels. Des milliers d’habitations et de bureaux sont sans électricité et certaines lignes ferroviaires sont coupées. « Les voitures ont complètement disparu, les hommes et les femmes ont de l’eau jusqu’au cou. Je n’ai jamais vu ça« , explique Anna. Les secouristes finissent par arriver jusqu’aux zones évacuées. Il s’agit de la pire inondation depuis une centaine d’années. La police estime que la Meuse devrait rester en crue et donc rester dangereuse pendant encore quelques jours. « La situation n’est pas totalement sous contrôle parce que maintenant on va voir toutes les conséquences. Nous nous attendons à trouver des corps, de nouvelles victimes », s’alarme Christine Defraigne, bourgmestre (maire) de Liège faisant fonction.

Les autorités s’attendent à voir le bilan s’alourdir plus encore. Les secouristes finissent par arriver jusqu’aux zones évacuées. Il s’agit de la pire inondation depuis une centaine d’années. La police estime que la Meuse devrait rester en crue et donc rester dangereuse pendant encore quelques jours. « La situation n’est pas totalement sous contrôle parce que maintenant on va voir toutes les conséquences. Nous nous attendons à trouver des corps, de nouvelles victimes », s’alarme Christine Defraigne, bourgmestre (maire) de Liège faisant fonction.

L’Union européenne a activé le Mécanisme de protection civile. La France, l’Autriche et l’Italie ont envoyé des hélicoptères, des canots et des équipes en Belgique mais aussi en Allemagne. Article précédent

Qu’en est il exactement de ces catastrophes et leurs causes ?

La nuance entre les catastrophes dites « naturelles », celles provoquées par l’action de l’homme, ou encore celles dont les effets sont aggravés par la négligence ou l’inconscience est difficile à déterminer.

Si il y a une augmentation des catastrophes, c’est principalement du fait de l’augmentation des structures humaines. Déjà il y a 100 ans, on accusait d’avoir rasé des forêts lors de ces fortes crues. La Nature n’est pas plus déchaînée aujourd’hui qu’il y a 100 ans. L’amélioration des bases des données et l’amélioration des modes de calculs de l’impact des catastrophes nous fait croire qu’il y a une augmentation des catastrophes. Il existe les données des archives avant l’ère des satellites. Il est donc démontré qu’en les reprenant voir l’article sur l’étude des ouragans juillet 2021 qu’il n’y a pas d’augmentations des ouragans. Une sorte « d’amnésie » des évènements catastrophiques se créée au fil du temps.

Mais l’Homme s’étant installé partout a oublié une chose très simple, notre planète est un monde mouvant qui n’a jamais été stable. Nous avons construit partout sans prendre en compte les paramètres les plus simples, comme le phénomène de l’érosion naturelle, comme les lieux de passages de tempêtes, comme les lieux d’une terre propice aux séismes. Depuis 2012, le monde connaît une population humaine inédite de plus de 7 milliards d’habitants, nous serons très prochainement 8 milliards, tout ceci est unique dans l’histoire de l’humanité. Il faut que notre planète puisse loger et nourrir cette population. Les infrastructures sont devenues toujours plus complexes et de plus en plus nombreuses. On a construit volontiers dans des anciens cours d’eau « oubliés ». C’est nouveau, et cela aura un impact massif avec les prochains gros orages. 

Pendant ce temps, la planète va continuer de bouger et ne prendra jamais en compte l’avis de l’humanité pour se mouvoir naturellement. Un simple orage est devenu une calamité car nous avons oublié qu’il existait des orages. Nous avons oublié que l’érosion est dans la vie de notre planète. Une simple secousse et un simple mouvement de terrain nous rappelle amèrement que nous sommes petits face à la nature. Et nous, nous pensons que cela n’arrivera jamais. En 2011, le Japon comptabilisa un lourd tribu, Fukushima en restera le symbole. Le 9 novembre 2013, les Philippines ont été confrontées à un super Typon, et plus de 10000 personnes ont péri dans ce nouveau cataclysme. Est ce réellement nouveau ? Même Jean Jouzel responsable du Giec nous répond en disant que rien ne nous permet de dire que c’est le réchauffement climatique qui est en cause, car nous n’avons pas assez de recule pour en savoir plus. En effet, les données datent de 50 ans. Et avant ? Avant, la population n’était pas autant installée dans ces zones à risques. La pression démographique est telle qu’on construit, qu’on bétonne, qu’on rase des forêts partout !

Il existe un réchauffement climatique, mais l’environnement est autre chose que le climat. Cette distinction est nécessaire pour mieux appréhender les risques environnementaux que nous faisons subir à nos propres citoyens.

Adaptation Terra Projects

Sources : http://www.ihoes.be / https://fr.euronews.com/

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