Le télescope James Webb a peut-être découvert une planète océan
Des chercheurs du CNRS et de l’université de Montréal ont scruté une exoplanète à 48 années-lumière pour y déceler de l’eau liquide, et peut-être même en grande quantité. Elle se situe dans une « zone habitable », la plus prometteuse dans notre recherche d’eau liquide jusqu’à présent.
Martin Turbet ne cache pas son enthousiasme au téléphone. « 10 à 20 % de la masse de l’exoplanète LHS1140b serait constituée d’eau. Imaginez un peu, à côté, la Terre, c’est 0,02 % », souffle le chercheur du CNRS. Avec des collègues de l’université de Montréal, il a découvert qu’une planète en dehors du système solaire, connue depuis 2017 sous le nom de LHS1140b, contient très probablement de l’eau sous forme liquide, un des éléments nécessaires au développement de la vie.
Prochainement publiée dans la revue The Astrophysical Journal Letters, cette étude a été rendue possible par le télescope spatial le plus puissant jamais construit, James Webb. C’est lui qui a permis de détecter la présence d’eau, en tranchant entre deux hypothèses jusqu’à présent privilégiées par les chercheurs. Grâce à d’autres télescopes comme Hubble, les scientifiques avaient constaté que cette planète, qui mesure 1,7 fois la taille de la Terre, possédait une densité assez faible. Mais le Hubble, bien moins puissant que le James Webb, n’avait pas permis aux scientifiques de déterminer l’hypothèse la plus probable : soit il y avait une atmosphère dense en hydrogène et en hélium, soit il y avait beaucoup d’eau.
Une zone habitable mais sans certitude de vie
Le résultat, on le connaît désormais. Mais un autre paramètre a aussi permis de savoir si cette possible eau était solide ou liquide. « L’eau est assez abondante dans l’univers sous forme de glace. En revanche, il est très difficile de la trouver sous forme liquide », explique Benjamin Charnay, également chercheur au CNRS et impliqué dans cette étude. C’est en observant la distance entre l’étoile et sa planète, qui se situe dans la « zone habitable », que les scientifiques ont pu confirmer la présence d’eau liquide.
« Mais zone habitable ne veut pas dire automatiquement possibilité d’une vie extraterrestre ; il faut aussi d’autres critères comme la présence de lumière, ou de nutriments tel le carbone », sourit Martin Turbet.
Source : https://www.leparisien.fr/
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