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La canicule qui se présente est presque un sosie de celle de 2003

Météo – Joël Collado, météorologue à Météo-France, il fait aussi la pluie et le beau temps à Radio France.

Comment s’annonce la météo de l’été ?

C’est une question à laquelle je suis incapable de répondre. Il semblerait que l’été soit plus chaud que la normale. Par contre, ce qui est sûr, c’est que l’été débute en fanfare. Dès mardi prochain, on va assister à une véritable vague de chaleur qu’on peut appeler caniculaire. Et pour Toulouse, on n’en voit pas la fin.

Après cette vague caniculaire, va-t-on se diriger vers un été de sécheresse ?

Si l’été est plus chaud que la normale, il a aussi plus de chance d’être plus sec.

2003 a été l’année où l’on a basculé dans le syndrome de la canicule… dès mardi, cela va-t-il être pareil ?

Ce n’est pas que mardi ! Ce qui se met en place en début de semaine c’est un début d’épisode caniculaire. La chaleur, on ne la fabrique pas on l’importe. Celle-ci va arriver du Maghreb et en particulier du Maroc. De là, elle va remonter vers l’Espagne puis se déplacer vers le Sud-Ouest de la France et à Toulouse bien sûr, et ensuite englober toute la France en milieu de semaine prochaine.

Inévitablement on repense à 2003 ?

Oui. Et nous météorologues, on est tous en train de regarder la situation de 2003. La canicule qui se présente est presque un sosie de celle de 2003 en étant bien plus en avance. Celle de 2003 avait lieu en août et là on est début juillet. Et là, il y a de fortes ressemblances avec l’événement de 2003.

Comment expliquez-vous l’importance prise par la météo dans nos sociétés ?

Il y a deux raisons à cela. La première, ce sont les 35 heures qui donnent beaucoup plus de loisirs à la société. Plus on a de loisirs et plus on a besoin de savoir le temps qu’il va faire pour prévoir ses week-ends. Le deuxième élément très important, c’est de pouvoir se déplacer d’un point A à un point B plus loin que par le passé. Cette mobilité entraîne le besoin d’une information météorologique.

Aujourd’hui, le climat est plus que jamais en alerte. Comment l’avez-vous vu évoluer ?

On peut s’apercevoir qu’il y a un changement de la circulation atmosphérique. Ce changement est global et se traduit par un réchauffement de la planète.Cela entraîne sur nos régions, un bouleversement de la circulation des systèmes perturbés.

C’est-à-dire ?

On a beaucoup moins de perturbations d’ouest et beaucoup plus de perturbations qui arrivent par le sud avec ce qu’on appelle des systèmes à gouttes froides qu’on avait beaucoup moins par le passé.

Avant, il n’y avait pas la climatisation dans les bureaux ni dans les voitures et pourtant on supportait mieux la chaleur…

L’expansion de l’urbanisation fait que la chaleur devient plus vite insupportable. Il est évident que dans les grandes agglomérations, les températures qui ne descendent pas la nuit sont un très gros problème. Le corps ne peut pas se reposer et c’est là qu’adviennent les difficultés de la période caniculaire. Dans le passé, l’expansion des habitations était moins importante et donc l’effet chaleur moins grave.

Votre dernier livre «Les métiers de la météo histoire & patrimoine» a une couverture alarmiste, est-ce voulu ?

Ce n’est pas alarmiste, c’est juste une très belle image satellite qui montre des organisations de nuages très particulières. Elles permettaient de mettre en avant la qualité de l’observation que l’on peut faire par satellites par la précision des détails qu’on n’imaginait pas voir, il y a une dizaine d’années seulement. Ce livre décrit les métiers de la météo, il raconte l’histoire du temps qui passe et qu’il fait. On montre comment l’homme a réagi tout au long de ces périodes de découvertes de la science, de la prévision…

Quelles conclusions en tirez-vous ?

Aujourd’hui, nous avons des moyens qui nous permettent d’anticiper les événements pratiquement avec une dizaine de jours d’avance. Par exemple, cette période canicule qu’on va vivre la semaine prochaine, on la voit se dessiner une semaine avant. On a les moyens de prévenir les populations et d’engager les moyens de lutte pour essayer d’éviter les victimes par rapport aux grands phénomènes météo.

TDF

source : http://www.ladepeche.fr/

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