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Des scientifiques de l’Académie des sciences chinoise annoncent un refroidissement du climat

chine neige 2012

Du fait d’une oscillation climatique naturelle multidécennale, le Dr Jianping Li de l’Académie des Sciences chinoise et ses collègues estiment que la température dans l’hémisphère nord va baisser doucement au cours des prochaines années.

« La température dans l’hémisphère nord sur la période 2012-2027 va selon notre prédiction baisser doucement au cours des prochaines décennies, ceci grâce à l’affaiblissement de l’oscillation nord-atlantique qui efface le réchauffement anthropique » annonce le Dr Jianping Li de l’Académie des sciences chinoise dans un papier qui vient d’être publié dans la revue Geophysical Research Letters, et dont les Dr Cheng Sun et Fei-Fei Jin sont également co-auteurs.

 

 

Voici donc que les scientifiques chinois s’en mêlent. L’étude des climatologues américaines Marcia Wyatt et Judith Curry sur la théorie de l’onde de stade (« Wave Stadium Hypothesis »), papier publié dans la revue Climate Dynamics, avait déjà sonné comme un coup de tonnerre dans la sphère climato-exagératrice euro-américaine lors de sa parution le 10 octobre 2013.

Reprenant notamment les riches travaux de l’école climatique russe sur les cycles climatiques à l’échelle multidécennale (travaux d’Ogurtsov, Klyashtorin et Lyubushin en particulier), ce papier peer reviewed, c’est-à-dire relu par des experts avant d’être validé, annonce que la pause du réchauffement va probablement durer jusqu’à la décennie 2030 et que la banquise Arctique va connaître une croissance de sa surface durant les décennies à venir.


Pas seulement une pause, mais un léger refroidissement

Mais l’équipe scientifique chinoise estime non seulement que la pause va durer mais qu’en plus la température pourrait légèrement baisser, au moins dans l’hémisphère nord, c’est-à-dire où vit la grande majorité de la population mondiale.

L’auteur principal de l’étude n’est pas un hurluberlu. Le Docteur Jianping Li est Directeur du State Key Laboratory de Modélisation Numérique pour les Sciences atmosphériques et les Dymaniques Géophysiques des Fluides à  l’Institut des Sciences Atmosphérique de l’Académie des Sciences Chinoise à Pékin. Il a publié 140 papiers dans des revues scientifiques, dirige deux importants programmes nationaux chinois de recherche sur le climat, est membre plusieurs commissions internationale sur le climat, notamment sur la Mousson, et est lead author au sein du GIEC (WGII).

« La température moyenne de surface de l’hémisphère nord durant le 20ème siècle  est caractérisée par une alternance de phases de réchauffement et de refroidissement, suivie par une période plate depuis environ l’an 2000 (le récent hiatus du réchauffement » constatent objectivement et sans tabou les scientifiques. « Nous démontrons dans notre étude que l’oscillation Atlantique nord (NAO) est impliquée et peut servir d’indicateur très utile pour la variabilité multidécennale de la température de l’hémisphère nord. »

L’oscillation nord Atlantique repose sur un changement de la pression atmosphérique près de la surface océanique, elle-même liée à un changement de régime des vents. La NAO se mesure généralement comme la différence de pression atmosphérique entre l’Anticyclone des Açores et la dépression d’Islande. Les climatologues italiens Adriano Mazzarella, Nicola Scafetta ont montré que la NAO montre une période d’oscillation d’environ 60 ans depuis au moins 1700. Ces changements de régime de la NAO ont par exemple des conséquences sur les pluies au niveau du Sahel.


Un modèle basé sur les observations

« Une analyse basée sur les observations montre que la NAO devance tout autant la température (température « detrended », c’est-à-dire quand on a supprimé la tendance de fond linéaire au réchauffement ndlr) de l’hémisphère nord que l’Oscillation Multidécennale de l’Atlantique (AMO) de 15 à 20 ans. Une analyse théorique illumine le fait que la NAO précède la variabilité multidécennale de la température nord-hémisphérique à travers son effet sur l’AMO après un certain délai, ceci étant du à une large inertie thermique des processus océaniques. »

Ces considérations permettent aux scientifiques d’établir des prédictions reposant sur une base très sérieuse concernant l’évolution de la température de l’hémisphère nord dans les décennies à venir. « Un modèle linéaire basé sur la NAO est ainsi établit pour prévoir la température nord-hémisphérique, et ce modèle donne une excellente prédiction pour la période de1971-2011, avec la récente période plate (pause) également bien prédite. »

Ceci permet aux chercheurs de prévoir que la température de l’hémisphère nord va baisser de quelques dixièmes de degrés dans les décennies à venir.

D’après le Bulletin (page 6) du Ministère fédéral allemand de l’éducation et de la recherche, l’Institut Max Planck de Météorologie à Hambourg prévoit un refroidissement imminent de l’Atlantique nord.

 

Le soleil n’a pas dit son dernier mot

Etant donné que l’activité solaire baisse, comme confirmé par la NASA le cycle 24 actuel est très peu intense, il est possible que la température dans les décennies à venir soit encore un peu plus fraîche qu’estimée par cette équipe chinoise. Selon les scientifiques russes de l’observatoire Pulkovo, après une phase de croissance de l’activité solaire depuis environ la révolution française (sortie du « petit âge glaciaire »), nous sommes en train d’entrer dans une phase froide du cycle solaire de 200 ans, et le plus froid va probablement commencer vers 2030-2040. « Mais cette période froide ne sera pas aussi intense que dans la fin du 17e siècle » a néanmoins pondéré le chercheur Yuri Nagovitsyn.

Le forçage anthropique n’a pas disparu pour autant

Bien entendu, le forçage anthropique reste présent, mais il est sans doute moins puissant qu’estimé auparavant étant donné que la variabilité interne multidécennale est capable de l’effacer. Le réchauffement relativement important qui a eu lieu entre les années 80 et 90 s’explique ainsi en bonne partie par cette variabilité naturelle, et en partie par les gaz à effet de serre et le carbone-suie.

Selon plusieurs études récentes, un doublement de la concentration en CO2 atmosphérique (par exemple passer des 0.04% actuels à 0.08%) pourrait conduire à un réchauffement moyen global en surface de l’ordre  d’1,5 °C, et non de 3°C. Et cela change tout.

Dans le résumé à l’attention des décideurs (SPM) du rapport du GIEC AR5-2013, les auteurs ne sont pas parvenus à se mettre d’accord sur la meilleure estimation (« best estimate ») de sensibilité climatique. « Aucune valeur de l’estimation de la sensibilité climatique d’équilibre ne peut être donnée maintenant à cause d’une absence d’accord sur les valeurs provenant des différentes études » peut-on lire dans ce résumé page 11, en note de bas de page.

Plus que jamais les débats d’une part sur le réchauffement climatique, c’est-à-dire par définition de l’atmosphère, et d’autre part sur le réchauffement océanique, sont libres et ouverts.

source : http://www.techniques-ingenieur.fr

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