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Un monde vers une crise alimentaire sans précédent

Des informations indiquent que des pénuries d’eau et de nourriture sont apparues à Kiev et Kharkiv, en Ukraine. © Crédit photo : Attila KISBENEDEK / AFP

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a mis en garde vendredi contre l’imminence d’une crise alimentaire dans les régions affectées par la guerre en Ukraine et contre des risques de famine aggravée dans le monde en raison de l’interruption de la production et des exportations de produits comme les céréales.

À un moment « où le monde est déjà confronté à un niveau sans précédent de famine, il est particulièrement tragique de voir la faim apparaître dans [un pays] qui a depuis longtemps été le grenier de l’Europe », s’est alarmé le directeur du PAM David Beasley. La guerre en Ukraine fait bondir le cours du blé et du maïs, alors que le pays n’est plus en capacité d’exporter ses céréales.

« Les balles et les bombes en Ukraine peuvent amener la crise alimentaire mondiale à des niveaux jamais vus auparavant », a souligné M. Beasley, qui s’est rendu à la frontière entre la Pologne et l’Ukraine où s’entassent des milliers de réfugiés ukrainiens.

Le PAM, une agence de Nations unies basée à Rome, a mis en place des centres dans les pays frontaliers de l’Ukraine pour participer à la livraison de produits alimentaires en Ukraine et à l’aide aux réfugiés.

Moscou et Kyiv se sont mises d’accord jeudi sur des couloirs humanitaires, huit jours après le début de l’invasion de l’Ukraine par les forces militaires russes.

Des informations font état de « graves pénuries » de nourriture et d’eau à Kyiv et à Kharkiv, a indiqué le PAM dans un communiqué.

« Avec des expéditions d’aide alimentaire arrivant chaque jour, le PAM mène une course contre la montre pour prépositionner la nourriture dans les zones où on s’attend à un embrasement des combats », explique le PAM.

La Russie et l’Ukraine assurent 29 % des exportations mondiales de blé. De graves perturbations de la production et des exportations risquent d’entraîner une hausse des prix des denrées alimentaires qui sont déjà à un niveau record, selon le PAM. « Cela érodera la sécurité alimentaire de millions de personnes », notamment celles qui sont déjà au bord de la famine à « cause des hauts niveaux de l’inflation des prix des aliments dans leur pays », s’inquiète le PAM.

L’Ukraine est le quatrième exportateur mondial de maïs. 35 millions de tonnes de maïs y sont cultivées chaque année, et le pays fournit 45 % du marché européen. Selon les spécialistes, 19 millions de tonnes de maïs attendent d’être exportées dans le monde entier, mais depuis le début de la guerre, les échanges sont à l’arrêt en mer Noire. D’autres produits agricoles, comme le blé ou le tournesol, pourraient bientôt manquer et faire gonfler les prix.

Les pays de la région et en particulier l’Egypte, premier importateur mondial de blé, sont pour l’instant à l’abri de ruptures de stocks. Mais la hausse des cours mondiaux laisse redouter une explosion des coûts d’approvisionnement et, avec eux, du prix du pain. Premier importateur mondial avec ses plus de 100 millions d’habitants, l’Egypte est spécialement concernée. Le pays s’approvisionne à l’étranger pour plus de 60 % de ses besoins, dont 30 % en provenance de l’Ukraine et 50 % de Russie. Près de la moitié des 13 millions de tonnes de blé importées chaque année sont achetées par l’Etat pour soutenir un programme de distribution de pain subventionné dont bénéficient plus des deux tiers de la population.

Nous sommes au-dessus de 410 euros la tonne de blé. Avant la guerre, il y a une semaine, le prix était de 280 euros la tonne. A court terme, les cours vont monter parce que nous sommes au printemps, que la Russie et l’Ukraine sont deux grands producteurs de blé et surtout exportateurs de blé vers des pays comme le Maghreb, le proche et le moyen Orient. Il y a une tension parce que certains de ces pays-là ont des besoins en blé et donc on anticipe de fortes demandes.

Dans ce contexte, on comprend mieux ce qu’à fait la Chine depuis des mois, si ce n’est d’accumuler de la nourriture : La Chine accumule des quantités sans précédent de nourriture. Au cours de la période janvier-septembre 2021, la Chine a importé plus de nourriture qu’elle n’en avait depuis au moins 2016, ce qui est aussi loin que remontent les données comparables.

sources : https://www.lapresse.ca/ / https://www.sudouest.fr/ / https://www.francetvinfo.fr/ / https://www.lesechos.fr/ / https://www.francetvinfo.fr/

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