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Sumatra, 11 avril 2012 : un séisme pas comme les autres

D’après plusieurs équipes de chercheurs, la plaque indo-australienne serait en train de se fracturer en deux. Explications.

11 avril 2012, 10 h 38 (heure de Paris), un violent séisme de magnitude 8,7 secoue l’île de Sumatra en Indonésie et déclenche aussitôt une alerte au tsunami sur l’ensemble de l’océan Indien. Deux heures plus tard, une forte réplique de magnitude 8,2 fait redouter une catastrophe de grande ampleur.


Le pire sera finalement évité, mais ce tremblement de terre, à 615 kilomètres de Banda Aceh, la capitale de la province d’Aceh, en plein coeur de la plaque indo-australienne, surprend tout le monde. Car ce type d’évènement est généralement attendu à la jonction de deux plaques. Dès lors, plusieurs équipes scientifiques vont plancher sur ce séisme… Leurs conclusions, qui viennent d’être dévoilées dans les revues Nature et Science, sont édifiantes.

Ces deux séismes atypiques seraient les symptômes d’un processus géologique très lent de division de la plaque indo-australienne en deux entités distinctes. La plaque porteuse de l’océan Indien, animée dans son ensemble d’un mouvement vers le nord-est, rencontre en effet des résistances plus ou moins fortes. D’un côté, sa partie est entre en collision avec la plaque eurasiatique au niveau de la chaîne de l’Himalaya qui continue lentement à gagner de l’altitude, tout en exerçant une résistance forte. De l’autre, sa partie ouest glisse plus aisément sous l’île de Sumatra. Le tout engendre un mouvement asymétrique de nature à scinder progressivement la plaque en deux, même si le lieu de formation de la future frontière reste encore très largement mystérieux.

sumatra

Mouvements horizontaux

Mauvaise nouvelle : le divorce entre l’Inde et l’Australie, en germe depuis des lustres, prendra encore des millions d’années et provoquera très certainement des centaines, voire des milliers, de séismes comme ceux du 11 avril 2012 avant d’être prononcé. Bonne nouvelle : à la différence du séisme du 26 décembre 2005, survenu dans une zone de subduction et à l’origine d’un tsunami dévastateur qui a fait plus de 220 000 morts en Asie, ce type de tremblement de terre n’est pas de nature à générer d’importants raz-de-marée. En effet, les cinq failles qui ont rompu le 11 avril dernier (quatre d’abord, la cinquième dans un second temps) ont coulissé horizontalement l’une contre l’autre, sans mouvement horizontal suffisant pour déchaîner l’Océan.

source : http://www.lepoint.fr

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