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Nous avons peut-être trouvé le lieu où l’homme moderne et l’homme de Neandertal ont fusionné

(gorodenkoff/iStock/Getty Images Plus)

Lorsque les hommes modernes ont quitté l’Afrique, ils ont exploré bien plus que de nouveaux endroits. Ils ont rencontré d’autres espèces humaines et, dans les monts Zagros, en Iran, ils ont fait bien plus que se dire bonjour.

De nouvelles recherches suggèrent que c’est là que l’Homo sapiens et l’Homo neanderthalensis se sont croisés, changeant le destin de notre espèce au moins, puisque nous portons encore de l’ADN néandertalien des millénaires plus tard.

L’archéologue Saman Guran, de l’université allemande de Cologne, et ses collègues ont utilisé une combinaison de données génétiques, archéologiques, topographiques et écologiques pour préciser l’emplacement.

« Nous pensons que les monts Zagros ont servi de corridor… facilitant la dispersion des [hommes modernes] vers le nord et celle des Néandertaliens vers le sud », écrit l’équipe dans l’article qu’elle a publié.

Cette région comprend l’un des sites néandertaliens les plus connus, la grotte de Shanidar, où ont été découverts les restes de dix Néandertaliens, dont la célèbre sépulture de fleurs.

De telles découvertes ont révélé que les Néandertaliens étaient bien plus intelligents, créatifs et attentionnés que ce que l’on pensait d’eux au début.

La modélisation de Guran et de son équipe, basée sur de multiples sources de données, suggère que les monts Zagros sont l’endroit où se chevauchent les conditions environnementales qui conviennent le mieux aux humains modernes et celles qui conviennent le mieux à nos cousins aujourd’hui disparus.

Il s’agit de régions d’habitats plus froids, comme le lieu de naissance des Néandertaliens dans le Paléarctique, ainsi que d’habitats plus chauds et plus riches dans le domaine afrotropical, qui ont donné naissance à notre propre espèce.

« Les preuves archéologiques et fossiles indiquent que [les hommes modernes] sont entrés dans le sud-ouest de l’Asie à cette époque », affirment les chercheurs.

Cette période, comprise entre 120 et 80 000 ans, coïncide avec la deuxième vague de métissage qui est encore inscrite dans nos gènes.

Avec sa grande biodiversité, la région de Zagros disposait également de suffisamment de ressources pour permettre aux deux espèces de coexister, et la variété des environnements permettait de créer des poches de sécurité lorsque les conditions climatiques devenaient difficiles.

« Les zones frontalières de deux royaumes sont importantes en biologie, car elles servent de refuge aux espèces des environnements glaciaires », expliquent M. Guran et son équipe.

Il se peut même que ce soient ces changements de conditions climatiques qui aient poussé les deux espèces à se rapprocher, augmentant ainsi leurs interactions.

Modèles d’adéquation de l’habitat des deux espèces d’Homo et leurs zones potentielles de contact et de croisement en Asie du Sud-Ouest et en Europe du Sud-Est. (Guran et al., Scientific Reports, 2024)

Une seule dent néandertalienne vieille de 65 000 ans, associée à une collection d’outils en pierre, vient étayer la modélisation écologique de Guran et de ses équipes. Elle place les Néandertaliens au bon endroit et à la bonne époque.

De plus, des recherches antérieures ont mis en évidence des similitudes dans les traits faciaux entre les Néandertaliens et les humains modernes dans cette région également.

Curieusement, alors que nous disposons de nombreuses preuves de la présence d’ADN néandertalien chez l’homme, nous n’avons pas encore trouvé d’exemple d’ADN humain moderne chez les Néandertaliens.

Cela peut s’expliquer par la rareté des spécimens d’ADN néandertaliens disponibles, ou par le fait qu’en raison des quelque 500 000 ans de séparation génétique entre nos deux espèces, les échanges de gènes réussis ont été rares.

M. Guran et son équipe encouragent les archéologues iraniens à étudier la zone qu’ils ont identifiée pour trouver d’autres indices permettant de résoudre ces mystères.

Les deux espèces humaines ont partagé le plateau persan pendant des dizaines de milliers d’années, avant que les Néandertaliens ne perdent leur emprise sur l’existence. Aujourd’hui, tout ce qui reste de cette autre humanité ne vit que grâce à ces rencontres.

(gorodenkoff/iStock/Getty Images Plus)

Cette recherche a été publiée dans la revue Scientific Reports.

Adaptation Terra Projects

Source : https://www.sciencealert.com/

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