Moins de Chaleur depuis l’an 2000
Une baisse de la quantité de vapeur d’eau dans la stratosphère expliquerait la «pause» dans la hausse des températures ces dix dernières années.
Ballon-sonde pour étudier la composition et la température de la stratosphère. (NOAA)
Une diminution de la quantité de vapeur d’eau présente dans les hautes couches de l’atmosphère terrestre –la stratosphère- aurait contribué ces dix dernières années à ralentir la hausse des températures à la surface de la Terre, selon une étude publiée par la revue Science (Science Express du 29 janvier).
Après une croissance soutenue pendant une trentaine d’années, la courbe de la température moyenne à la surface du globe a marqué le pas à partir du début de la décennie 2000 (ce qui n’empêche pas les années 2000-2009 d’être parmi les plus chaudes depuis 1880).
L’équipe coordonnée par Susan Solomon (NOAA, Colorado, E-U) a utilisé des données satellite pour quantifier la concentration de vapeur d’eau –l’un des principaux gaz à effet de serre- dans la stratosphère (de 10 à 50 km d’altitude). Ces chercheurs ont observé une diminution de 10% de la vapeur d’eau dans la stratosphère depuis 2000. D’après les calculs et les modélisations de l’équipe de Solomon, cela aurait ralenti la hausse des températures de 25%.
A l’inverse, dans les années 90, une augmentation de la quantité de vapeur d’eau dans la stratosphère aurait pu contribuer à la hausse des températures. Cependant pour cette période les chercheurs ne disposent pas de données satellites mais de relevés réalisés avec des ballons envoyés dans la stratosphère, qui fournissent une vision détaillée de la colonne atmosphérique mais pas de vue planétaire comme les satellites.
Si les mécanismes impliquant la vapeur d’eau sont bien connus dans la troposphère (jusqu’à 10 km d’altitude), dans les régions hautes de l’atmosphère beaucoup d’inconnues demeurent. La baisse observée depuis 2000 reste inexpliquée. Ces résultats montrent que ce gaz à effet de serre pourrait jouer un rôle important dans des variations de températures décennales. Davantage d’observations sont nécessaires pour connaître l’évolution de la quantité de vapeur d’eau à long terme dans la stratosphère, afin d’améliorer encore les modèles climatiques.
Cécile Dumas
Sciences-et-Avenir.com
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