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L’Hiver 2006-2007, le plus doux depuis 1 siècle

L’Europe a connu son hiver le plus doux depuis le début des relevés météorologiques fiables, soit une centaine d’années, entraînant floraisons précoces et avancée de certaines récoltes, dérangeant les cycles des animaux et faisant planer une menace de sécheresse. Alors que se passe t-il au delà de la constatation de températures extrèmement douces ?

Et si tout se situait dans l’océan ?

En France, l’hiver météorologique (décembre, janvier, février) a été le plus chaud au moins depuis 1950 avec des températures supérieures de 2,1 degrés à la normale saisonnière, selon Météo France.

L’Italie a connu son hiver le plus doux depuis 1800, selon l’Institut des sciences de l’atmosphère et du climat (Isac) de Bologne, avec 2,27° C de plus que la moyenne 1961-1990.

En Autriche, Vienne a battu son record de l’hiver le plus doux qui datait de 1915-1916 et en Hongrie, également, des records de douceur sur 100 ans ont été battus.

A Stockholm le thermomètre affichait 10 degrés mercredi alors que l’an dernier à la même date, il faisait moins dix avec 20 cm de neige au sol.

Conséquence de cette douceur inhabituelle, certaines cultures sont très un avance.

Les températures de l’océan atlantique nord n’ont jamais été aussi chaudes :

Nous aurions du avoir un hiver froid et cyclique : ICI

Cet hiver cyclique n’a été ressenti que pour l’hiver austral 2006 et que pour l’Amérique du Nord.

Mais alors que se passe t-il en Europe ?

Regardons cette courbe des températures océaniques :

Nous pouvons constater une moyenne mondiale qui se situe en 1996 à 0.48°.

Mais dans les années 2000 à 2006, une stabilisation des températures est à noter. Les anomalies océaniques sont depuis 2001 de 0.40, 2002=>0.42, 2003=>0.44, 2004=>0.42, 2005=>0.44, et 2006=>0.42°C.
Dans le même temps, les anomalies de l’Altantique nord sont de 1°. Cette chaleur océanique réchauffera d’autant plus l’Europe que les flux d’ouest auront été importants pendant cet hiver 2006-2007.

Mais pourquoi une telle accumulation de chaleur ?

Le courant qui traverse l’Atlantique Nord nommé Gulf Stream transporte de la chaleur naturellement du sud du golf du mexique vers le nord de la Sandinavie.

Pour quelles raisons transporte t-il plus de chaleur qu’habituellement ?

Ici 2 relevés des sst du début de janvier 1998 qui fut l’année la plus chaude depuis plusieurs siècles et ensuite notre hiver 2007 :

Un comparatif peut être fait : El Nino était présent, mais El Nino de cette année 2007 était extrèmement faible par rapport à 1998. En 1998, le Canada fut frappée par une tempête de glace historique. En Europe, lHiver 1997-1998 a été marqué par une certaine douceur, sans doute lié au phénomène El Niño, peu de pluie et beaucoup de soleil. La neige s’est faite rare également tout comme le gel.

Néanmoins, l’Hiver 2007 a été beaucoup plus doux et chaud que celui de 1998 avec un El NIno beaucoup plus faible. Alors cet hiver 2007 très doux sur l’Europe peut il être attribué à El NIno Uniquement ?

Rien n’est moins sûr ! En effet, un autre élément pourrait bien être en cause. Nous savons depuis quelques années qu’un affaiblissement de la dérive nord atlantique est constatée. Les colonnes de plongée de retour de l’extension du Gulf Stream ont du mal à plongée dans les abysses de l’océan. Ainsi cette accumulation de chaleur dans l’Altantique Nord réchauffe toute l’Europe au lieu de se perdre dans le cycle de la Thermohaline.

Voici une moyenne sur 10 ans de 1987 à 1997 des températures atmosphériques au niveau du sol :

Et ici les moyennes sur 10 ans de 1997 à 2007 :


Le réchauffement atmosphérique est indéniable au niveau du sol. Mais tout ceci n’explique pas la stabilisation des températures océaniques depuis l’an 2000. L’atmosphère est en contact avec l’Océan, elle influe sur lui mais en retour il agit sur elle : on parle de couplage Océan-Atmosphère. Les constantes de temps océaniques varient de l’année (océan de surface) au millier d’années (océan profond), ce qui lui donne une fonction de tampon vis-à-vis de l’atmosphère. Pour le réchauffement dû a l’effet de serre, le « tampon oceanique » (purement thermique) induit un retard d’environ 50 ans. 

Une accumulation de la chaleur dans les hautes latitudes apporte toujours plus d’eau de fonte et un flux continuel de précipitations. Le réchauffement climatique n’est pas celui que l’on peut imaginer car les conséquences sont inombrables et un phénomène dans la Dérive Nord Atlantique a bien lieu actuellement. Cette augmentation très importante des températures de l’Altantique Nord est de l’ordre de 1°  : Le gulf stream va très mal et ne plonge plus dans les eaux du Groenland et en mer de Barrantz.

Voici les anomalies de températures de 2003 à 2007 (carte NASA) :

On note un refroidissement continental sur l’Hémisphère Nord de 2003 à 2007. La chaleur se propage dans les mers avoisinantes de l’Atlantique Nord et se diffuse dans l’atmosphère arctique. De l’Islande aux Iles Spitzberg, la chaleur émise n’a jamais été aussi importante. Ainsi cet hiver a été doux sur l’Europe pour toutes ces raisons. Et si tout se situait dans l’océan ?

Sources: Orange / NOAA / http://www.alertes-meteo.com/ / NASA / http://www.ens-lyon.fr/

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