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Les éruptions volcaniques refroidissent le climat

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volcanLes chercheurs de l’université de Clermont-Ferrand ont mesuré pour la première fois la quantité de nanoparticules volcaniques secondaires dans le panache d’un volcan. Ces résultats montrent que l’impact des volcans sur le climat a été largement sous-estimé.

Il est bien connu que les éruptions volcaniques rejettent du dioxyde de souffre et des cendres dans l’atmosphère. Mais lorsque le panache du volcan islandais Eyjafjöll a été étudié…


 

par les chercheurs clermontois en mars 2010, leurs mesures ont conduit a reconsidérer l’importance des nanoparticules secondaires.

Plus petites que les cendres qui sont d’une taille supérieure au micromètre, les nanoparticules croissent au fil des jours, jusqu’à atteindre des tailles suffisamment grandes pour agir comme noyau de condensation nuageuse. C’est-à-dire que les fines particules deviennent responsables de la formation des nuages et de la pluie, lorsqu’elles rencontrent des molécules d’eau dans l’atmosphère. Selon les chercheurs de l’université de Clermont-Ferrand, les concentrations en particules volcaniques secondaires « ont été sous-estimées de 7 à 8 ordres de grandeur » dans les modèles climatiques globaux.

influence volcanique

Etudes du CNRS

Malgré l’absence d’éruptions volcaniques majeures, les fréquentes mais faibles éruptions volcaniques qu’a connues notre planète au cours des dix dernières années ont injecté dans la stratosphère une quantité d’aérosols suffisante pour réduire temporairement mais de manière significative le réchauffement climatique dû aux émissions de gaz à effet de serre. C’est ce que révèlent deux études franco-américaines récentes, auxquelles des chercheurs du Laboratoire atmosphères, milieux, observations spatiales (LATMOS/IPSL, UVSQ / CNRS / Université Paris 6) ont participé. La prise en compte de la quantité moyenne d’aérosols stratosphériques s’avère de ce fait importante pour la simulation du climat à l’échelle décennale.

Comprendre les changements climatiques sur des échelles temporelles allant du mois au siècle nécessite de tenir compte de tous les forçages externes s’exerçant sur l’atmosphère (gaz à effet de serre, aérosols, cycle solaire…). Les énormes quantités de données obtenues durant la dernière décennie grâce aux nombreuses observations satellite et au sol permettent aujourd’hui d’examiner précisément tous ces forçages et ainsi de tester plus efficacement les modèles numériques du climat.

Parmi ces forçages, les aérosols produits en quantités colossales dans la stratosphère (partie haute de l’atmosphère) par les éruptions volcaniques majeures, telles que celles des volcans Tambora en 1815 ou du Mont Pinatubo en 1991, sont connus pour réfléchir efficacement le rayonnement solaire vers l’espace et donc pour refroidir de façon significative l’atmosphère au niveau du sol. Ces aérosols sont composés principalement de gouttelettes d’acide sulfurique provenant de l’oxydation du dioxyde de soufre expulsé par ces volcans.

Or, une augmentation lente de leur concentration durant la dernière décennie a été mise en évidence par une étude publiée en 2009 et réalisée à partir de mesures au sol. Cependant, aucune éruption volcanique majeure ne s’étant produite durant cette période, les auteurs avaient alors attribué cette augmentation aux émissions de soufre par les mines de charbon chinoises.

Pour déterminer précisément l’origine et estimer l’ampleur de cette augmentation des aérosols stratosphériques au cours de la dernière décennie, des équipes de chercheurs (2) ont analysé les séries de données de concentrations d’aérosols acquises par plusieurs missions spatiales (3). Ces chercheurs ont montré que leur augmentation observée par satellite entre 2000 et 2010 était largement due à de fréquentes mais petites éruptions volcaniques injectant du dioxyde de soufre dans la basse stratosphère des régions tropicales et qu’elle s’élevait en moyenne à 5-7 % par an.

La présence de ces aérosols durant la dernière décennie semble donc avoir eu pour effet de diminuer la température au sol de 0.07 °C, par rapport à ce qu’elle aurait dû être en 2010, et par voie de conséquence, l’expansion thermique des océans étant moindre, de réduire l’élévation du niveau de la mer de 10 % (soit environ 0.2 mm).

L’ensemble de ces résultats montre que de faibles mais fréquentes éruptions volcaniques peuvent refroidir notablement le climat à l’échelle décennale et qu’il est donc important, pour améliorer les prédictions climatiques, de prendre en compte les variations moyennes des concentrations des aérosols stratosphériques dans les simulations.

sources et extrait de : http://www.actu-environnement.comhttp://www.insu.cnrs.fr/

http://www.techno-science.net/

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