La planète Mars serait-elle notre vieille cousine ?
En dix ans, la communauté scientifique en a appris autant sur l’histoire de la planète rouge que pendant ces cinq dernières décennies. Et, il y a 4 milliards d’années, Mars et la Terre n’étaient peut-être pas si différentes. A quelques détails près…
De l’eau en quantité… il y a 4 milliards d’années
Comme le dit Francis Rocard, « dans l’imaginaire, Mars a toujours été à part dans le système solaire ». Cette fascination vient peut-être du fait que beaucoup de choses nos rapprochent de la planète rouge, du moins dans sa jeunesse. Si Mars n’est pas le foyer de petits hommes verts, comme on le croyait au début du siècle, les scientifiques ont une quasi-certitude : elle était bien une planète bleue, il y a de cela 4 milliards d’années.
Bien qu’impressionnante, la découverte d’eau liquide à la surface de Mars, annoncée en septembre, n’est pas la plus importante de ces dernières années. En 2005, à bord de la mission européenne Mars Express, l’instrument Omega, une petite caméra infrarouge développée en France, a découvert la présence d’argile à certains points très localisés qui constitueraient environ 3% de la surface de l’astre.
Ces traces de boue seraient « la découverte spatiale la plus importante de cette décennie, nous explique le scientifique. L’existence de ces argiles est une preuve forte que oui, Mars était une planète chaude et humide il y a environ 4 milliards d’années. »
Ainsi, les roches, barbotant dans de l’eau liquide, ont produit cette argile, comme sur Terre. Depuis, toutes les missions sur Mars visent des sols argileux dans l’espoir d’en apprendre plus sur sa formation.
C’est d’ailleurs l’objectif de Curiosity, posé à l’intérieur d’un énorme cratère. Le rover explorateur a confirmé l’hypothèse que la crevasse était auparavant un immense lac rempli d’eau. « Il y a eu beaucoup d’eau sur Mars, il n’y a aucun doute là-dessus », poursuit Francis Rocard.
Mais ce lac a-t-il existé suffisamment longtemps, au moins 100 millions d’années, pour abriter la vie ? L’atmosphère de Mars, aujourd’hui beaucoup plus fine que la nôtre, était-elle alors assez dense pour protéger la vie et lui permettre de s’installer de façon durable ?
Mais la grande différence entre Mars et la Terre, c’est leur taille. « Il y a une règle d’or : plus un corps céleste est petit, plus il va se refroidir vite. » Or, la planète rouge est dix fois plus petite que la Terre et serait maintenant géologiquement presque morte. Il y a eu un champ magnétique sur Mars jusqu’au moment des bombardements. Sans un cœur aussi actif que celui de notre planète, il est donc impossible pour Mars de conserver un champ magnétique.
Et maintenant, on creuse
De nouvelles réponses se trouveraient peut-être cachées sous la surface. En septembre 2016, la mission InSight, organisée par la Nasa, viendra à son tour fouler le sol martien. A son bord, un sismomètre français, instrument phare de l’expédition, aura pour objectif de mesurer l’activité souterraine et ainsi découvrir la structure interne de la planète. Un nouveau pas en avant, qui devrait « nous permettre de remonter à la formation de la planète, mais surtout de comprendre son évolution », espère l’astrophysicien.
Il sera cependant difficile d’analyser les différentes couches de la croûte martienne sans une présence humaine sur le terrain. Francis Rocard attend donc avec impatience la première mission d’astronautes vers Mars, espérée à l’horizon 2050 : « Tant qu’à envoyer des hommes sur Mars, il serait intéressant de les faire forer à plusieurs centaines de mètres de profondeur. Les robots ne sont pas assez stables ou puissants pour ce type d’opération. »
TDF
extrait et source de http://www.francetvinfo.fr/
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