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Des plastiques 100% dégradables

Devant la fin du pétrole qui semble s’approcher à grand pas et devant une intoxication environnementale de déchets plastiques, voici une solution radicale pour créer cette matière à partir d’algues 100 % dégradable : Les algues vertes.

Les premières « marées vertes » bretonnes datent des années 1960. Avec l’intensification de l’agriculture, et l’augmentation des rejets issus des élevages, les nitrates déversés par les rivières dans la mer ont entraîné la prolifération d’algues vertes de type Ulva. Au delà des causes de cette prolifération, ici c’est le remplacement du pétrole qui va nous intéresser… 

C’est dans ce contexte que la société Olimix, spécialisée dans la nutrition animale, a installé, en juin 2006, une énorme machine à laver les algues vertes sur plage de Saint-Efflam, dans la baie de Plestin-les-Grèves (Côtes d’Armor). La PME bretonne lave 12 tonnes d’algues par jour.

Les algues vertes permettent de modifier la structure en « mille-feuilles » de l’argile. « Nous avons réussi à en séparer les feuillets, et à les maintenir ouverts grâce à une chaîne de sucre issue de l’algue verte», explique Philippe Le Ray, directeur général d’Olmix. Les débouchés potentiels de cette invention, dotée d’un brevet mondial, sont multiples. L’Amadéite peut se substituer aux antibiotiques – interdits dans l’alimentation animale depuis janvier 2006 -, au pétrole dans la plasturgie, ou conférer une excellente résistance mécanique et d’imperméabilité aux plastiques d’amidons. « Nous pourrions réaliser des plastiques 100% dégradables » souligne Philippe Le Ray.

Olmix a déjà signé huit contrats avec de grands industriels de la nutrition animale, de la cosmétique, de l’automobile, du plastique et du béton pour tester son produit. Avant d’entrer en phase de production industrielle, Olmix doit collecter suffisamment d’algues pour assurer son process. Elle a donc installé une première « machine à laver les algues » à Plestin, et souhaite en installer une dizaine d’autres pour récolter 100 000 tonnes par an, soit un tiers des 300 000 tonnes d’algues vertes qui se déposent, chaque année, sur les côtes bretonnes.

Le Ceva est également sur la piste :

Le degré de biodégradabilité

« Nous étudions le comportement physique de films plastiques, dans lesquels les algues vertes sont intégrées, résume Hervé Le Deit, le responsable du projet. Les algues apportent des minéraux et des sucres, pouvant peut-être modifier les propriétés mécaniques du polymère, constituant la matrice du plastique». En collaboration avec la société Solutions Plastiques, à Lannion, les premiers essais ont abouti à la réalisation de films plastiques. Les chercheurs veulent contrôler leur degré de biodégradabilité : la décomposition dans la terre d’un pot pour les plantes doit, par exemple, être la plus rapide possible, alors qu’une bouteille en plastique doit pouvoir être stockée plusieurs mois.

La préparation et la rédaction d’un brevet, notamment avec l’université de Pise, démarrent cette année. Il ne s’agit pas de la solution miracle pour éliminer les algues vertes à grande échelle – elles sont des déchets très difficiles à traiter, en raison de leur extrême hétérogénéité, en qualité et en quantité. Mais l’intérêt marketing existe : ces plastiques d’un nouveau type seraient, en partie, issus de la mer et biodégradable – deux arguments forts.

Le plastique a encore de longues années devant, et il semble que l’alternance du pétrole soit bien engagée.

sources : http://www.invention-europe.com/ / http://www.espace-sciences.org/ / http://quimboiseur.over-blog.com/

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