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Chronique et explications d’une MJO (L’oscillation de Madden-Julian)

La carte ci-dessus résume le fonctionnement et les effets de l'oscillation de Madden-Julian. L'exemple montre un MJO en phase humide sur l'océan indien et donc en phase sèche sur l'océan pacifique. La zone humide favorise la convection, ce qui à contrario propage de part et d'autre de l'air subsident sec et peu propice au développement nuageux. ©NOAA

L’oscillation de Madden-Julian est un phénomène anormal de fortes précipitations le long de l’équateur à l’échelle planétaire. Il se caractérise par une progression graduelle vers l’est des zones de pluies tropicales et des zones sèches concomitantes. On l’observe surtout dans les océans Indien et Pacifique. Les pluies anormalement fortes se développent d’abord dans l’ouest de l’océan Indien et se déplacent vers l’est sur les eaux chaudes du Pacifique ouest et central. Par la suite, ces zones de pluies deviennent diffuses quand elles passent sur les eaux plus froides de l’est du Pacifique mais reprennent leur développement lorsqu’elles passent sur l’Atlantique tropical.

En 1971, les chercheurs Roland Madden et Paul Julian ont trouvé en analysant la forme des anomalies de vents dans l’Océan Pacifique tropical une oscillation durant 40 à 50 jours. Ils étudièrent ensuite les variations de pression pendant dix ans à la station de Canton (dans le Pacifique) et les vents d’altitude à Singapour. Selon leurs résultats, la corrélation entre la variation de pression et des vents d’altitude à Singapour était très nette mais jusqu’au début des années 1980, cela resta une curiosité qui prit le nom d’Oscillation de Madden-Julian.

La carte ci-dessus résume le fonctionnement et les effets de l’oscillation de Madden-Julian. L’exemple montre un MJO en phase humide sur l’océan indien et donc en phase sèche sur l’océan pacifique. La zone humide favorise la convection, ce qui à contrario propage de part et d’autre de l’air subsident sec et peu propice au développement nuageux. ©NOAA

Les caractéristiques des anomalies dans la circulation atmosphérique à bas et haut niveaux sont distinctes lors d’une Oscillation de Madden-Julian. Ces caractéristiques couvrent le globe avec une variabilité interannuelle. Des années de forts épisodes de MJO consécutifs sont suivies d’année sans MJO ou avec de très faible épisodes. Cette variabilité semble partiellement reliée au cycle de l’ENSO (El Niño-Oscillation australe): dans l’Océan Pacifique, de forts OMJ précédent de 6 à 12 mois le maximum des épisodes de El Niño alors qu’une faible activité est reliée à La Niña. Sur le reste de la planète, la variabilité de l’MJO est plus reliée par la dynamique interne de l’atmosphère.

La moyenne des anomalies de la pression atmosphérique au niveau
de la mer par rapport à la phase du MJO suivant l’indice du RMM.

Le météorologue français Christophe Cassou (du Centre européen de recherche et de formation avancée en calcul scientifique) a publié en 2008 un lien statistique entre les régimes climatiques européens qui dépendent de l’oscillation nord-atlantique et l’oscillation de Madden-Julian (MJO). L’onde atmosphérique causant la MJO peut entrer en interaction avec le courant-jet polaire venant des latitudes moyennes de la Terre. Le docteur Cassou mentionne que l’interaction qui affecterait le climat de l’Europe se produirait généralement à deux endroits : à l’est de l’océan Pacifique et à l’ouest de l’océan Atlantique. Le courant-jet servirait alors de courroie de transmission de la MJO vers les régimes européens de la NAO.

Selon les corrélations statistiques, les régimes de NAO+ semblent déclenchés par l’arrivée d’une onde, venant de la MJO de l’ouest de l’Atlantique, qui se propage avec le courant-jet. Les régimes NAO- (oscillation nord Atlantique) sont eux causés par une onde venant de l’est du Pacifique. Le préavis semble être de plusieurs semaines mais la corrélation marche surtout bien lorsque les MJO sont très actives. Bien que l’oscillation intra-saisonnière peut avoir le potentiel d’améliorer la prévisibilité à long terme, sa réalisation pratique est entravée par plusieurs facteurs. Puis en raison de sa lente évolution naturelle, la prédiction exacte de la MJO est difficile au-delà d’une ou deux semaine.

Cette oscillation a un impact indirect sur l’Europe par l’intermédiaire de la NAO (oscillation nord Atlantique) en phase quasi neutre à positive. Il est à noter qu’à la mi-décembre 2021, la MJO était en phase 7 et devrait influencer une période plus froide sur les fêtes de fin d’année 2021.

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Sources : https://fr.wikipedia.org/ / http://la.climatologie.free.fr/ / https://www.cycloneoi.com/

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