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Quand la route devient centrale photovoltaïque, une première mondiale française

Colas, la filiale routière de Bouygues, a conçu un revêtement pour routes et parkings avec des cellules photovoltaïques. En couvrir 2,5% des surfaces routières assurerait 10% des besoins énergétiques de la France.

On connaissait l’autoroute du soleil, voici maintenant la route solaire. Ou plutôt la route (ou le parking) photovoltaïque, véritable centrale qui produira de l’électricité par la simple exposition de son revêtement au soleil. Colas, la filiale de travaux routiers du groupe Bouygues, a procédé ce mardi au lancement commercial de cette première mondiale, sous le nom de « Wattway ». En phase d’industrialisation, le revêtement composé de cellules photovoltaïques sera vendu à compter de janvier, au terme de cinq ans de recherche avec l’Institut national de l’énergie solaire (Ines).

« Il n’y a pas besoin de refaire les infrastructures, explique le PDG de Colas, Hervé Le Bouc. Il s’agit d’un revêtement routier commercialisé sous forme de dalles qui s’appliquent sur les routes ou parkings ». Ces dalles­ (comprenant chacune une cellule photovoltaïque classique de 15 centimètres de côté) sont collées à la route existante et recouvertes d’un substrat de résines supportant la circulation des véhicules, y compris les poids lourds. Un véritable millefeuille, étanche et conçu pour ne pas être plus abrasif ou glissant qu’un revêtement routier normal. « A Chambéry et Grenoble, on a testé Wattway avec succès sur un cycle d’un million de véhicules, soit vingt ans de trafic normal d’une route, et la surface ne bouge pas », assure Hervé Le Bouc. C’est un tour de force car, précise t-il, « les panneaux photovoltaïques, en tant que tels, sont fragiles et s’écraseraient comme des biscottes. Tout le savoir-faire de Colas, protégé par deux brevets, réside dans la nature du revêtement transparent qui les protège ».

La zone équipée est reliée par une connectique souterraine à un système qui récupère l’énergie produite par l’exposition au soleil de ces panneaux. « Des onduleurs renvoient l’énergie sur le réseau ERDF. Ou alors les logements peuvent y être directement branchés », précise le PDG de Colas.

Un kilomètre de route peut éclairer une ville de 5.000 habitants

Les applications sont multiples : éclairage public, alimentation des affichages lumineux des abribus ou des feux rouges en zone urbaine, ou encore besoins des habitations en zones peu peuplées. Les dalles Wattway, dont le rendement énergétique est proche des panneaux photovoltaïques des fermes solaires, ont été testées avec succès par trois démonstrateurs, dont des entrées de parking, notamment. D’après les estimations de l’ADEME, 4 mètres linéaires de chaussée équipée (soit 20 m²) suffisent aux besoins d’un foyer en électricité (hors chauffage), 15 m2 alimentent les feux d’un carrefour et un kilomètre de route peut éclairer une ville de 5.000 habitants. Wattway peut aussi recharger les véhicules électriques par induction : 100 m2 fournit l’énergie pour rouler 100.000 kilomètres par an, selon l’INES.

« Si on recouvrait un quart des routes, on assurerait l’indépendance énergétique de la France, souligne Hervé Le Bouc. En dotant 2,5% des surfaces d’un tel revêtement solaire, on couvrirait déjà 10% des besoins. Cela montre l’enjeu derrière ce projet ». Wattway va monter en puissance progressivement sur trois ou quatre ans. « Nous proposons dans un premier temps à des clients d’en équiper de petites surfaces : des parkings d’hypermarchés ou des tronçons de voies, par exemple sur une zone d’une centaine de m2, pour tester en conditions réelles le produit, ajoute-il. D’ici à quatre ans, en rythme de croisière, on pourra équiper des tronçons de plusieurs kilomètres».

TDF

extrait et source de http://www.lesechos.fr/

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