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L’Habitat

Si les constructions ne sont pas adpatées pour éviter de détériorer notre environnement, il existe des solutions.

Ainsi la principale cause d’émission de CO2, après les produits énergétiques dérivés d’énergie fossile, c’est bien l’Habitat qui est en cause. Voici un article qui apporte des éléments nouveaux ancestraux qui sont bien des solutions connues depuis longtemps…

1 historique
Depuis que l’homme construit, la terre a toujours été l’un des principaux matériaux de construction utilisés.
Actuellement, encore un tiers de la population mondiale vit dans des habitations en terre.
Ce n’est que depuis l’utilisation du ciment que les techniques terre ont été délaissées.

2 La terre
La terre est une ressource naturelle très répandue. Elle provient de la dégradation de la roche mère consécutive aux phénomènes d’érosion climatique et chimique. De fait, il existe des terres ayant toutes des caractéristiques très différentes.
L’utilisation de la terre dans la construction présente de nombreux avantages:
– elle est souvent disponible localement en quantité
– elle ne nécessite pas d’énergie (sauf la terre cuite qui demande beaucoup d’énergie et entraîne souvent par conséquence la déforestation)
– c’est un matériau sain et écologique ( inertie calorifique et régulation hygrométrique).
c’est un matériau recyclable

Les techniques de construction terre traditionnelles sont nombreuses, les plus courantes étant:
– le torchis (garnissage de claies)
– le pisé (terre battue dans des banches-coffrages)
– l’adobe (terre crue moulée séchée au soleil)
– la terre façonnée
– la terre- paille (matériau plus léger et plus isolant)
– la terre comprimée (la brique de terre comprimée BTC est une approche de la modernisation et de la standardisation de l’utilisation du matériau terre dans la construction )
Il existe d’anciennes constructions qui comportent d’autres éléments en plus de la terre tels que le bois, la pierre ou encore des végétaux. Les différents éléments naturels sont ceux que trouvent les populations dans leur environnement proche.

Les principaux avantages de la construction de murs de terre sont sa masse thermique et ses propriétés hygroscopiques. Les murs épais des maisons en terre la rendent moins vulnérable aux grands écarts de température extérieure. Les murs de terre absorbent l’humidité excédentaire de l’air et en libèrent lorsque le taux d’humidité est insuffisant. Au nombre des autres avantages, citons la durabilité, le peu d’entretien extérieur nécessaire, l’excellente résistance au feu et au bruit et la résistance aux insectes xylophages, aux champignons et à la moisissure.

3 Les différentes techniques de construction à base de terre
Construction en adobe
De l’arabe « thobe ». L’adobe est de la terre malléable souvent ajoutée de paille, moulée, généralement en forme parallélépipède, et séchée au soleil.
Proportions idéales (selon CRATerre): 55 à 75 % de sable, 10 à 28 % de limon, 15 à 18 % d’argile et 0 à 3 % de matières organiques.
Depuis les années 1970, des milliers de maisons ont été construites dans les états du sud-ouest des E.U.A.. USA. Il y a 200 000 maisons en adobe ou en pisé aux E.U.A., dont 97% dans les états du sud-ouest. Actuellement, la construction en adobe se localise particulièrement à Tucson et Albuquerque.

En dehors de ce pays, l’adobe est en compétition avec le bloc de terre comprimée qui est beaucoup plus résistant et durable.

La construction en bauge

Les murs monolithiques, larges d’une cinquantaine de centimètres d’épaisseur, sont constitués de terre empilée, sans l’aide de coffrage, en plusieurs assises superposées d’environ soixante centimètres de hauteur chacune. Une assise se façonne en déposant à l’aide d’une fourche de la terre mêlée de paille .

La paille (ainsi que parfois du crin, des branchettes, des tessons ou des morceaux de tissu) sert de dégraissant qui améliore la cohésion et la résistance à la traction.
Le mur achevé, l’ouvrier rectifie sa surface en l’égalisant à la bêche. Les murs sont porteurs et la charpente y est généralement ancrée.
La bauge est une technique qui offre beaucoup de libertés au constructeur car celui-ci n’est pas limité par l’emploi d’un coffrage, comme pour le pisé, d’une armature, comme pour la terre paille, ou d’un module parallélépipédique, comme pour les blocs ou les ballots. Ainsi, les formes organiques dessinées par le concepteur ne sont plus un cauchemar pour le bâtisseur.
Selon la littérature, la bauge est une technique qui supporte aisément les hivers froids et venteux des régions réputées pour leur climat humide.
La technique de la bauge n’a pas fait l’objet de beaucoup d’attentions dans les pays européens. Les réalisations contemporaines y sont excessivement rares.
Il semblerait que le savoir-faire soit encore assez vivant au Yémen et un regain de faveur apparaît dans les pays anglo-saxons.
Peut-être que ce sont les temps de séchage excessivement longs entre deux assises (jusqu’à deux semaines) qui refroidissent les ardeurs des passionnés de la construction en terre.
Pourtant, cette technique est sans doute la plus écologique et abordable des techniques de construction en terre.

Construction en pisé
Terre damée, à l’aide d’un pilon, dans des banches, couche par couche et banchée par banchée. Un m3 de pisé pèse 2 tonnes.

Le pisé est un procédé d’après lequel on construit les maisons avec de la terre, sans la soutenir par aucune pièce de bois, et sans la mélanger de paille, ni de bourre. Il consiste à battre, lit par lit, entre des planches, à l’épaisseur des murs ordinaires de moellons, de la terre préparée à cet effet. Ainsi battue, elle se lie, prend de la consistance, et forme une masse homogène qui peut être élevée à toutes les hauteurs données pour les habitations.

Les constructions en pisé ont la réputation d’être incombustibles.
En raison de son énorme besoin de main d’œuvre et de la disparition des modes de travail communautaire, la construction en pisé est devenue très marginale même dans les régions où elle était la principale technique constructive et où la main d’œuvre est mal rémunérée.

Construction en blocs de terre comprimée
Les blocs sont produits par la compression de terre crue dans une presse mécanique et hydraulique (force de 20 à 30 tonnes). La terre est retenue dans un moule où la terre est comprimée entre deux plateaux qui se rapprochent lentement. Cette compression permet de réduire le volume des vides dans le bloc, diminue ainsi sa sensibilité à l’eau et augmente sa résistance.

Extrêmement rentable du fait de son faible coût d’investissement

Pour stabiliser la terre, on ajoute 3 à 6 % de ciment suivant la qualité des terres utilisées et la destination des blocs. En général, les résistances à la compression à sec sont supérieures à 60 bars (ou 6 Hpa). La résistance humide est généralement supérieure à 30 bars.
Cette technologie, comme les autres de construction en terre, est encore considérée, par le grand public, comme seulement valable pour les pays dits en voie de développement.
Dommage.

La construction en Terre-copeaux bois

La construction en terre allégée est un mode de construction écologique classique qui offre de bonnes solutions aux exigences des constructions actuelles. Le mélange est composé, comme son nom l’indique, de terre et de copeaux de bois, des matières premières naturelles dont la transformation en matériau de construction ne requiert que peu d’énergie et aucun procédé chimique. Les composants en bois assurent une isolation thermique de qualité, tandis que la terre garantit la résistance, la durabilité et rend le matériau ignifuge. Le mélange terre-copeaux bois possède des propriétés de masse thermique et d’absorption acoustique qui créent un climat intérieur agréable et sain.
La construction en terre-copeaux bois est souvent effectuée en auto-construction : c’est une technique simple et facile à apprendre.

La construction en torchis

Le terme torchis désigne un mélange de terre assez argileuse, de paille, de bourre et de cailloutis ou de tout autre matériau (brindilles,…) que l’on appose sur un clayonnage de lattis (ou de fines branches de bois souple), lui-même amarré à une charpente en bois constituée de poteaux et d’ entrecroises.
Cette technique porte également le nom de construction en pans de bois et en colombage. Il faut néanmoins noter que le remplissage n’ est pas nécessairement réalisé en terre crue. Des briques cuites ou du ciment peuvent la remplacer. Seule l’ossature joue un rôle structurel. Le mélange en torchis ne détient pas de fonction porteuse.
Le torchis a connu son apogée au moyen age et est resté dans la langue germanique, un mode de construction très important jusqu’au 18 siècle.

La construction en terre-paille
La construction en terre-paille est une technique contemporaine à ne pas confondre avec la construction en torchis qui, elle, est millénaire mais plus pratiquée aujourd’hui en Europe.
Cette technique, originaire d’Allemagne, y est particulièrement développée.

ensemble de 12 maisons en terre-paille avec bardage en bois

Construction en ballots de paille

Dans la construction en bottes de paille, on utilise des bottes de paille de blé, d’avoine, d’orge, de seigle, de riz et d’autres céréales pour construire des murs.
Les ballots, bien compactés et secs, sont disposés comme d’immenses briques et on coule environ 7 cm. de mortier dans les joints verticaux et entre les lits. On crépit intérieur et extérieur et on obtient en quelque sorte un immense bloc de béton coulé en place avec un ballot de paille coulé dans le creux. Le ballot ne joue pas de rôle portant: il sert de coffrage perdu et d’isolant. Bonne résistance à la compression, au feu et très bonne faculté isolante: les ponts thermiques sont noyés dans la masse du mur.
Cette technique vient de resurgir comme méthode de construction de rechange économique et écologique de murs hautement isolés. Deux types de charpente accompagnent couramment les techniques de construction en bottes de paille : la construction à poteaux et à poutres et le système de partage des charges.

Du point de vue environnemental, économique et énergétique, les maisons en bottes de paille comportent de nombreux avantages. La paille est un matériau de construction naturel, abordable et renouvelable.
Néanmoins, il est crucial de porter attention aux détails durant et après la construction afin d’éviter les problèmes de moisissure. Si leur teneur en humidité est élevée, les bottes de paille peuvent abriter des champignons, d’où la décomposition éventuelle des murs. La construction en bottes de paille étant assez récente, il se peut qu’elle soit difficilement acceptée par les responsables des codes du bâtiment, les programmes de garantie et les compagnies d’assurance habitation.
La construction en ballots de paille est d’origine nord-américaine.

Construction en bois cordé
Maçonnerie de petites bûches de bois d’environ 10 cm. de diamètre et 40 de longueur.
Les bûches sont placées perpendiculairement à la face du mur et scellées au mortier végétal (sable, ciment, chaux et sciure), côté intérieur et extérieur, en veillant à laisser les bouts de bûches apparents. L’intérieur du mur est isolé entre les bûches avec un isolant en vrac ou un matelas de laine de roche.
Cette technique de construction semble connaître un intérêt décroissant car elle demande beaucoup de main-d’œuvre et du bois bien séché pour éviter des problèmes d’étanchéité futurs.

4 Conclusion

L’industrie cimentière, pourvoyeuse du ciment de base de toute construction moderne, est grosse consommatrice d’énergie, avec un poste énergie absorbant dans la plupart des cas 30 à 40 % des coûts de production (à l’exclusion des coûts d’investissement).
De plus, divers combustibles fossiles, nocifs pour notre environnement, sont utilisés pour fournir la chaleur nécessaire au procédé. Les plus couramment utilisés étaient le coke de pétrole (39 %) et le charbon (36 %), devant les déchets de divers types (10 %), le mazout (7 %), le lignite (6 %) et le gaz (2 %).

Les techniques de construction exposées ci-dessus sont millénaires et ont fait leurs preuves dans la durée. Ainsi on peut encore contempler des réalisations égyptiennes vieilles de plus de 2500 avant J. C,  comme la pyramide en briques crues de Sésostris dans le Fayoum . 

La réhabilitation de ces techniques ancestrales de construction  à base de terre serait d’abord un gain économique car elles utilisent la terre locale avec son corollaire moins ou pas de transport ;  elle s’inscrit en droite ligne dans la préservation de l’architecture régionale ou locale ;  elle préserve notre environnement et peut même relancer l’utilisation d’une main-d’œuvre rurale.

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