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Le Trou d’ozone refait parler de lui

Cette année encore, l’Agence spatiale européenne (ESA) suit de près la croissance du trou de la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique. Le trou mesuré en 2005 est important pour ce moment de l’année; si l’on se base sur les résultats de la dernière décennie, seuls les trous répertoriés en 1996 et 2000 étaient plus massifs à ce stade de leur développement.

Voici une image qui démontre le niveau d’ozone à l’échelle planétaire mesuré à l’aide d’un instrument nommé SCIAMACHY et géré par l’Agence spatiale européenne. Cette photo a été prise entre le mois de janvier 2003 et juin 2004.
Photo : ESA/AFP/Getty Images

Le trou saisonnier de la couche d’ozone de l’Antarctique a augmenté cette année pour atteindre une superficie de dix millions de kilomètres carrés – soit à peu près la taille de l’Europe – et poursuit son expansion. Il devrait parvenir à sa taille maximale au cours du mois de septembre; les satellites de l’ESA seront à leur poste pour surveiller son développement.

La couche d’ozone stratosphérique qui protège la vie terrestre du rayonnement ultraviolet (UV) nocif est vulnérable à la présence de certaines substances chimiques dans l’atmosphère, comme le chlore engendré par des polluants dus à l’activité humaine, tels les chlorofluorocarbones (CFC). Désormais bannis en vertu du Protocole de Montréal, les CFC étaient jadis utilisés dans les bombes aérosols et les réfrigérateurs. Les CFC eux-mêmes sont des molécules inertes, mais le rayonnement ultraviolet de la haute atmosphère les décompose en leurs constituants qui peuvent réagir fortement avec l’ozone.

Le calendrier et l’amplitude précis des occurrences du trou de la couche d’ozone de l’Antarctique dépendent des variations météorologiques locales. Durant l’hiver austral, la masse atmosphérique surplombant le continent Antarctique est coupée des échanges avec l’air de moyenne altitude en raison des vents dominants connus sous le nom de vortex polaire. Le phénomène se solde par des températures très basses. Dans l’obscurité froide et permanente qui caractérise cette saison, il se forme des nuages stratosphériques polaires contenant du chlore. Lorsque arrive le printemps polaire, la conjugaison du retour de la lumière solaire et de la présence de nuages stratosphériques entraîne une scission du chlore en radicaux hautement réactifs avec l’ozone, qui décomposent celui-ci en molécules d’oxygène individuelles. Une seule molécule de chlore peut briser des milliers de molécules d’ozone.

Le spectromètre d’absorption avec imageur à balayage pour la cartographie atmosphérique (Scanning Imaging Absorption Spectrometer for Atmospheric Chartography – SCIAMACHY) d’Envisat mène une surveillance de routine des niveaux d’ozone à l’échelle planétaire. Les données de l’ESA constituent la base du service opérationnel de surveillance et de prévision en temps quasi-réel de l’ozone mis en place par le consortium PROMOTE (PROtocol MOniToring for the GMES Service Element – Surveillance protocolaire pour le volet services du GMES), qui rassemble plus de 30 partenaires de onze pays.

Émanation de TEMIS (Tropospheric Emission Monitoring Information Service – Service d’informations et de surveillance des émissions troposphériques), son fructueux précurseur, PROMOTE est un ensemble de services d’information couvrant la partie atmosphérique du système terrestre qui opère dans le cadre du GMES (Global Monitoring for Environment and Security – Surveillance mondiale pour l’environnement et la sécurité), volet initial de services de l’ESA. Il s’agit d’une initiative conjointe de l’ESA et de la Commission européenne qui combine toutes les sources d’information spatiales et terrestres disponibles et vise à doter l’Europe d’une capacité de surveillance environnementale globale.

S’inscrivant dans le service PROMOTE, les résultats du satellite sont combinés aux données météorologiques et aux modèles de champs de vent de manière à établir des prévisions solides concernant l’ozone et les ultraviolets. Conçus dans un premier temps pour l’ESA, ces résultats sont utilisés par l’Organisation météorologique mondiale (OMM) pour compiler son bulletin «Antarctic Ozone» régulièrement mis à jour.

Le «trou» dans la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique, découvert il y 20 ans, devrait mettre plus de temps que prévu à se combler, selon des travaux présentés mardi par des scientifiques américains devant la Société américaine de géophysique à San Francisco.

Les scientifiques estimaient jusqu’à présent que ce «trou» dans la couche d’ozone, mesuré par satellite et stations au sol, se résorberait d’ici 2040 à 2050. Mais selon les travaux présentés mardi par John Austin de l’Administration américaine des océans et de l’atmosphère (NOAA), basés sur des modélisations informatiques, la couche d’ozone ne devrait pas se reconstituer totalement avant 2065.

«Cela signifie qu’il va toujours y avoir des niveaux supérieurs d’ultraviolets», a commenté Paul Newman, chercheur au Centre spatial Goddard de la Nasa. Les UV, selon les scientifiques, augmentent les risques de cancers de la peau, de cataractes et constituent un danger pour la biodiversité.

D’après l’Organisation météorologique mondiale (OMM), le trou dans la couche d’ozone au-dessus du pôle Sud devrait s’approcher du record de 2003 (28,5 millions de kilomètres carrés). Il atteignait en septembre 2005 près de 26 millions de km2, soit la superficie de l’Amérique du Nord.

La concentration de la couche d’ozone a également diminué, dans une moindre mesure, au-dessus de l’Arctique. D’après John Austin, le déficit pourrait se résorber d’ici 2040.

sources : http://french.epochtimes.com/ / http://www2.canoe.com/

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