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La capitale de l’Inde étouffe dans un smog toxique 50 fois supérieur à la limite fixée par l’OMS

Smog à New Delhi le 13 novembre 2024. (Money Sharma/AFP/Getty Images)

Les habitants de New Delhi, la capitale de l’Inde, ont étouffé dans un smog toxique mercredi, alors que la pollution de l’air s’aggravait et dépassait 50 fois le maximum journalier recommandé par l’Organisation mondiale de la santé.

De nombreux habitants de la ville n’ont pas les moyens d’acheter des filtres à air et n’ont pas non plus de maisons qu’ils pourraient isoler efficacement de la misère de l’air nauséabond accusé d’être à l’origine de milliers de décès prématurés.

Les températures plus fraîches et les vents lents piègent les polluants mortels chaque hiver, de la mi-octobre à janvier au moins.

Mercredi à l’aube, les niveaux de polluants « dangereux » dans certaines parties de cette zone urbaine tentaculaire de plus de 30 millions d’habitants ont atteint 806 microgrammes par mètre cube, selon la société de surveillance IQAir.

Cela représente plus de 53 fois le maximum quotidien recommandé par l’Organisation mondiale de la santé pour les particules fines, des microparticules cancérigènes dangereuses connues sous le nom de PM2,5, qui pénètrent dans la circulation sanguine par les poumons.

À la mi-journée, lorsque l’air est généralement le meilleur, les niveaux de pollution sont devenus 25 à 35 fois supérieurs aux niveaux de danger, selon les différents quartiers.

Chaque année, la ville est recouverte d’un smog âcre, principalement dû au brûlage des chaumes par les agriculteurs des régions voisines pour nettoyer leurs champs avant les labours, ainsi qu’aux fumées des usines et de la circulation.

Alarmant
Mais un rapport publié ce mois-ci par le New York Times, basé sur des échantillons d’air et de sol prélevés sur une période de cinq ans, révèle que les fumées dangereuses proviennent également d’une centrale électrique qui incinère les montagnes d’ordures de la ville.

Les experts interrogés par le journal ont déclaré que les niveaux de métaux lourds trouvés étaient « alarmants ».

Des nuages blancs de smog tourbillonnant ont également retardé plusieurs vols dans le nord de l’Inde.

Le département météorologique indien a déclaré qu’au moins 18 aéroports régionaux avaient une visibilité inférieure à 1 000 mètres, voire à 500 mètres à Delhi.

Le mois dernier, la Cour suprême de l’Inde a déclaré que la pureté de l’air était un droit humain fondamental, ordonnant au gouvernement central et aux autorités des États de prendre des mesures.

Mais les critiques affirment que les disputes entre politiciens rivaux à la tête d’États voisins, ainsi qu’entre les autorités centrales et celles des États, ont aggravé le problème.

Les politiciens sont accusés de ne pas vouloir fâcher les personnalités clés de leurs circonscriptions, en particulier les puissants groupes d’agriculteurs.

Les autorités municipales ont lancé plusieurs initiatives pour lutter contre la pollution, qui n’ont guère eu d’effet dans la pratique.

Des camions du gouvernement sont régulièrement utilisés pour pulvériser de l’eau afin d’atténuer brièvement la pollution.

Un nouveau projet dévoilé au début du mois, consistant à utiliser trois petits drones pour pulvériser de l’eau, a été tourné en dérision par les critiques, qui y ont vu une autre solution de fortune à une crise de santé publique.

Selon l’OMS, la pollution atmosphérique peut provoquer des accidents vasculaires cérébraux, des maladies cardiaques, des cancers du poumon et d’autres maladies respiratoires.

Elle est particulièrement pénalisante pour les bébés, les enfants et les personnes âgées.

Une étude publiée dans la revue médicale The Lancet attribue 1,67 million de décès prématurés à la pollution de l’air dans le pays le plus peuplé du monde en 2019.

Smog à New Delhi le 13 novembre 2024. (Money Sharma/AFP/Getty Images)

credit Agence France-Presse

adaptation Terra Projects
Source : https://www.sciencealert.com

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