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Des astronomes ont identifié un objet céleste, visible sur deux relevés infrarouges espacés de 23 ans, dont le déplacement lent et l’éclat pourraient correspondre à la mystérieuse Planète Neuf. Comme le révèle Interesting Engineering, samedi 3 mai, une équipe internationale de chercheurs a mis au jour, fin avril, une piste intrigante. En comparant deux relevés infrarouges du ciel pris à 23 ans d’intervalle, ils ont repéré un objet dont le déplacement sur le long terme pourrait correspondre à celui d’une planète lointaine en orbite autour du Soleil.

Tout part d’archives vieilles de plusieurs décennies. En 2021, l’astronome britannique Michael Rowan-Robinson avait déjà identifié un possible candidat, d’une taille estimée trois à cinq fois plus grande que celle de la Terre, à partir des données du satellite infrarouge IRAS de la NASA, enregistrées en 1983. Aucun autre relevé n’avait depuis confirmé la présence de cet objet.

Dans son rapport publié par Cambridge University Press, l’équipe menée par Terry Long Phan a expliqué avoir comparé les données d’IRAS avec les images du satellite japonais AKARI, prises en 2006. Ils y ont retrouvé dans les deux le fameux objet, légèrement décalé de 47,4 minutes d’arc en vingt-trois ans de trajectoire. Selon les scientifiques, ce lent mouvement orbital serait cohérent avec le lent mouvement orbital attendu d’un objet aussi éloigné.

Pour les chercheurs, l’objet détecté pourrait être encore plus volumineux que Neptune, dont la masse équivaut à 17 fois celle de la Terre, alors qu’ils s’attendaient simplement à une « super-Terre ». Son éclat, visible dans les deux relevés, suggère en effet une taille imposante, mais c’est surtout son orbite potentielle qui intrigue. Là où Neptune gravite à 30 unités astronomiques (UA) du Soleil, cette mystérieuse planète pourrait osciller entre 280 et 1 120 UA, soit plus de 100 milliards de kilomètres dans son éloignement maximal. Cette étrange trajectoire soulève des questions sur ses origines. Cette planète serait-elle née dans notre système solaire ou capturée d’un autre ?

Pour l’instant, il ne s’agit pas d’une découverte formelle, mais d’un indice solide. Si cette planète existe bel et bien, elle serait le premier corps céleste repéré non pas par une observation directe, mais par l’analyse patiente de données anciennes. Reste encore à attendre une confirmation supplémentaire. Les observations plus récentes du satellite WISE n’ont, par exemple, pas retrouvé cet objet, peut-être parce qu’il s’est déplacé depuis 2006, rendant sa position actuelle incertaine.

Malgré les incertitudes, les chercheurs restent optimistes. « La vérification de l’existence de la Planète Neuf par des études d’observation futures contribuera à notre compréhension de l’évolution et de la dynamique structurelle du système solaire », concluent-ils.

source : https://www.geo.fr/

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