Disparition des abeilles, la fin d’un mystere
Depuis une vingtaine d’annees, un mal mysterieux frappe les abeilles. Les pertes se chiffrent en millions. Les consequences en sont desastreuses : faute de pollinisation, les arbres ne produisent plus de fruits et tout l’ecosysteme est menace. Natacha Calestreme mene l’enquête afin de demasquer le vrai coupable de cette catastrophe ecologique annoncee.
Le constat est alarmant : que ce soit en Europe, en Asie ou en Amerique du Nord, les abeilles meurent par millions. L’enquête est ouverte et la realisatrice Natacha Calestreme se penche sur ce phenomene mysterieux dont l’enjeu est ni plus ni moins la survie de toutes les especes vegetales et animales — l’homme compris.
Plusieurs pistes sont abordees par le documentaire. Le Varroa destructor, acarien nuisible aux abeilles, prolifere de facon anormale. Ce parasite originaire d’Asie, arrive en Europe au debut des annees 1980, s’attaque aux ruches deja affaiblies. Par consequent, il ne peut être considere que comme le facteur aggravant d’une crise plus profonde. Des chercheurs americains ont ensuite mis en cause la grippe chez les abeilles, virus a traiter avec des medicaments et facile a enrayer. Mais, la encore, les morts inexpliquees des butineuses se poursuivent.
La raison est donc a chercher ailleurs : par exemple, du cote des activites humaines. Ainsi, les impulsions electromagnetiques emises par les antennes-relais semblent agir sur les abeilles comme des brouilleurs. Les ouvrieres, desorientees, incapables de se deplacer correctement, perdent le chemin de la ruche et meurent. La theorie est pertinente car ces insectes, a l’instar de nombreux autres animaux, utilisent le champ magnetique terrestre pour s’orienter. Mais aucune etude ne vient appuyer cette these.
Les pesticides mis en cause
La piste privilegiee est alors celle des pesticides. Pris separement, les produits employes sont en theorie inoffensifs pour les abeilles, mais, combines, les insecticides et les fongicides utilises pour proteger les cultures se revelent l’arme du crime ideale. Les ouvrieres sont exposees a ces substances chimiques et seules les plus solides parviennent a survivre. Mais celles-ci rapportent a la ruche des pollens contamines, fatals pour les larves. On assiste alors a un dialogue de sourds entre apiculteurs et agriculteurs. Les uns denoncent l’utilisation abusive d’armes de destruction massive contre leurs precieuses abeilles.
Les autres cherchent une issue economiquement viable a un probleme qui les touche directement. Car les agriculteurs sont eux aussi les victimes de ce fleau. Sans abeilles, pas de pollinisation et donc pas de fruits ni de legumes. Triste ironie pour l’humanite… La nature retourne les armes de la production de masse contre ses createurs. A trop tirer sur la corde, l’homme cree lui-même une contradiction dans ce processus. En voulant proteger ses recoltes des nuisibles, il enraye du même coup les agents de reproduction des plantes.
source : france5.fr
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