Une éruption volcanique aurait mis fin à Cléopâtre et à la dynastie des Egyptiens
Une série d’éruptions volcaniques aurait contribué à la chute de la dernière dynastie égyptienne, il y a 2000 ans, affirment des chercheurs américains, après avoir jumelé des mesures scientifiques à des informations contenues dans les documents historiques.
Cette activité volcanique aurait largement réduit l’importance des pluies et des inondations liées à la mousson, qui gorgent d’eau chaque été la région du Nil, permettant des récoltes abondantes.
C’est que les volcans en activité peuvent perturber le climat d’une région en diffusant du dioxyde de soufre dans la stratosphère. Certaines études ont montré l’effet du volcanisme sur les températures terrestres, mais peu se sont concentrées sur ses effets sur l’hydrologie.
Pourtant, si des variations dans la présence de l’eau d’une région sont difficiles à reconstituer à travers les siècles, elles peuvent aider à comprendre l’histoire et la vulnérabilité de sociétés aujourd’hui disparues.
Les éruptions volcaniques auraient causé de la sécheresse, des mauvaises récoltes, des famines et auraient mené à une instabilité politique grandissante. Des guerres perdues, des mouvements de grèves et de révoltes auraient ensuite mené à la fin de l’Égypte pharaonique.
Les chercheurs ont analysé les carottes de glace, ce qui leur a fourni des informations sur les époques où se sont produites de grandes éruptions volcaniques dans le monde. Elles ont peut-être eu lieu dans les régions tropicales ou dans les hautes latitudes; les chercheurs ne le savent pas vraiment. Ils ont également examiné le Nilomètre islamique qui fournit un historique des niveaux d’eau dans le Nil.
Les résultats de ces recherches ont révélé que les éruptions volcaniques ont eu un impact direct sur le Nil. Les gaz sulfureux libérés dans l’atmosphère ont eu des répercussions sur les pluies de mousson dans les hautes terres éthiopiennes et ont réduit le débit d’eau vers le fleuve.
En comparant l’activité volcanique à des rapports d’agitation sociale, les chercheurs ont trouvé une corrélation entre les deux situations: Au cours des années influencées par des éruptions volcaniques, les inondations du Nil étaient généralement réduites, ce qui provoquait des tensions sociales pouvant avoir des conséquences politiques et économiques.
Comme l’a expliqué un chercheur, « l’Egypte et le Nil sont très sensibles au changement climatique, et l’Egypte représente un laboratoire historique unique pour étudier la vulnérabilité sociale et les réactions aux événements volcaniques soudains. C’est la première fois dans l’histoire ancienne que l’on peut commencer à parler d’une compréhension dynamique de la société. »
Les auteurs de l’étude expliquent que les résultats de leur travail ne sont pas sans relation avec le monde d’aujourd’hui. Bien que nous n’ayons pas connu d’éruption volcanique modifiant le climat depuis un certain temps, il y a de fortes chances pour qu’un tel événement se produise un jour ou l’autre. Les chercheurs expliquent que la chute du Royaume ptolémaïque offre un récit édifiant pour toutes les régions qui dépendent actuellement de la mousson, soit 70% de la population mondiale.
Sources : https://ici.radio-canada.ca/ / https://www.nature.com/ / https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/
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