Le Professeur PETER WADHAMS
Le Professeur Peter Wadhams de l’université de Cambrige en Angleterre est la personne qui a remis le rapport sur le Gulf Stream à Vienne en avril 2005.
Après avoir plongé en sous marin avec la Royal Navy ses conclusions sont édifiantes : Le Gulf Stream s’arrète.
Il se prépare à repartir sur ces lieux pour refaire des analyses. Mais voici un rappel qui devient necessaire pour ceux qui n’auraient pas tout lu au sein de la Terre du Futur…
8 mai 2005
The Sunday Times
http://www.timesonline.co.uk/article/0,,2087-1602579,00.html
La Grande-Bretagne pourrait être confrontée à une glaciation, en raison du ralentissement des courants océaniques
Jonathan Leake, Rédacteur scientifique
Des scientifiques spécialisés dans le réchauffement climatique ont détecté les premiers signes concrets d’un ralentissement du Gulf Stream — le courant océanique puissant qui protège la Grande-Bretagne et l’Europe de la glaciation.
Ils ont constaté qu’un des « moteurs » conduisant le Gulf Stream — la plongée de l’eau de dégel en mer du Groenland — s’est affaibli à un peu moins d’un quart de son ancienne puissance.
L’affaiblissement, apparemment provoqué par le réchauffement global, pourrait annoncer de grands changements du courant dans les années ou les décennies à venir. Paradoxalement, il pourrait mener la Grande-Bretagne et le nord-ouest et l’Europe à subir une diminution sensible des températures.
Un tel changement a été longtemps considéré comme possible par les scientifiques mais ce nouveau résultat est parmi les premiers à montrer l’évidence expérimentale claire du phénomène.
Peter Wadhams, professeur en Physique océanique à l’université de Cambridge, a réalisé des examens sous la calotte polaire arctique, à l’aide de sous-marins de la Marine royale. Il a aussi utilisé des bateaux pour prendre des mesures à travers la mer du Groenland.
« Récemment encore, nous trouvions des « cheminées géantes » où les colonnes d’eau froide et dense descendaient de la surface jusqu’à 3.000 mètres de profondeur, mais elles ont maintenant presque disparu » a-t-il déclaré.
« L’eau froide descendue vers les profondeurs était remplacée par de l’eau chaude arrivant du sud, ce qui maintenait la circulation. Si ce mécanisme ralentit, cela signifiera que moins de chaleur atteindra l’Europe. »
Un tel changement pourrait avoir un impact grave sur la Grande-Bretagne, qui se trouve sur la même latitude que la Sibérie et devrait donc être beaucoup plus froide qu’elle ne l’est actuellement. Le Gulf Stream apporte 27.000 fois plus de chaleur aux rivages britanniques que ce que l’alimentation en énergie de toutes les nations ne pourrait produire. Il réchauffe la Grande-Bretagne de 5 à 8°.
Wadhams et ses collègues croient que de tels changements pourraient bien être en cours. Ils pensent que le ralentissement du Gulf Stream est susceptible d’être accompagné d’autres effets, tels que la fonte complète d’été de la calotte polaire aux environ 2020, et presque certainement de 2080. Ceci constituerait un désastre pour la faune arctique, telle que l’ours blanc, qui subirait une totale extinction.
Les voyages sous-marins de Wadhams l’ont amené sous la calotte polaire arctique. Il était équipé d’un sonar pour examiner la surface intérieure immergée des glaces. Il a constaté que la glace s’est amincie de 46% au cours des 20 dernières années. Les résultats de ces observations l’ont incité à se concentrer sur un dispositif appelé «Odden ice shelf » (« couches de glace d’Odden »), qui se développe dans la mer du Groenland chaque hiver – et recule en été.
La croissance de ces strates de glace déclenche la formation annuelle des colonnes de descente de l’eau : pendant que l’eau de mer gèle pour former la strate, les cristaux de glace expulsent leur sel dans l’eau environnante, la rendant plus lourde que l’eau profonde.
Actuellement, l’Odden a presque arrêté sa formation. Il a été examiné pour la dernière fois en 1997. « Dans le passé nous pouvions voir 9 à 12 colonnes géantes se formant sous la couche de glace tous les ans. Lors de notre dernière plongée, nous en avons trouvé seulement deux et elles étaient si faibles que l’eau descendante ne pouvait pas atteindre le fond de la mer » a expliqué Wadhams, qui a communiqué ses résultats lors d’une réunion de l’Union européenne de Geosciences à Vienne (European Geosciences Union – EGU).
L’effet exact de tels changements est difficile à prévoir parce que le climat met des années à y répondre – et parce qu’il y a deux autres secteurs de l’Atlantique nord où l’eau descend, aidant à maintenir la circulation. Peu de choses sont connues à propos de la manière dont le changement de climat affecte ces transformations.
Wadhams suggère cependant que l’effet pourrait être dramatique. « Une des choses effrayantes dans le film « Le Jour d ‘après » était le bouleversement de la circulation dans l’Océan Atlantique, parce que la descente de l’eau froide dans l’Atlantique nord s’arrêtait soudainement » a-t-il expliqué.
« Eh bien, la descente s’arrête, quoique beaucoup plus lentement que dans le film – quelques années plutôt que quelques jours. Si cela continue, l’effet sera de refroidir le climat de l’Europe nordique. »
La glaciation de l’Europe est donc une possibilité envisageable; une autre est que le ralentissement du Gulf Stream puisse maintenir l’Europe fraîche pendant que le réchauffement global affectera le reste du monde — mais avec une augmentation notable des événements météorologiques extrêmes.
sources : http://www.sams.ac.uk/research/polar%20physics/peter/
/ http://www.earthfiles.com/news/news.cfm?ID=910&category=Environment
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