L’acidification des océans bloque le super puit de carbone
L’ACIDIFICATION des océans va-t-elle bouleverser, d’ici à 2030-2050, les écosystèmes marins ? Sans doute, si l’on en croit une étude internationale publiée jeudi 29 septembre dans la revue Nature et menée par une dizaine de laboratoires allemands, américains ou encore français. Selon eux, la croissance du taux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère va provoquer, à plus ou moins brève échéance, une acidification des mers telle que certains organismes à squelette externe ne pourront plus y subsister. Au cours du XXe siècle, le pH moyen des océans a chuté de 0,1 unité. Cette tendance va s’accélérer au cours du XXIe siècle et une baisse du pH de 0,3 à 0,4 unité est prévue d’ici à 2100. Mais un océan plus acide, c’est également un océan qui bloquera le puit de carbone qu’il est…
Notre avenir climatique s’assombrit peu à peu. Notre objectif devrait être au niveau mondial de limiter la concentration du gaz carbonique à 400 ppmv. Nous en sommes à 385 ppmv et l’augmentation annuelle varie de 1 à 3 ppmv. Donc nous avons probablement moins de 10 ans pour agir. Comment arrivera-t-on à stabiliser la concentration de gaz carbonique à 400 ppmv et ainsi limiter le réchauffement climatique à 2 degré, ce qui serait un moindre mal ?
L’océan fixe le carbone de deux manières, d’abord en l’absorbant ensuite en le fixant par la photosynthèse du phytoplancton. L’aborption chimique fonctionne en permanence et est plus importante dans l’eau froide, la circulation thermohaline (les grand courants marins qui remontent ou qui descendent au fond des océans, voir partie précédente) joue un rôle très important dans cette absorption car elle entraine le carbone dissous en surface dans les couches profondes qui, étant plus froides, ont une plus grande capacité de stockage. Au final ce carbone se transfome en ions bicarbonates qui préciptent au fond et sédimentent. L’absorption biochimique est soumise aux impératifs de la photosynthèse, ensuite le phytoplancton est consommé en partie par les crustacés, lesquels avec les coraux fixent du carbone sous forme minérale pour leurs coquilles et carapaces. A la mort de l’invertébré ces parties dures sont entrainées au fond des océans où elles sédimentent. L’océan recouvre 70% de la surface de la Terre, longtemps considéré comme « un désert liquide » c’est pourtant lui qui est le premier acteur de la vie.
Ce qui est nouveau ici, c’est l’intervention de l’Homme qui n’hésite pas à rejeter des déchets toxiques considérables dans les océans.
Les cinq océans – Atlantique, Indien, Pacifique, Glacial Arctique et Glacial Antarctique – couvrent 361 millions de km2 sur les 510 millions de km2 de la surface du globe, soit 70,8 %. Leurs 1 300 milliards de km3 d’eau salée représentent à ce jour la plus grande machine à laver les déchets produits par l’humanité. La pollution des milieux océaniques est certainement un des aspects les plus dramatiques de l’altération de l’environnement. Principal moteur du cycle du carbone, composant essentiel de la vie, l’océan a des problèmes. Simplement parce que l’homme a préjugé de son immense pouvoir régénérateur. Ratissage méthodique des grands fonds, course au gigantisme des unités de pêche dont les filets géants piègent sans discernement tout ce qu’ils rencontrent…
Avec un apport de gaz à effet de serre, des agents toxiques toujours plus nombreux bloquent le super puit de carbone que est l’océan. Mais voilà qu’un autre phénomène peu maitrisé par la science joue le trouble fête : celui des gaz à effet de serre sur les nuages : l’effet parasol. Pendant ce temps, la température de l’océan profond se refroidit, les courants se modifient, et le seuil de l’acidification et du blocage du super puit de carbone reste inconnu.
sources : http://13millennium.com/encyclo/ency33.htm / http://www.lemonde.fr/ / http://generationsfutures.chez-alice.fr/
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