Dernières Infos

La Pollution Automobile

La voiture constitue une part importante de la pollution atmosphérique. Certains de ces polluants peuvent être dangereux pour notre santé mais également pour notre planète, en aggravant notamment l’effet de serre.

Les yeux qui piquent, les bronches agressées, le coeur qui bat la chamade… Se promener dans les rues des villes n’est plus aussi tentant pour le citadin soucieux de sa santé. Des milliers de voitures crachent dans l’atmosphère des gaz et des poussières.

– Selon les résultats d’une étude menée par une équipe de l’Inserm, et que le JDD livre en exclusivité, la pollution à l’intérieur des véhicules peut atteindre des niveaux extrêmes, et particulièrement dangereux, particulièrement dans les bouchons. Au point que les occupants d’une voiture peuvent être davantage exposés à des gaz nocifs qu’un bébé dans une poussette.

La pollution dans l’habitacle des voitures en circulation peut atteindre des niveaux extrêmes, très largement supérieurs aux niveaux acceptés par les autorités sanitaires. C’est ce que montre la plus importante étude menée sur le sujet en Europe, dont des résultats provisoires ont été dévoilés avant-hier à Paris* et dont le JDD a pu prendre connaissance. Elle fait apparaître un problème à la fois méconnu de l’opinion publique et sous-estimé par les pouvoirs publics… et l’industrie automobile.

En plaçant des capteurs à l’intérieur d’un véhicule-laboratoire, une équipe de chercheurs coordonnée par Jean-Paul Morin, de l’unité 644 de l’Inserm de Rouen, a réussi pour la première fois à mesurer en temps réel la pollution respirée par un conducteur. Jusqu’à présent, les études semblables utilisaient du matériel moins sophistiqué et n’obtenaient que des moyennes, en ignorant les pics **.

Les résultats ont étonné les chercheurs eux-mêmes. Alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande de ne pas dépasser 200 microgrammes/m3 de dioxyde d’azote, l’un des principaux polluants routiers (sur une heure d’affilée plus de dix-huit heures par an), la concentration moyenne mesurée dans l’habitacle du véhicule a été précisément d’environ 200 microgrammes/m3 sur l’A4, l’A86 et l’A13, de 210 yg/m3 sur la RN 20, de 250 yg/m3 sur le périphérique, de 350 yg/m3 dans les tunnels de l’A14 et de 600 yg/m3 dans le tunnel sous La Défense, avec une pointe à près de 2000 yg/m3 en bout de tunnel ! Autrement dit, nous résumait hier Jean-Paul Morin, sauf à ne rouler que sur des routes de campagne désertes, « un automobiliste est presque tout le temps soumis à des concentrations que l’OMS recommande de ne pas dépasser plus de dix-huit heures par an. Or l’automobiliste moyen passe facilement une heure par jour dans son véhicule… »

– D’après une étude américaine publiée en ligne le 26 janvier 2007 par la revue médicale britannique The Lancet, les enfants habitant près d’une autoroute ou d’une route au trafic important ont un développement pulmonaire réduit et cela représente un risque non négligeable pour leur santé quand ils seront adultes. En Californie du sud,
plus de 3 600 enfants et adolescents ont été suivis pendant huit ans, entre 10 et 18 ans. Leurs fonctions pulmonaires ont été mesurées tous les ans. Durant les examens, les enfants devaient inspirer à fond et expirer le plus fort possible l’air de leurs poumons afin de réaliser plusieurs mesures de volume et de débit. Les enfants et adolescents ayant vécu à moins de 500 mètres d’une route à fort trafic avaient des « déficits substantiels » dans le développement de leurs fonctions respiratoires par rapport à ceux ayant vécu à plus de 1,5 km d’une voie à fort trafic.
Le volume expiré maximal dans la première seconde (VEMS) des enfants ayant vécu à moins de 500 m d’une voie à fort trafic correspondait à 97% de celui des enfants résidant à plus de 1,5 km. Ils ont donc un déficit de 3%. Pour une autre mesure de débit respiratoire (DEMM), le déficit dépasse 6%. James Gaudeman de l’University of Southern California (Los Angeles), l’auteur principal de l’étude, a déclaré : « Quelqu’un qui souffre dans l’enfance d’un déficit de fonctions pulmonaires aura probalement des poumons en moins bonne santé tout le reste de sa vie. A l’âge adulte, une fonction pulmonaire réduite est un facteur de risque important pour les maladies respiratoires et cardiovasculaires. Des enfants non-asthmatiques et non-fumeurs ont souffert de déficits significatifs de leurs fonctions respiratoires, ce qui suggère que tous les enfants en bonne santé sont potentiellement affectés par l’exposition au trafic. Même lorsque la pollution est faible dans la région, les enfants vivant à proximité d’un axe routier important ont des risques de santé accrus.

– La pollution de l’air, et notamment l’impact des pots d’échappement, ainsi que les pics de pollution qui touchent de plus en plus de villes (en effet, Paris n’a plus le monopole, récemment c’était le Pas de Calais qui était mis en alerte) sont des problèmes qui ne cessent de défrayer les chroniques quotidiennes.

Alors qu’il y a quelques décennies la politique urbaine se résumait à adapter la ville aux voitures, il faut désormais faire machine arrière, favoriser les voies pour les transports en commun, créer des zones piétonnes pour arriver dans l’idéal à des villes sans voitures.

Ce qui est terrifiant, c’est que l’impact de notre surconsommation de « transport individuel » dépasse le cadre urbain. En effet, les transports représentent plus de 25% de la consommation d’énergie mondiale.

Or désormais, il est impossible d’ignorer que cette consommation est l’une des causes premières des troubles dont souffre la planète. Notamment et surtout responsable de l’effet de serre. La réduction de l’utilisation de la voiture est aussi un enjeu en ce qui concerne l’épuisement des ressources.

Intuitivement, on comprend que respirer des gaz d’échappement ne doit pas améliorer sa santé. Mais que savez-vous réellement des polluants automobiles ? Quels sont leurs effets sur la santé ?

Malgré l’amélioration des véhicules plus propres et plus économes, les voitures constituent la principale source de pollution atmosphérique. Un phénomène qui n’est pas sans conséquence pour notre santé.

Les polluants automobiles et leurs effets

Principal source de pollution atmosphérique en milieu urbain, les voitures émettent différentes substances. Nous vous présentons ci-dessous les principales ainsi que leurs effets sur la santé.

  Polluants secondaires Impacts sanitaires
Particules  

A court terme
Les plus grosses sont retenues par les voies aériennes supérieures. Les plus fines peuvent pénétrer profondément dans les poumons et transporter des composés toxiques. Elles augmentent le risque d’infections respiratoires aiguës chez l’enfant et renforcent des sensibilités allergiques ou des pathologies préexistantes. Une grande partie de cette pollution vient des moteurs diesels.

A long terme
Mortalité, morbidité respiratoire et cardiovasculaire, cancers.

SO2 Sulfates

A court terme
Ce gaz irritant peut entraîner des crises chez les asthmatiques, augmenter les symptômes respiratoires aigus chez l’adulte et l’enfant : gène respiratoire, accès de toux ou crises d’asthme.

A long terme
Mortalité, morbidité respiratoire et cardiovasculaire

NOx Nitrates

A court terme
Le dioxyde d’azote est un gaz irritant capable pénétrer profondément dans les poumons. Il altère l’activité respiratoire et augmente les crises chez les asthmatiques. Chez les plus jeunes, il favorise des infections microbiennes des bronches.

A long terme
Morbidité respiratoire, irritation des yeux. Acidification, eutrophisation.

NOx +COV Ozone

A court terme
L’ozone est un gaz agressif, fortement irritant pour les muqueuses oculaires et respiratoires. Il pénètre aisément jusqu’aux voies respiratoires les plus fines. Il peut ainsi entraîner des irritations du nez, des yeux et de la gorge, des altérations de la fonction pulmonaire, des essoufflements et une toux. Il exacerbe les crises d’asthme.

A long terme
Mortalité, morbidité respiratoire, irritation des yeux.

Composés organiques volatiles (COV)  

Peu d’effets directs aux concentrations ambiantes exceptés les HAP

Hydrocarbures aromatique polycyclique (HAP)   Cancers.
CO  

A court terme
A fortes doses, le monoxyde de carbone est un toxique cardio-respiratoire souvent mortel. A faibles doses, il diminue la capacité d’oxygénation du cerveau, du coeur et des muscles. Sa nocivité est particulièrement importante chez les insuffisants coronariens et les foetus.

A long terme
Mortalité, morbidité cardiovasculaire.

Dioxines   Cancers.
As, Cd, Cr, Ni   Cancers.
Hg, Pb   Morbidité neurotoxique

Source : Ifen et DRASS

sources : http://www.lejdd.fr / http://ecologie.caradisiac.com / http://www.planete-en-danger.com / http://www.doctissimo.fr

(255)

Laissez un message