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Dérèglement climatique, le record qu’on n’attendait pas : la Terre n’a jamais eu autant de banquise qu’en ce moment…

Le NSIDC, organisme fondé par la Nasa, dont la mission est d’observer jour après jour l’évolution des étendues glacées sur Terre, a récemment rapporté un phénomène pour le moins inattendu : ses satellites montrent que la banquise en Antarctique est de 2,1 millions de kilomètres carrés plus étendue que ce qu’avaient prédit les modèles de référence.

 

 


 

 

Un récent rapport du National Snow and Ice Data Center (NSIDC, fondé par la Nasa) dévoile que la surface de la banquise en Antarctique serait supérieure de 2.1 millions de kilomètres carrés aux prévisions de la période de l’année. Comment expliquer un tel phénomène ?

Frédéric Decker : Les modèles climatiques ont leurs limites. Ils l’ont d’ailleurs déjà démontré en échouant sur l’accélération du réchauffement prévue pour la décennie 2000-2010 à l’échelle planétaire. Au lieu de cela, la température moyenne globale de notre planète a stagné, voire très légèrement augmenté. C’est aussi le cas dans les prévisions de comportement des banquises arctique et antarctique.

Le fait que la banquise antarctique progresse cette année n’est pas très étonnant.

La variabilité naturelle du climat fait que ce type de fluctuation reste « normal ». La Terre vient de connaître son deuxième printemps le plus chaud depuis la fin du 19e siècle, juste derrière le printemps 2010. Plus régionalement, l’Antarctique a connu des mois conformes aux moyennes de saison, voire un peu froid depuis ce début d’année.

Avec plus de 12 millions de km2 d’extension des glaces et de la neige, l’hémisphère Sud bat en effet un record de forte extension. D’ailleurs, en contradiction avec le réchauffement global, cette extension est régulière depuis les premières mesures en 1979, à l’inverse de l’hémisphère Nord et donc de la zone Arctique qui voit la couverture de neige et de glace réduire progressivement.


Jérôme Weiss : La NSIDC est un organisme qui effectue un suivi quasi journalier des étendues des glaces de mer à partir des données satellitaires depuis un peu plus d’une trentaine d’années, que ce soit pour l’Antarctique ou l’Arctique. Il faut rester prudent car il se trouve que contrairement à l’Arctique, la glace de mer de l’Antarctique est annuelle, c’est-à-dire qu’elle grossit en hiver (l’été pour nous) et disparaît quasiment en été. De ce fait, les variations entre les années sont très importantes, c’est ce qu’on appelle la variabilité interannuelle.

Malgré tout, il est vrai que depuis quelques années, il y a une tendance globale à l’augmentation des étendues glacées, et qui est suffisamment importante pour qu’elle remette en cause les modèles de simulation.

Pourtant, le programme de modélisation de l’évolution des banquises utilisé par les Nations-Unies prévoit une diminution de sa surface, et non une augmentation. Peut-on mettre en cause les paramètres qui le composent ?

Frédéric Décker : Les modèles climatiques échouent régulièrement, comme je le disais plus haut, plus encore sur les projections des précipitations à venir. Le cas de l’Antarctique est toutefois particulier : le réchauffement est peu marqué, et concerne essentiellement la frange littorale du continent glacé ; une grande partie intérieur de l’Antarctique stagne, voire se refroidit ! Ce léger réchauffement côtier s’accompagne de précipitations plus abondantes que dans un passé récent, augmentant donc la masse neigeuse près des côtes, neige qui se transforme en glace et donc en banquise lors des hivers extrêmement froids de cette partie du monde. Cette extension est donc logique, elle pourrait même perdurer dans les années, voire les décennies à venir avant, peut-être, un recul ultérieur. Les climatologues planchent régulièrement sur les modèles climatiques qui demandent fréquemment des réglages. Nul doute que les prévisions à long terme vont progresser, mais lentement en fonction de la meilleure compréhension de certaines interactions, notamment entre les océans et l’atmosphère.


Jérôme Weiss : Le paramétrage de ces modèles est extrêmement complexe. Il doit prendre en compte de nombreuses données, concernant les océans, les sols, les vents, le climat… Même pour l’Arctique, ces modèles n’ont pas été capables de modéliser la vitesse du déclin de la banquise. On le voit aujourd’hui pour la zone Antarctique.

De quoi est-on aujourd’hui sûr en ce qui concerne le dérèglement climatique, et son effet sur la diminution de la banquise ?

Frédéric Decker : Justement, nous ne sommes sûrs de rien. Le climatologue ou le scientifique qui affirme être sûr de quoi que ce soit dans ce domaine est à côté de la plaque ! Le climat est complexe, certaines de ses subtilités nous échappent encore, et nous avons toujours à apprendre à ce sujet.

suivi en cours ICI

source et extrait de http://www.atlantico.fr/

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