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Comment se protéger des tempêtes solaires qui menacent la planète Terre

tempete solaire

Ces phénomènes magnétiques, s’ils sont exceptionnellement puissants, pourraient potentiellement détraquer l’ensemble des circuits électroniques terrestres.

L’avertissement fait froid dans le dos. La tempête solaire du 23 juillet 2012 aurait pu « renvoyer la civilisation contemporaine au XVIIIe siècle », affirme la Nasa, vendredi 25 juillet. S’il avait touché notre planète, ce nuage de plasma, se déplaçant quatre fois plus vite que ceux observés habituellement, d’une puissance jamais vue depuis 1859, aurait eu de graves conséquences.


La tempête solaire aurait alors provoqué un orage géomagnétique affectant les réseaux de distribution d’électricité, générant d’importants black-outs et plongeant des continents entiers dans le noir. Nos appareils électriques auraient été inutilisables : plus de GPS, de communications par satellite, de téléphones portables, de connexions internet… Presque la fin du monde moderne.

L’Académie nationale des sciences a évalué à quelque 2 000 milliards de dollars (1 485 milliards d’euros) le coût de ces dégâts. Et quatre à dix ans auraient été nécessaires pour tout remettre sur les rails, selon le blog scientifique du Monde.

De la même manière que des chercheurs explorent des méthodes pour dévier un astéroïde menaçant la Terre, certains, à la Nasa, se penchent sur l’élaboration d’un bouclier solaire. Mais ce n’est pas pour tout de suite. « Pour l’instant, on ne peut pas dévier ces particules très énergétiques, explique à francetv info Pascal Demoulin, chercheur au CNRS. En revanche, on peut s’en protéger. »

Un bouclier naturel

Concrètement, les éruptions solaires sont des éjections de masse coronale (EMC). Elles forment d’immenses boucles de feu, et sont plusieurs dizaines de fois plus grandes que la Terre. C’est un phénomène courant. « Il y en a une environ une tous les deux jours lorsque le Soleil est dans sa phase d’activité minimale. Cela peut monter à près de cinq par jour en période d’activité maximale », précise Pascal Demoulin.

Mais le bouclier ne peut contenir les projections les plus violentes. En 1859, le phénomène a été si puissant que des télégraphes ont pris feu. Cet événement est resté dans l’histoire comme le « Carrington Event » (du nom de l’astronome britannique qui l’a observé). Plus récemment, en 1989, le Québec a été plongé dans le noir pendant plus de neuf heures à cause d’une tempête électromagnétique particulièrement forte, rappelle Rue89.

Des phénomènes difficiles à prévoir

Faute de pouvoir éviter les éruptions, il est possible d’anticiper l’arrivée des nuages de particules dans les environs de la Terre. « Nous sommes capables de suivre les traces lumineuses des masses coronales. (…) Nous savons à quelle vitesse elles approchent, en quelle quantité, et donc pendant combien de temps cela risque de nous perturber », détaille Pascal Demoulin.

« Tout cela reste encore approximatif », concède-t-il. Mais assez précis en tout cas pour prévoir les interdictions de sortie dans l’espace pour les spationautes en orbite autour de la Terre, et à quel moment mettre un appareil en veille pour éviter d’éventuels dysfonctionnements. Cela signifie aussi qu’en cas d’éruption extrême, les autorités auraient le temps de prévoir le ralentissement des transformateurs électriques et des centrales.


Quid des éruptions exceptionnellement puissantes ?

En avril 2013, l’Europe a inauguré à Bruxelles (Belgique) son premier centre de météorologie spatiale. Sa mission : alerter en cas de tempêtes solaires. Un projet financé par 14 Etats membres de l’ESA, l’agence spatiale européenne. L’établissement doit être opérationnel d’ici 2020. Indispensable pour faire face aux prochaines tempêtes solaires alors que notre dépendance aux appareils électroniques est croissante. Heureusement, le Soleil fonctionne selon des cycles d’une durée moyenne de onze ans, et son dernier pic d’activité date de 2013.

Si les cycles de notre étoile sont connus, Pascal Demoulin précise que les chercheurs ne disposent pas d’assez de données pour prévoir, même grossièrement, les éruptions exceptionnellement puissantes. Ces événements sont classés sur une échelle de 5 niveaux : A, B, C, M et X. B est 10 fois plus puissant que A, C est 10 plus puissant que B, etc. Or, le spécialiste indique que le nombre de cas au moins aussi puissant que X10 (soit 10 fois plus puissants que X) sont trop peu connus pour établir des statistiques.

Reste que la menace est limitée. Guillaume Aulanier, astronome à l’Observatoire de Paris, s’est montré rassurant, en 2012. Dans un communiqué, il écrivait : « Chacune de ces fortes éruptions a eu des conséquences notables sur l’environnement spatial de la Terre – et sur notre monde technologique évolué. Prédire les futurs événements constitue donc un enjeu important. Mais, c’est certain : ils ne déclencheront pas de catastrophe assimilable à la fin du monde. »

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source : http://www.francetvinfo.fr/

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