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Le réchauffement climatique sera-t-il atténué en Europe ?

En étudiant cinquante ans d’archives climatiques des régions arctiques, des chercheurs confirment une tendance déjà évoquée : le recul de la banquise en hiver réduit les échanges thermiques entre les eaux chaudes du Gulf Stream et l’atmosphère. Selon eux, l’Europe recevra de ce fait moins de chaleur, de quoi la rafraîchir un peu.

Quel est l’effet du réchauffement des eaux de surface en Atlantique nord sur l’énorme mécanique climatique qui siège en mer de Norvège ? La question est posée depuis longtemps, parfois sous une forme provocatrice : « le Gulf Stream pourrait-il s’arrêter ? »

C’est qu’en effet les phénomènes qui se déroulent là, au moins en hiver, ont un fort impact sur le climat, européen en particulier. Les eaux chaudes du Gulf Stream, venues de l’ouest se refroidissent lorsqu’elles parviennent en hiver au nord de l’Islande. Tant et si bien qu’elles deviennent plus lourdes que l’eau située en profondeur (car elles sont aussi très salées).

Cette stratification inversée provoque un mélange des couches d’eau, véritable plongeon des eaux de surface qui s’échappent ensuite vers le sud, à quelques centaines de mètres de profondeur. C’est l’Amoc (Atlantic Meridional Overturning Circulation). À ce refroidissement des eaux correspond un réchauffement de l’air qui s’en va baigner l’Europe d’un climat bien plus doux que sur les côtes américaines : Madrid, à la même latitude que New York, ne connaît jamais de tempêtes de neige et la météo de Paris n’est pas celle de Terre-Neuve…

Une convection moins efficace réchaufferait moins bien l’air européen

Jusqu’ici, les études sur les effets d’un réchauffement des eaux de surface dans la région arctique prenaient surtout en compte les variations de salinité. Une équipe internationale, menée par G. W. K. Moore, de l’université de Toronto Mississauga, au Canada, s’est intéressée aux variations de température et aux échanges entre la mer et l’atmosphère, en épluchant les données du CPEMMT (Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme) de 1958 à 2014.

Leur étude, publiée dans Nature Climate Change, affirme que les échanges thermiques entre l’eau et l’air se sont réduits d’environ 20 % entre 1979 et aujourd’hui. Selon eux, cette baisse est d’abord due au recul de la banquise en hiver qui a déplacé d’autant la région où se produisent ces échanges. Celle-ci, désormais, se situerait plus au nord et plus près du Groenland, dans une zone moins favorable à la coulée des eaux de surface, ce qui réduirait l’efficacité des transferts de chaleur par convection. D’où un moindre réchauffement de l’atmosphère, d’où la prédiction d’un climat plus froid en Europe. Une information qui tombe au moment où la canicule s’abat sur la France…

TDF

source : http://www.futura-sciences.com/

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