Le Monde de Hubbert

[FredTDF]

En effet, on dérive de thème là. Le thème du topic est le celui du pic de Hubbert et d'un monde qui va devoir s'adapter à un pétrole très cher à court terme et de sa disparition à long terme.

[Aliane]

On dérive à demi car le pétrole est l'un des enjeux majeurs de la géopolitique aujourd'hui. Le conflit qui fait sournoisement rage entre les USA, la Chine et la Russie a pour enjeu le contrôle des matières premières et de l'énergie dans un monde où elles semblent se raréfier. Or le pétrole est à la fois l'une et l'autre : pourvoyeur d'énergie dans les centrales thermiques et les moteurs de véhicules, matière première de toutes les matières plastiques, d'une partie des engrais, etc. Sans l'or noir, les pays arabes n'intéresseraient personne. Sans le pétrole, le cuivre et les métaux rares, l'Afrique ne connaîtrait pas tant de soubresauts guerriers. Quant au Caucase et à l'Asie centrale, c'est encore du transport du pétrole qu'il est question, accompagné de projets miniers. On ne peut pas aborder la raréfaction pétrolière sans toucher par tous les bouts à la politique internationale et à ses coups fourrés.

[cartesien66]

Si je peux me permettre une réflexion,la dépendance au tout pétrole n'est pas fortuite,les"technologies"électriques pour exemple ne datent pas de la fin du 20 ieme siècle,l’avènement des moteurs à explosions c'est fait au détriment du moteur électrique,pourquoi ? Je suppose que les acteurs économiques de l’époque savaient déjà calculer le taux de rentabilité d'une énergie par rapport à l'autre !!!
La question fondamentale sur le pétrole est de définir réellement les réserves,chose à mon avis impossible pour des raisons bassement boursières,et la volonté de mettre en œuvre à courts termes,les solutions alternatives .Cela sera réglé,à mon avis,par la main mise des grands groupes pétroliers sur ces énergies alternatives ( j'en parlais plus haut dans le topic).Pour ce qui est du prix du pétrole,je nous vois plus en vélo qu'autre chose sauf pour les plus nantis
Je dirais que notre objectivité est inversement proportionnelle à la profondeur de notre portefeuille

[FredTDF]

Nous sommes à 90 millions de barils consommés par jour, aucune énergie alternative n'est capable de remplacer une telle demande. C'est pourquoi je pense que nous allons vers le mur. Pour qu'une énergie alternative puisse remplacer cette demande, il faudrait dore et déjà une industrialisation massive de ce procédé. Pour que l'on puisse remplacer et s'adapter à cette demande pétrolière, il faudrait au moins 30 ans de cette industrialisation massive d'après certaines études. Le gros problème, c'est qu'aucun plan B n'a été simplement amorcé. Il est déjà heureux qu'il y a des pistes sérieuses pour les énergies alternatives. Sociétairement parlant, il est dingue de voir que toute notre société actuelle se soit monter sur le pari pétrolier. Le boom de l'humanité sur le XX eme siècle s'est forgée sur le pétrole et cette énergie fantastique sans réellement concrètement imaginer et surtout prévoir que ça puisse être limité. Il y a bien des études qui parlaient de ça dans les années 60-70, mais qu'a-t-on fait pour pallier à cette raréfaction ? que fait on aujourd'hui ? Pour remplacer 90 millions de barils ? Rien ! On fait simplement croire que les énergies renouvelables sont une solution. Mais quelles vont être les conséquences ?

L’opinion publique occidentale ne prend plus guère au sérieux la perspective tant de fois annoncée d’un épuisement des ressources pétrolières. Mais s’il y aura encore longtemps du pétrole, il atteindra rapidement un coût trés élevé et ne sera pas disponible en quantités suffisantes pour satisfaire la croissance économique mondiale. La transition vers d’autres sources d’énergie demandera de difficiles adaptations et motive déjà les guerres de ressources entreprises par la Coalition.

Pour désigner le moment où la production atteint son apogée, au-delà duquel s’ouvre la crise pétrolière, on parle de « Peak Oil » (pic pétrolier). De nombreux chercheurs ont tenté d’en définir la date avec précision. Toutefois ce concept n’a guère de sens au niveau général. Si l’on peut objectivement parler d’un « pic » de production pour un puits déterminé, on ne peut en dire autant pour un marché. De nombreux gisements ont déjà atteint leur pic de production, beaucoup sont définitivement taris. Cependant, ce concept recouvre une réalité précise : pour le moment, les réserves de pétrole de qualité sont de plus en plus onéreuses à exploiter et les prix montent. Bientôt, même en y mettant le prix, la production sera inférieure à la demande. Nous entrerons alors dans une économie de pénurie.

Cela ne changera pas grand chose aux profits des compagnies pétrolières qui récupéreront sur les marges ce qu’elles perdent en volume. Mais il n’y aura pas assez de carburant pour les transports et l’industrie, y compris l’industrie agro-alimentaire. Il faudra donc se tourner vers d’autres sources d’énergie et s’y adapter. Contrairement à ce que laissent entendre certaines expressions, il n’y a pas d’énergies alternatives au pétrole, mais des sources d’énergie alternatives : toutes les énergies sont équivalentes, mais on ne peut faire fonctionner un avion avec des panneaux solaires, ni fabriquer des engrais avec une éolienne. Dans de nombreux usages, le gaz (lui aussi limité à terme) remplacera avantageusement le pétrole [1]. Cela bouleversera les flux commerciaux car si l’on transporte facilement du pétrole en super-tankers, on ne peut multiplier les méthaniers et, pour les grands volumes, on doit se borner aux gazoducs. Les États-Unis, qui n’ont pas de gaz chez eux, ni chez leurs voisins immédiats, ne pourront pas en importer, tandis que l’Europe occidentale sera approvisionnée par la Russie. Une perspective qui induit de profonds changements d’alliances.

L’impréparation des économies développées à cette crise de transition est patente. Les réflexions de leaders écologistes sur l’abandon des transports individuels au profit des transports collectifs relèvent de la morale individuelle, pas de la politique générale. Il n’y aura pas plus d’essence pour les autobus que pour les cabriolets, mais il y aura peut être de l’électricité pour des voitures individuelles. Il faudra par contre restructurer des pans entiers de l’économie globale. Par exemple, il ne sera plus rentable de délocaliser dans des pays éloignés la fabrication de pièces détachées d’un produit donné. Ou encore, il faudra abandonner en France la cotation des produits alimentaires à Rungis, qui suppose de les transporter tous sur ce marché, puis de les transporter à nouveau vers les lieux de consommation.

Le « pic pétrolier », ou plutôt le début de la pénurie, n’est peut être que pour dans quelques années, mais les guerres de ressources ont déjà commencé. En prenant le contrôle de l’Afghanistan et en installant des bases dans les pays alentours [5] les Anglo-Américains se sont assurés de disposer d’un couloir d’évacuation avant d’investir massivement dans l’exploitation du pétrole de la Caspienne. En colonisant l’Irak, ils ont fait main basse sur une partie des réserves du Golfe, et ils tournent maintenant leurs yeux vers l’Iran.

Au fil du temps, la « doctrine Kissinger » change de sens. Dans les années 70, il s’agissait de contrôler l’accés aux ressources naturelles pour disposer d’un moyen de pression sur l’ensemble des économies développées et pour prélever à la source le maximum de commissions. Aujourd’hui, ce contrôle a pour but d’accaparer ces ressources, de sorte qu’elles ne seront pas achetées par le plus offrant, mais utilisées par celui qui les a conquis. D’enjeux, elles deviennent butin.

Dans un tel contexte, les seuls autres États qui pourront maintenir et accroître leur niveau de vie sont ceux qui disposent de leurs propres sources d’énergie, qu’il s’agisse de ressources naturelles (le gaz du Qatar, le pétrole de la Russie, etc.) ou non (le nucléaire de la France). Les autres traverseront des crises d’adaptation qui ne trouveront de solutions qu’avec le progrès technique.

source : http://www.voltairenet.org/L-adaptation-economique-a-la

[FredTDF]

Voici un article Ă©difiant :
http://www.reporterre.net/spip.php?article1276

[Phili2pe]

non perso l'essence cher ne me dérange pas... et elle devrait être encore plus cher!

je sais c'est dur mais c'est le seul moyen de changer nos habitudes énergétiques et peut-être de pousser la recherche qui nous fait tant défaut en France...

l'essence et l'énergie chères sont l'occasion d'un tournant de société...

la ressource est épuisable et sera donc de plus en plus chère, il faut se préparer à faire autrement...
sinon nous perdrons tout... sans aller jusqu'à Mad Max mais une vie éternelle à la grecque sera notre lot.... non seulement un paupérisation mais aussi une perte de la santé

faire baisser l'essence cela serait casser le thermomètre pas remédier au souci, je suis loin d'être écolo je suis même plutôt "alégriste": consacrons nos ressources et notre énergie au changement de société moins énergivore...

sinon petit conseil, si vous avez un moteur essence et tant que le delta entre le SP95 et le SP98 n'excède pas 10%
préférez le SP98 vous roulerez plus loin... je tiens ça d'un ingénieur pétrole et je confirme... j'ai économisé 2 litres au 100 ... plus cher à l'achat mais on roule plus loin

[Frosty]

C'est aussi toujours au moment des vacances que le prix du carburant augmente, est-ce voulu ? .

[FredTDF]

Il est évident que les spéculateurs se frottent les mains. En attendant, on paye le prix cher.

[papou]

non perso l'essence cher ne me dérange pas... et elle devrait être encore plus cher!

je sais c'est dur mais c'est le seul moyen de changer nos habitudes énergétiques et peut-être de pousser la recherche qui nous fait tant défaut en France...

l'essence et l'énergie chères sont l'occasion d'un tournant de société...

Vous me faites bien rire , quand on gagne à peine plus que le smic dites moi la solution pour changer de véhicule roulant sans pétrole , de se chauffer avec de l'énergie renouvelable et faire 80 km aller -retour sans transport en commun pour aller bosser......sans ce surendetté..............

Bonne fin d'aprés midi.

[FredTDF]

Tout à fait d'accord avec toi, Papou, les personnes qui ont peu de moyens sont les premières touchées. C'est déjà un fait actuel.