Epidémie de grippe: "Des gens meurent sur des brancards"
Posté : 20 févr. 2015, 12:49
Voilà que la situation grippale en France semble devenue très délicate et cela se passe en ce moment !
Le plan Orsan a été déclenché en urgence dans les hôpitaux qui doivent faire face à un afflux de patients grippés. Une réponse "tardive" mais "indispensable" pour l'urgentiste Christophe Prudhomme.
Déjà deux millions de personnes touchées. La grippe saisonnière est particulièrement virulente cette année. Et le pic de l'épidémie n'a pas encore été atteint! Face à la situation et l'état de saturation des urgences françaises, la ministre de la Santé Marisol Touraine a déclenché jeudi à l'échelle nationale un plan d'urgence du nom d'Orsan. Trois questions au Dr Christophe Prudhomme, porte-parole de l'Association des médecins urgentistes de France.
La situation de saturation des urgences actuellement est-elle comparable à celle de la canicule de l'été 2003?
Oui, tout à fait. C'est ce que l'on a expliqué hier aux membres du cabinet de la ministre en leur disant que s'ils ne réagissaient pas, ils risquaient de se retrouver dans la même position qu'en 2003. Des gens meurent actuellement sur des brancards!
Comment les hôpitaux gèrent-ils l'épidémie de grippe?
Ils sont débordés. Depuis 15 jours, plusieurs ont déclenché le plan "hôpitaux en tension". La situation est telle que c'est comme si on faisait face à Ebola en France! Les hôpitaux sont en situation de tension grave depuis deux mois. Les urgences ont notamment été impactées par les grèves des médecins libéraux à Noël et en janvier. Aujourd'hui, c'est la grippe qu'il faut gérer. Elle est certes plus forte cette année que les précédentes, mais on sait qu'elle est très virulente tous les 4-5 ans, on aurait pu prévoir. Le problème, c'est que notre tissu sanitaire est dans un tel état de délabrement que l'on se retrouve dans une situation de crise. Aujourd'hui, les gens viennent aux urgences par défaut, parce qu'ils ne trouvent pas de RDV chez les spécialistes, et même chez les généralistes, dans des délais correspondant au degré d'urgence ressenti.
Le déclenchement du plan ORSAN est-il une réponse adaptée?
C'était absolument indispensable. La mesure a été prise tardivement mais il n'est jamais trop tard quand il s'agit de sauver des gens. On a appelé hier soir les patients qui avaient programmé des opérations ou des examens non-urgents pour les reporter. Ce plan va sûrement devoir être maintenu pendant un certain temps, ce qui va forcément créer de nouvelles difficultés à gérer.
Aux urgences, on travaille comme des dingues, dans des conditions lamentables, et au boulot du tunnel, il y a des morts. Certains collègues ont honte d'accueillir des patients dans ces conditions. Il y a actuellement une vraie colère chez les salariés hospitaliers toutes catégories confondues. Si les politiques ne le comprennent pas, ils risquent de connaître un très gros retour de bâton.
En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/actualite/societ ... oujPg40.99
Le plan Orsan a été déclenché en urgence dans les hôpitaux qui doivent faire face à un afflux de patients grippés. Une réponse "tardive" mais "indispensable" pour l'urgentiste Christophe Prudhomme.
Déjà deux millions de personnes touchées. La grippe saisonnière est particulièrement virulente cette année. Et le pic de l'épidémie n'a pas encore été atteint! Face à la situation et l'état de saturation des urgences françaises, la ministre de la Santé Marisol Touraine a déclenché jeudi à l'échelle nationale un plan d'urgence du nom d'Orsan. Trois questions au Dr Christophe Prudhomme, porte-parole de l'Association des médecins urgentistes de France.
La situation de saturation des urgences actuellement est-elle comparable à celle de la canicule de l'été 2003?
Oui, tout à fait. C'est ce que l'on a expliqué hier aux membres du cabinet de la ministre en leur disant que s'ils ne réagissaient pas, ils risquaient de se retrouver dans la même position qu'en 2003. Des gens meurent actuellement sur des brancards!
Comment les hôpitaux gèrent-ils l'épidémie de grippe?
Ils sont débordés. Depuis 15 jours, plusieurs ont déclenché le plan "hôpitaux en tension". La situation est telle que c'est comme si on faisait face à Ebola en France! Les hôpitaux sont en situation de tension grave depuis deux mois. Les urgences ont notamment été impactées par les grèves des médecins libéraux à Noël et en janvier. Aujourd'hui, c'est la grippe qu'il faut gérer. Elle est certes plus forte cette année que les précédentes, mais on sait qu'elle est très virulente tous les 4-5 ans, on aurait pu prévoir. Le problème, c'est que notre tissu sanitaire est dans un tel état de délabrement que l'on se retrouve dans une situation de crise. Aujourd'hui, les gens viennent aux urgences par défaut, parce qu'ils ne trouvent pas de RDV chez les spécialistes, et même chez les généralistes, dans des délais correspondant au degré d'urgence ressenti.
Le déclenchement du plan ORSAN est-il une réponse adaptée?
C'était absolument indispensable. La mesure a été prise tardivement mais il n'est jamais trop tard quand il s'agit de sauver des gens. On a appelé hier soir les patients qui avaient programmé des opérations ou des examens non-urgents pour les reporter. Ce plan va sûrement devoir être maintenu pendant un certain temps, ce qui va forcément créer de nouvelles difficultés à gérer.
Aux urgences, on travaille comme des dingues, dans des conditions lamentables, et au boulot du tunnel, il y a des morts. Certains collègues ont honte d'accueillir des patients dans ces conditions. Il y a actuellement une vraie colère chez les salariés hospitaliers toutes catégories confondues. Si les politiques ne le comprennent pas, ils risquent de connaître un très gros retour de bâton.
En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/actualite/societ ... oujPg40.99