Clonage - Le retour du mammouth laineux
Posté : 18 janv. 2011, 12:26
Voilà une information qui va faire parler !
source : http://www.lepoint.fr/actu-science/clon ... 633_59.phpUn Japonais veut rappeler à la vie ce mastodonte de l'ère glaciaire.
Akira Iritani est loin d'être un Tournesol japonais, c'est même l'un des plus célèbres biologistes vivants. C'est lui qui a procédé en 1979 à l'une des premières fécondations in vitro chez l'animal (porc et bétail) après une maturation in vitro de l'ovule ; c'est encore lui qui, en 2004, est le premier à greffer un gène végétal dans un animal (un gène d'épinard dans un cochon !). Le clonage d'un mammouth le poursuit depuis les années quatre-vingt-dix. Il veut être le premier à faire revivre une espèce éteinte. Même si l'extinction est relativement récente, puisque les derniers mammouths laineux ont, sans doute, été exterminés par l'homme à l'époque de Toutankhamon (il y a quelque 4 000 ans) sur l'île de Wrangel (Sibérie).
22 mois de gestation
Déjà en 2002, Iritani avait cru pouvoir rapidement parvenir à ses fins. Associé à des scientifiques russes, il avait parcouru en long et en large la Sibérie à la recherche d'un mammouth congelé sitôt après sa mort espérant y retrouver de l'ADN encore opérationnel. Ou encore mieux, du sperme qui se serait remis à gigoter après réchauffement. Mais il avait fait chou blanc.
Le voilà donc encore une fois en chasse avec de nouveaux partenaires russes et fort d'une technologie qui a fait d'énormes progrès en neuf ans. Il vient de trouver dans un laboratoire sibérien un mammouth suffisamment bien conservé par le froid pour faire l'affaire. Voici comment notre apprenti démiurge compte procéder : d'abord, prélever plusieurs noyaux de cellule du mammouth congelé, puis les introduire dans des cellules d'éléphant préalablement énucléées. Ainsi disposera-t-il des cellules de pachyderme contenant un ADN de mammouth. Il lui faudra alors les transformer par toutes sortes d'opérations délicates en embryons. Ceux-ci n'auront alors plus qu'à être implantés dans l'utérus d'une éléphante, et de prier pour qu'au bout de 22 mois un bébé mammouth voie le jour.
Un ADN de plusieurs millénaires
Cette technique a déjà fonctionné avec des souris congelées depuis seize ans. Mais qu'en sera-t-il avec un mammouth mort depuis plusieurs millénaires dont l'ADN a peu de chance d'être encore intact ? Quand bien même, de récents travaux montrent que le cytoplasme présent dans les ovules joue également un grand rôle dans la formation de l'embryon. Or, dans le cas présent, le cytoplasme sera celui d'un éléphant.
En fait, certains chercheurs pensent qu'il y aurait un moyen plus simple de recréer un mammouth laineux, ce serait de partir du génome d'un éléphant ordinaire qui est finalement proche de celui d'un mammouth laineux puisque les deux espèces ne se sont séparées qu'il y a 2 millions d'années au maximum. En modifiant quelques gènes dans un embryon d'éléphant, il serait théoriquement possible de le transformer en mammouth.
Maintenant, quel intérêt peut-il y avoir à se livrer à ces manipulations ? Un animal, à lui seul, ne peut recréer une espèce entière. Et quand bien même, l'urgence ne serait-elle pas d'abord de sauver de l'extinction les espèces menacées de disparition plutôt que d'en rappeler à la vie ? Ce n'est pas à un Japonais que je ferai l'affront de rappeler qu'il vaudrait plutôt mieux arrêter la chasse à la baleine aujourd'hui, plutôt que d'avoir à cloner l'espèce dans quelques décennies...