Salut les amis!
Je parlais il y a quelques jours d'une rude bataille en préparation pour l'après-Halloween.
Cette bataille est toujours à l'ordre du jour et la première sensation hivernale de la saison pourrait bien faire une précoce apparition si les éléments parvenaient à bien se mettre en place et ce, dans +96h seulement!
La
dépression sud-Groënlandaise est encore et toujours au cœur des débats.
Elle va obliger la
goutte froide Européenne à sortir du continent par la Scandinavie, et à projeter des
hauts-géopotentiels du Svalbard vers le Pôle, avant de la rejoindre sur les terres nordiques puis glisser entre Baltique et Russie.
Cette même
dépression sud-Groënlandaise aura auparavant attiré à elle la dépression tropicalo-Canadienne
(voir analyse précédente) et amené par un mouvement de bascule un
joli morceau de vortex Polaire à glisser vers la baie d'Hudson, aidé en cela par une
petite dépression qui longe la frontière Américano-Canadienne.
Ce basculement de vortex Polaire force les
hautes pressions est-US à prendre la direction du Groënland, facilitant la formation d'une solide dorsale sur l'Atlantique et un bel anticyclone Groënlandais, d'autant plus que la
goutte froide entre Canaries et Açores rejoint les
restes de la dépression tropicalo-Canadienne pour, à son tour, drainer une bonne partie des
hautes pressions présentes sur l'Europe de l'ouest vers le Groënland.
Mais alors, si une grosse partie des hautes pressions de l'Hémisphère Nord finissent aux alentours de la Toussaint sur le Groënland, comment échapper à une vague de froid (potentiellement neigeuse!

)?
Et c'est là que tout se joue à +96h avec l'évacuation d'
une ou de plusieurs ridicules perturbations entre Groënland et Svalbard.
Cas n°1: temps doux et passablement perturbé
Nous nous retrouvons avec
une ou plusieurs perturbations entre Groënland et Svalbard qui tardent à s'évacuer.
Cela gêne la projection des
hauts-géopotentiels du Svalbard vers le Groënland puisqu'une grande partie de celles-ci filent vers la Russie.
Qui dit moins de hauts-géopotentiels au Groënland dit moins solide implication des
hautes pressions est-US mais aussi moins efficace drainage des
hautes pressions de l'Europe de l'ouest mais surtout moins bonne évacuation de la
dépression sud-Groënlandaise vers le continent.
Cela a pour incidence que cette dernière traîne sur l'Atlantique et laisse derrière elle une "queue dépressionnaire" (en blanc) qui parvient à amarrer la
goutte froide d'entre Canaries et Açores.
Celle-ci, poussée par la dorsale Atlantique, se rapproche de nous et aspire l'air froid présent sur l'Europe du nord en plein cœur de l'océan, projetant de l'air doux et humide à l'avant.
Nous ne sommes ainsi jamais concernés par cette descente Polaire.
Cas n°2: temps assez froid et non durable
Une perturbation entre Groënland et Svalbard file promptement de l'autre côté du Globe, laissant une bonne partie des
hauts-géopotentiels du Svalbard s'installer sur le Groënland et même en prendre un peu au passage à
une dorsale présente sur l'ouest des Amériques.
La dorsale Atlantique est solide et s'étend jusqu'au nord du Groënland et l'air froid semble vouloir glisser efficacement jusqu'à nous.
Mais c'est sans compter sur la
goutte froide d'entre Canaries et Açores qui, bien que du côté ouest de la dorsale Atlantique, ne se fait pas suffisamment vider de son énergie par le
bout de vortex présent sur le Canada.
Résultat?
Elle arrive à se faufiler sous des hautes pressions bien agrippées au Groënland et à s'approcher de nos côtes, amenant humidité et surtout légère douceur qui repousse l'air froid hors de nos frontières, bien que cet air froid pourrait quand même quelque peu nous concerner à l'arrière du passage de cette perturbation.
Cas n°3: temps plutôt froid, potentiellement humide, potentiellement durable
Cette fois, la
perturbation d'entre Groënland et Svalbard prend la direction du nord-Canadien.
La
dorsale de l'ouest des Amériques est ainsi franchement rabotée, laissant plus de place à l'activité dépressionnaire sur le nord et l'est du Canada.
Cette activité dépressionnaire renforcée, les
hautes pressions est-US sont dirigées dans la direction des
hautes pressions d'Europe de l'ouest alors que celles-ci ont commencé leur déplacement vers le Groënland.
La
goutte froide d'entre Canaries et Açores se retrouve face à une dorsale plus solide et se fait plus sérieusement pomper son énergie par le
vortex Canadien.
L'air froid glisse alors aisément jusqu'à nous dans un flux de nord à nord-est passablement humide et des hautes pressions qui finissent par devenir moins nordiques sur le Groënland seraient alors susceptibles de laisser passer quelques perturbations dans ce flux de nord, renforçant la résistance de l'air froid sur l'Europe de l'ouest.
On serait alors confrontés à des chutes de neige nombreuses et à très basses altitudes.
Bref, les prochaines 72 heures vont nous tenir en haleine!
Pour finir, j'aimerais partager avec vous un extrait du
bulletin quotidien de Michel Gagnard qui est une sommité dans mon secteur, et qui annonce tout le potentiel de notre configuration:
"
L'ensuite est éloigné mais... on pressent depuis quelques temps un profond changement de temps concomitant à celui de mois. Notre anticyclone de fin octobre nous abandonnerait en migrant du côté de l'Islande et du Groenland. Nous serions alors, aux alentours du 1er ou 2 novembre, soumis à une "descente" d'air arctique. L'ambiance se refroidirait alors brutalement (nous pourrions perdre de l'ordre de 10° en 24h voire 15° en 36 ou 48h) et nous plongerait en hiver. Cet air arctique est en général instable, la mer du Nord (chaude l'automne) se chargerait de le réchauffer à la base et de lui apporter de l'humidité... Toujours dans cette hypothèse (n'oublions pas que l'on cause à J+7 ou 8), des chutes de neige plus ou moins généralisées au dessus de 300-500 m pourraient bien nous concerner..."
Bonne semaine à tous!
