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Nouvelle couche de magma trouvé profondément dans le manteau

Suivi régulier des volcans et supervolcans dans le monde, liés aux risques sur la santé et leur impact sur le climat.

Modérateurs :williams, milou

Patricia
Re: Nouvelle couche de magma trouvé profondément dans le manteau

Message par Patricia » 30 oct. 2010, 23:35

Je viens de trouver un site qui évoque la piste de l'astéroïde qui se serait écrasé sur l'Antarctique et aurait donné les trapps de Deccan en sibérie et Inde
titre:Astéroïde et Point Chaud
auteur:J. Marie Schmitt - T&V - 77
date:03-10-2010

Astéroïde et point chaud.

Ce n’est plus un secret. La ceinture de feu n’est pas celle qui fait le tour de notre auguste abdomen. Non. La ceinture de feu, c’est ainsi qu’est appelée la succession de tous les volcans actifs qui entourent l’océan Pacifique à la manière de la lanière de cuir autour de notre auguste abdomen.

Mais pourquoi le Pacifique est-il pourvu d’une telle ceinture ? La réponse a été apportée par les géologues qui ont remarqué que c’était à cet endroit que se heurtaient les plaques tectoniques, celles qui supportent les continents. Cette observation est d’ailleurs générale, car la plupart des volcans sont à la jonction des plaques.

En glissant l’une sur l’autre, chaque plaque entraîne l’eau et les sédiments du fond des océans. Au contact du manteau terrestre, la pression et la température augmentent, vaporisant l’eau. La vapeur remonte à la surface par les fissurations du sol, en entraînant le magma. Un volcan est né.

Mais qu’en est-il des volcans qui ne sont pas à la jonction de plaques ? Pour ceux là, une explication a été proposée en supposant la remontée depuis les très grandes profondeurs, d’une goutte chaude de magma qui finit par percer la croute terrestre à la manière d’un chalumeau, pour générer un volcan.

La Terre, au cours de ses milliards d’années d’histoire, a aussi connu des épanchements de lave cataclysmiques comme les trapps de Sibérie ou celles du Deccan, en Inde, qui, en quelques centaines de milliers d’années, ont recouvert une surface équivalente à la France sur une épaisseur de 2 à 3 kilomètres. De tels phénomènes dépassent largement en intensité ce que l’on peut voir de nos jours sur les points chauds de la planète. Quelle pourrait en être leur origine ?

Le Terre est une boule de matière élastique. L’existence des tremblements de terre en atteste. Ils ne sont, en effet, que le passage des ondes créées par une excitation de la croûte. Celle-ci peut avoir différentes origines, du simple phénomène des marées au choc d’une explosion ou du frottement des plaques tectoniques. La Terre est un ballon bien gonflé qui réagit et qui résonne.

Imaginons maintenant qu’une excitation suffisamment forte se manifeste en un point de la croute. Elle génère des ondes qui, de réflexions en réflexions, se déploient dans l’ensemble du volume du globe terrestre pour se concentrer au point diamétralement opposé et revenir, tout en s’atténuant, vers le point d’origine. Les simulations par ordinateur montrent que l’énergie accumulée au point de convergence des ondes, diamétralement opposé à celui de l’excitation, reste du même ordre de grandeur que l’excitation, à l’atténuation près.

Chacun peut faire l’expérience suivante avec un ballon de basket et une balle de tennis. Posons la balle de tennis sur le ballon de basket et laissons les tomber ensemble. Pendant toute la chute, la balle de tennis reste sur le ballon de basket. Quand le celui-ci touche le sol et s’écrase, l’excitation générée produit une onde qui se déploie dans le ballon, en fait le tour et se concentre au point diamétralement opposé, là où est posée la balle de tennis. Celle-ci récupère l’énergie en rebondissant bien plus haut que si elle était tombée seule. La structure du ballon de basket a concentré l’énergie du choc pour la transmettre à la balle.

Supposons maintenant qu’une très grosse excitation se produise sur le sol terrestre. Supposons qu’elle soit si forte, qu’elle en arrive à casser la croute superficielle. Cet évènement induirait des ondes de même nature que celles produites par n’importe quel autre évènement. Seule l’amplitude, sans commune mesure, en traduirait la puissance. Au point antipodal de l’excitation, là où les ondes convergent, il se produirait un tremblement de terre dont l’énergie serait comparable à celle de l’excitation, laquelle, par hypothèse, brisait la croute terrestre.

Quelles seraient les conséquences d’un tel évènement ? Une large déchirure de la croute mettrait à jour les roches magmatiques en fusion qui s’épancheraient largement sur le sol, le couvrant d’une impressionnante épaisseur de lave, avant que la cicatrice ne se referme petit à petit au cours du million d’années suivant.

Bien entendu, les dégâts collatéraux seraient à la hauteur de l’évènement. L’atmosphère serait empoisonnée par l’énorme volume des gaz libérés, modifiant le climat terrestre pour quelques millions d’années, tuant et stérilisant toute vie sur Terre.

Hypothèse ? Utopie ? Réalité ? Et puis… quelle pourrait-être la nature d’une excitation aussi puissante ?
L’histoire de notre planète garde les stigmates de telles aventures. On trouve sur notre Terre, comme sur l’ensemble des planètes telluriques du système solaire, de nombreux cratères d’impacts météoritiques, dont les plus gros atteignent plusieurs centaines de kilomètres de diamètre. Le choc d’un gros astéroïde sur notre planète est un évènement suffisamment cataclysmique pour engendrer une large déchirure de la croute terrestre au point antipodal. On peut facilement imaginer qu’un tel évènement, qui à lui seul peut déjà détruire la vie sur Terre, soit à l’origine de phénomènes volcaniques difficilement imaginables.

Il se trouve que le point antipodal des trapps de Sibérie se trouve en Antarctique, justement là où a été découverte une anomalie géologique ressemblant fortement à un immense cratère d’impact, et dont l’âge est identique à celui des trapps. Malheureusement, les 2 km de glace qui le recouvrent, empêchent d’en avoir la certitude.

On peut donc imaginer le scenario d’un gros astéroïde d’une douzaine de kilomètres de diamètre, qui heurte le sol de l’Antarctique à une vitesse d’une vingtaine de kilomètres par seconde. Le cataclysme qu’il produit détruit la vie sur Terre et provoque une énorme secousse qui ouvre la croute terrestre au point antipodal, la Sibérie. Par cette blessure béante s’écoulent les milliers de km3 de magma qui forment les trapps, et dont les gaz empoisonnent l’atmosphère, transforment le climat et empêchent la recolonisation de la Terre par la vie pendant une vingtaine de millions d’années.
Ceci s’est passé il y a 250 millions d’années, lors de la Grande Extinction, qui a laissé la place au règne animal le plus robuste que la Terre ait connu : celui des dinosaures.
Mais ça, c’est une autre histoire…

Jean-Marie Schmitt
Le dernier article de ce site Ă©voque une autre question elle aussi Ă  suivre :
titre:Un séisme en Arabie Saoudite inquiette les scientifiques
auteur:J. Sintès
date:29-10-2010

LA TERRE A TREMBLE EN ARABIE SAOUDITE.

Une équipe de géologues arabo-américaine explique, dans un article de Nature Géoscience, l’étonnant séisme de magnitude 5,4 qui a ébranlé la ville d’Al Ays, au nord-ouest de Médine en Arabie Saoudite, le 19 mai 2009, entraînant l’évacuation de 40 000 habitants.

Or, cette région du Harrat Lunnayyir n’avait pas connu pareil phénomène depuis plus de sept siècles.
Le séisme aurait été précédé dès avril par des milliers de micro-secousses qui n’ont cessé qu’à la fin juin 2009.
Le profil des microséismes correspond selon les chercheurs, à celui d’une brusque remontée de lave au travers du vieux bouclier cristallin de l’ouest du pays, dans une région déjà parsemée de jeunes cônes basaltiques.
Les relevés satellitaires ont détecté un bombement de 40 centimètres de la région et des observateurs, sur place, l’apparition d’une faille de 8 kilomètres de long et de 45 cm de large.
La modélisation du phénomène a indiqué qu’il était dû à une forte intrusion de lave qui ne s’est arrêtée qu’à 2 km de la surface.

La raison de cette activité tectonique ?
Elle se situe à 200 km à l’ouest, au cœur de la mer Rouge.
Là se crée un jeune plancher océanique avec une dorsale très active, annonciateur d’un futur océan.
Même si le danger paraît limité pour les populations, les chercheurs estiment que la vigilance s’impose, la voie étant désormais tracée pour de futures éruptions en surface.
P.K.
Source : Sciences et Avenir – Novembre 2010
source http://terreetvolcans.free.fr/fr/articl ... 0&a=0&cat=

the fritz
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Re: Nouvelle couche de magma trouvé profondément dans le manteau

Message par the fritz » 31 oct. 2010, 14:41

Je viens de trouver un site qui évoque la piste de l'astéroïde qui se serait écrasé sur l'Antarctique et aurait donné les trapps de Deccan en sibérie et Inde
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Les trapps du deccan c'est aux Indes il y a 65 Ma, ceux de Siberie c'est au Permien
De plus si je me souviens bien (je n'ai pas le livre de Courtillot sous la main) les trapps du Deccan ont démarré leurs épanchement quelques 500 000 ans avant la couche à Iridium; donc lier les deux me parait un peu osé
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Patricia

Re: Nouvelle couche de magma trouvé profondément dans le manteau

Message par Patricia » 31 oct. 2010, 15:40

the fritz a écrit :Je viens de trouver un site qui évoque la piste de l'astéroïde qui se serait écrasé sur l'Antarctique et aurait donné les trapps de Sibérie
------------------------------------------------------
Les trapps du deccan c'est aux Indes il y a 65 Ma, ceux de Siberie c'est au Permien
De plus si je me souviens bien (je n'ai pas le livre de Courtillot sous la main) les trapps du Deccan ont démarré leurs épanchement quelques 500 000 ans avant la couche à Iridium; donc lier les deux me parait un peu osé

en effet grosse erreur de ma part ;)

L'article parle 'un événement qui aurait eu lieu il y a de cela 250 Ma et qui aurait été précurseur de l'APPARITION des dinosaures alors que celui d'il y a 65 Ma aurait été annonciateur de la DISPARITION des dinosaures... à suivre [17.gif]

Datation 40Ar/39Ar et Paléomagnétisme des Traps d'Ethiopie, du Deccan et de Sibérie = 40Ar/39Ar dating and magnetostratigraphic study of the Ethiopian traps, Deccan traps and Siberian traps

Auteur(s) / Author(s)
Hofmann Corine ; Courtillot Vincent (Directeur de thèse) ;
Affiliation(s) du ou des auteurs / Author(s) Affiliation(s)
Institut de physique du globe, Paris, FRANCE (Université de soutenance)

Résumé / Abstract
La datation 40Ar/39Ar et le paléomagnétisme sont deux méthodes puissantes pour contraindre la durée d'émission des principaux traps. Nos résultats sur trois d'entre eux plaident en faveur d'une mise en place rapide, et une association possible (au moins temporelle) à des événements biologiques ou climatiques majeurs. Les traps du Deccan ont déjà fait l'objet de nombreux travaux, mais les interprétations continuent à différer. Ainsi, Courtillot et al. (1988) proposent une durée d'épanchement courte (moins d'1Ma), principalement durant le chron 29R et un lien probable avec les extinctions de la limite Crétacé-Tertiaire. Venkatesan et al. (1993) plaident en faveur d'une durée d'épanchement supérieure à 3Ma, associent les traps au chron 31R niant tout lien possible avec la limite KT. La découverte par Bhandari et al. (1994) d'un niveau d'iridium entre deux coulées de traps dans la province du Kutch a offert l'opportunité de confirmer la simultanéité des deux événements, impact et volcanisme. Nos résultats confirment que le volcanisme a commencé avant la KT, chevauche la limite et continue après. L'impact n'a donc pas causé l'épanchement des traps. Les deux «catastrophes» ont pu jouer un rôle dans les extinctions de la KT, dont le taux respectif reste à préciser. Nos résultats sur les traps de Sibérie concernent une aire plus vaste que celle des intrusions de Noril'sk-1 abondamment étudiée, et nos âges semblent confirmer une mise en place rapide contemporaine de la limite Permo-Trias. L'âge des traps d'Ethiopie était encore mal contraint au début de ce travail. Nous pouvons aujourd'hui proposer un âge de 30Ma. Les âges obtenus dans une coupe de 2200m d'épaisseur sont indiscernables les uns des autres autour de cette valeur. Les magnétostratigraphies obtenues ne peuvent être corrélées de manière unique mais confirment la brièveté de l'épanchement. La régression majeure des niveaux marins vers 28.5Ma (Haq et al., 1987) pourrait lui être attribué.
Source / Source
Travaux Universitaires - Thèse nouveau doctorat
1997 [Note(s) : [255 p.]] (bibl.: 316 ref.) (Année de soutenance : 1997) (No : 97 GLOB 0001)
[urlhttp://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=187034][/url]
Wikipedia cite les plus célèbres trapps
Les trapps les plus célèbres sont :

Le Lac Supérieur (Canada et États-Unis), 1100 à 1200 millions d’années
Les trapps de Sibérie (Russie), 248 à 216 millions d’années
Le Paraná (Brésil), 140 à 110 millions d’années
Les trapps du Deccan (Inde), 65 à 42 millions d’années
Les trapps d'Éthiopie, 40 à 15 millions d’années
le plateau sous-marin des îles Kerguelen (TAAF, France) à l'île Heard (Australie) au Sud de l'océan Indien, depuis 35 millions d'années (toujours en activité).
http://fr.wikipedia.org/wiki/Trapp

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Re: Nouvelle couche de magma trouvé profondément dans le manteau

Message par fabricejanssens » 01 nov. 2010, 11:37

Oui il est logique que la chute d'astéroïdes provoque l'apparition de nouveaux volcans Super explications Patricia :o
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Patricia

Re: Nouvelle couche de magma trouvé profondément dans le manteau

Message par Patricia » 11 nov. 2010, 22:43

c'est The Fritz qui a soulevé la question, je n'ai fait que la relever car celà m'avait déjà posé réflexion ;-)

au sujet de l'Antarctique : la première carte géologique de l'Antarctique expliquée (document INA)
http://www.ina.fr/sciences-et-technique ... ue.fr.html

Aglagla

Re: Nouvelle couche de magma trouvé profondément dans le manteau

Message par Aglagla » 13 nov. 2010, 17:09

Très intéressant . On notera en passant la différence de qualité de l'expression des protagonistes , en comparaison avec les histrions et les journaleux d'aujourd'hui .. Langue concise , claire , phrases parfaitement construites . A noter aussi qu'on prononçait correctement le mot "iceberg" , càd comme il s'écrit ,ce mot étant d'origine scandinave , et non à l'anglo-saxonne "Aïssberg" . A cette époque , la France était encore capable de résister à l'imperium US , notamment au niveau culturel . On ferait bien d'en prendre de la graine ...

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