Italie - le Vesuve & les Champs Phlégréens
Posté : 14 août 2010, 01:44
L'éruption récente du volcan islandais a réveillé l'attention sur les volcans européens, mais le volcan continental le plus dangereux est sans aucun doute le Vésuve en Italie. Une éruption éventuelle pourrait provoquer une catastrophe humaine sans précédents.
Il se laisse admirer comme une vulgaire attraction touristique par des milliers de promeneurs. Et pourtant, le Vésuve ne dort que d'un œil.
Le magma ne cesse de s'accumuler sous son cratère de 600 mètres de diamètre, à dix kilomètres de profondeur.
Plusieurs dizaines de bombes atomiques
Sandro De Vita est volcanologue à l'observatoire du Vésuve. Il observe le volcan chaque jour et confirme qu'une charge explosive équivalente à plusieurs dizaines de bombes atomiques se trouve sous terre à cet endroit. "Le conduit est complètement obstrué", dit-il, "donc le magma n'a pas de porte de sortie. Par conséquent il accumule une grande énergie en profondeur. Une énergie qui pourrait dans le futur, espérons lointain, réussir à vaincre la résistance du bouchon en surface et provoquer une éruption fortement explosive".
Sa dernière activité remonte au 18 mars 1944 en pleine guerre. Bilan : 26 morts et 12 000 sans abris. Il s'agissait pourtant, selon les spécialistes, d'un simple "éternuement" du volcan. Rien à voir avec la gigantesque éruption du 24 août 79 qui ensevelit Pompei et Herculanum.
Des constructions illégales en nombre
Mais Naples s'est transformée aujourd'hui en mégalopole et de nombreuses personnes ont construit sans autorisation une maison sur les versants du volcan. On estime que 600 000 personnes au moins vivent dans la zone rouge que ces habitants voient comme un jardin d'Eden mais qui peut à tout moment se transformer en enfer. L'une des propriétaires admet qu'elle et son mari ont décidé de construire leur habitation en toute illégalité, mais dit-elle, "nous avons pu payer une simple amende pour nous mettre en ordre avec le cadastre. Chaque matin, je regarde la volcan et je me dis : heureusement que nous avons le Vésuve car grâce à lui nous avons un climat absolument unique".
Un hôpital en construction
Cette dame n'est pas la seule à penser de la sorte ; il règne une sorte d'inconscience collective dans la région. Et les autorités font pire encore, en construisant un hôpital à 100 mètres seulement de la zone à risques. Tous, restent sourds aux cris d'alarmes de deux volcanologues napolitains. Pour Benedetto De Vita, volcanologue à l'université de Naples, "à partir du moment où les autorités construisent dans cette zone le plus gros hôpital publique de la zone méditerranéenne, elles donnent un signal désastreux. Les plans d'évacuation ne sont pas crédibles si les institutions construisent là où elles invitent la population à partir de la zone".
Le laboratoire d'observation du Vésuve est le plus ancien du monde. Il contrôle le volcan vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Au premier signal de réveil, les scientifiques savent que la protection civile a besoin d'une semaine pour évacuer le million de personnes qui vivent sur la bombe. Et le second volcanologue, Marcello Martini d'ajouter, "ce que nous ne savons pas, c'est le laps de temps qui s'écoulera entre les premiers signaux crédibles de réveil du volcan et l'éruption proprement dite". Et les scientifiques savent aussi que la lave se déplacera à une vitesse de 100 km/heure à une température de 500 degrés ; de quoi détruire toutes les constructions en cas d'éruption.
Un drame humain se profile
Pour Sandro De Vita, "l'éruption sera fortement explosive et une colonne de cendres de vingt kilomètres au moins s'élèvera dans l'atmosphère et donc jusqu'à la stratosphère. Successivement, on assistera à la propagation de ce qu'on connait sous le nom de nuages ardents ou écoulements pyroclastiques, qui sont les phénomènes les plus destructifs d'une éruption volcanique".
Les désagréments aériens ne seraient pourtant rien face au drame humain.
Il se laisse admirer comme une vulgaire attraction touristique par des milliers de promeneurs. Et pourtant, le Vésuve ne dort que d'un œil.
Le magma ne cesse de s'accumuler sous son cratère de 600 mètres de diamètre, à dix kilomètres de profondeur.
Plusieurs dizaines de bombes atomiques
Sandro De Vita est volcanologue à l'observatoire du Vésuve. Il observe le volcan chaque jour et confirme qu'une charge explosive équivalente à plusieurs dizaines de bombes atomiques se trouve sous terre à cet endroit. "Le conduit est complètement obstrué", dit-il, "donc le magma n'a pas de porte de sortie. Par conséquent il accumule une grande énergie en profondeur. Une énergie qui pourrait dans le futur, espérons lointain, réussir à vaincre la résistance du bouchon en surface et provoquer une éruption fortement explosive".
Sa dernière activité remonte au 18 mars 1944 en pleine guerre. Bilan : 26 morts et 12 000 sans abris. Il s'agissait pourtant, selon les spécialistes, d'un simple "éternuement" du volcan. Rien à voir avec la gigantesque éruption du 24 août 79 qui ensevelit Pompei et Herculanum.
Des constructions illégales en nombre
Mais Naples s'est transformée aujourd'hui en mégalopole et de nombreuses personnes ont construit sans autorisation une maison sur les versants du volcan. On estime que 600 000 personnes au moins vivent dans la zone rouge que ces habitants voient comme un jardin d'Eden mais qui peut à tout moment se transformer en enfer. L'une des propriétaires admet qu'elle et son mari ont décidé de construire leur habitation en toute illégalité, mais dit-elle, "nous avons pu payer une simple amende pour nous mettre en ordre avec le cadastre. Chaque matin, je regarde la volcan et je me dis : heureusement que nous avons le Vésuve car grâce à lui nous avons un climat absolument unique".
Un hôpital en construction
Cette dame n'est pas la seule à penser de la sorte ; il règne une sorte d'inconscience collective dans la région. Et les autorités font pire encore, en construisant un hôpital à 100 mètres seulement de la zone à risques. Tous, restent sourds aux cris d'alarmes de deux volcanologues napolitains. Pour Benedetto De Vita, volcanologue à l'université de Naples, "à partir du moment où les autorités construisent dans cette zone le plus gros hôpital publique de la zone méditerranéenne, elles donnent un signal désastreux. Les plans d'évacuation ne sont pas crédibles si les institutions construisent là où elles invitent la population à partir de la zone".
Le laboratoire d'observation du Vésuve est le plus ancien du monde. Il contrôle le volcan vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Au premier signal de réveil, les scientifiques savent que la protection civile a besoin d'une semaine pour évacuer le million de personnes qui vivent sur la bombe. Et le second volcanologue, Marcello Martini d'ajouter, "ce que nous ne savons pas, c'est le laps de temps qui s'écoulera entre les premiers signaux crédibles de réveil du volcan et l'éruption proprement dite". Et les scientifiques savent aussi que la lave se déplacera à une vitesse de 100 km/heure à une température de 500 degrés ; de quoi détruire toutes les constructions en cas d'éruption.
Un drame humain se profile
Pour Sandro De Vita, "l'éruption sera fortement explosive et une colonne de cendres de vingt kilomètres au moins s'élèvera dans l'atmosphère et donc jusqu'à la stratosphère. Successivement, on assistera à la propagation de ce qu'on connait sous le nom de nuages ardents ou écoulements pyroclastiques, qui sont les phénomènes les plus destructifs d'une éruption volcanique".
Les désagréments aériens ne seraient pourtant rien face au drame humain.