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Re: La météo et le climat en lien avec l'activité solaire

Posté : 24 janv. 2018, 19:31
par merle
Changement climatique : Le « Grand Hiver » de 1709.

Au cours des tous premiers jours de l’année 1709, dès le 5 janvier et pratiquement en une nuit, les températures chutèrent dramatiquement en Europe depuis l’Italie jusqu’à la Scandinavie et du Portugal à la Russie. Un 5 janvier en Europe était souvent froid mais ce 5 janvier de l’année 1709 fut le premier jour d’une saison extrêmement froide qui dura plus de 3 mois. Cet hiver là, le plus froid depuis 500 ans, fut suivi par une raréfaction des denrées alimentaires qui seulement en France provoqua la mort de centaines de milliers de personnes. Les lagons de la Vénétie gelèrent en quelques jours, et le cours de la guerre de succession d’Espagne fut affecté par cette vague de froid jamais éprouvée de mémoire d’homme comme l’écrivit le chroniqueur anglais William Derham.

La France gèle.
Sans aucun doute la France fut le pays le plus affecté par le froid. L’année 1709 avait commencé bien mal. La paysannerie avait déjà souffert des mauvaises récoltes de 1708, de la lourdeur des taxes et de la circonscription obligatoire pour alimenter l’armée en guerre pour la succession d’Espagne. Durant toute la première quinzaine de janvier 1709 il neigea sans discontinuer et les températures atteignirent moins 30°C. Comme il n’existait alors pas de prévisions météorologiques les autorités n’eurent pas le temps de réagir et des dizaines de milliers de personnes moururent d’hypothermie avant que des mesures d’urgence soient décidées. Les animaux ne furent pas épargnés et ils moururent massivement dans les étables, les écuries et les bergeries. Les rivières, les canaux et les ports furent pris par les glaces et la neige bloqua la plupart des grandes routes. Dans le port de Marseille, pourtant sur la côte méditerranéenne, ainsi que dans plusieurs points du Rhône et de la Garonne la couche de glace atteignit des épaisseurs, parfois plus de 40 cm, telles que des chariots lourdement chargés pouvaient traverser ces fleuves. Dans les grandes villes les habitants commencèrent à brûler tout ce qu’ils pouvaient trouver pour se chauffer et Paris se trouva isolé de tout ravitaillement durant les trois mois de ce qui fut appelé par la suite « Le Grand Hiver ». Même les plus fortunés qui possédaient des réserves de nourriture et de boissons s’aperçurent que les grands froids les avaient rendues impropres à la consommation. Le pain, la viande et même le vin étaient gelés. Seuls le rhum des Antilles et le cognac n’étaient pas transformés en blocs de glace. Aussi bien les riches que les pauvres furent affectés par ce « Grand Hiver ». Les hôtels et châteaux particuliers des riches avaient été construits pour épater la galerie et les grandes fenêtres comme au Château de Versailles laissaient passer le froid intense. La belle-soeur du Roi, la Duchesse d’Orléans, écrivit à une amie à Hanovre que : « Le froid est ici tellement intense qu’il est difficile de le décrire. Je suis assise tout près d’un feu ronflant, il y a une tenture devant la porte qui est fermée et ainsi je peux rester dans la pièce avec une fourrure autour du cou et les pieds dans un sac en peau d’ours, mais je suis toujours frissonnante et je peux à peine tenir ma plume. Je n’ai jamais vu de ma vie un tel hiver qui gèle le vin dans les bouteilles ». Le gouvernement de la France de Louis XIV fut confronté à une crise alimentaire sans précédent provoquée par le froid intense. Une commission spéciale présidée par Henri-François d’Aguesseau représenté sur cette gravure fut nommée pour la distribution d’urgence de grains. Ces temps désespérés appelèrent des mesures désespérées : toute personne stockant du grain pouvait être condamnée aux travaux forcés ou aux galères voire à la peine de mort. À travers le reste de l’Europe de nombreux témoins notèrent que les arbres se fendaient avec un bruit sinistre à cause du gel comme si des bûcherons invisibles les abattaient. On ne sonnait plus les cloches des églises de peur qu’elles ne se fendent en raison du froid. À Londres, pendant le « Grand Gel » la Tamise resta gelée près de 4 mois. À Amsterdam les canaux et le port furent également pris par les glaces. La Mer Baltique fut totalement gelée pendant 4 mois et il fut possible de la traverser à pied ou à cheval depuis le Danemark jusqu’à la Suède et la Norvège. Pratiquement toutes les rivières et fleuves de l’Europe furent gelés et même la source chaude d’Aachen aujourd’hui en Allemagne fut prise par les glaces. De gros chariots pouvaient traversés les lacs de Suisse et les loups s’aventurèrent dans les villages en quête de nourriture et ne dédaignaient pas se nourrir de passants morts de froid dans les rues. Dans la Mer Adriatique le froid emprisonna des navires marchands dans les glaces et les équipages moururent de faim et d’hypothermie. À Venise les habitants se déplaçaient en patins à glace car les gondoles ne pouvaient plus être utilisées. Rome et Florence furent complètement isolées par la neige et en Espagne l’Ebre gela totalement et les oliviers de la région de Valence furent totalement détruits par le gel. La vague de froid eut aussi des ramifications politiques. Les hostilités entre la France et la Grande-Bretagne au sujet de la Succession d’Espagne furent suspendues en raison du froid et les soldats malnutris moururent massivement (plus de 30000) à la bataille de Malplaquet durant l’automne 1709. Les historiens considèrent que la victoire de Pierre Le Grand contre la Suède à Poltova en juin 1709 fut également une conséquence de l’hiver rigoureux. En effet un grand nombre de soldats suédois étaient morts de froid et de famine durant l’hiver. Les conditions glaciales de l’hiver furent seulement les premières d’une longue série de catastrophes qui ravagèrent l’Europe cette année-là. Les températures restèrent anormalement basses jusqu’à la mi-avril puis les glaces et la neige finirent pas fondre créant de monstrueuses inondations. Toutes sortes de maladies se répandirent durant l’hiver à la faveur de la malnutrition généralisée. L’épidémie de grippe qui était apparue à Rome à la fin de l’année 1708 se répandit dans toute l’Europe en 1709 et 1710 et pour aggraver cette situation la peste venue d’Asie fit son apparition en Hongrie et se répandit également rapidement. La famine resta par dessus tout le principal ravage. En dehors des animaux décimés par le froid, les semis de blé d’hiver étaient totalement détruits et les récoltes de céréales de l’année 1709 furent désastreuses sans parler des fruits, du vin et des légumes. Durant l’été 1709 le prix du blé connut une augmentation de 600 %. Le Roi Louis XIV eut beau faire pour contrôler le commerce des grains mais contre la misère généralisée du peuple il ne put rien. Des pillards attaquèrent les boulangeries et les convois de grain pourtant bien gardés par des hommes en armes. La population française se réduisit de près d’un million de personnes et plus de 200000 naissances manquèrent si l’on peut dire à l’appel, un état de fait qui affaiblit encore plus l’état de l’économie française déjà fragilisée par les dépenses militaires.
Les causes de la vague de froid.
L’hiver 1709 reste encore aujourd’hui le plus froid jamais atteint en plus de 500 ans, un froid horrifiant qui rend toujours les climatologues perplexes. Plusieurs théories s’affrontent pour en expliquer les causes. Durant les années précédentes plusieurs éruptions volcaniques furent répertoriées : le Teide sur l’île de Tenerife dans l’Archipel des Canaries, le Santorin dans la Mer Egée et le Vésuve près de Naples. De grandes quantités de poussière furent éjectées dans l’atmosphère. De plus l’année 1709 se trouve être située dans la période d’activité solaire réduite dite du minimum de Maunder. Qu’il y ait eu une combinaison de ces différents facteurs fait toujours l’objet d’un débat.
le minimum de Maunder est caractérisé par l’absence presque totale de taches solaires. Il s’étala sur 5 cycles solaires soit près de 60 ans entre les années 1645 et 1715. Entre les années 1670 et 1700 les observations du Soleil révélèrent moins de 50 taches solaires alors qu’au cours de l’optimum moderne et sur une même période de 30 ans le dénombrement des taches solaires atteignit plus de 50000. L’activité magnétique du Soleil qui est maintenant considérée comme liée directement au nombre de taches solaires était donc à cette époque très déficitaire. Les 20 années entourant l’année 1709 se caractérisèrent également par un proxy particulier de l’activité magnétique du Soleil qui est la présence anormalement élevée de béryllium-10. Cet isotope radioactif apparait au cours de la spallation cosmique c’est-à-dire du bombardement de très haute énergie des atomes d’azote ou d’oxygène par les rayons cosmiques. Plus il y a de béryllium-10 à la surface du sol plus le rayonnement cosmique atteignant l’atmosphère terrestre est intense et cette intensité est inversement proportionnelle à l’activité magnétique du Soleil . Le refroidissement devrait s’accentuer dès 2019.

Selon la NASA c’est officiel le climat entre dans un épisode « glaciaire »

A bientôt . :hello:

source : https://jacqueshenry.wordpress.com/2018 ... r-de-1709/

Re: La météo et le climat en lien avec l'activité solaire

Posté : 03 janv. 2019, 15:30
par FredTDF
Un refroidissement global à l’horizon?
https://www.laterredufutur.com/accueil/ ... -lhorizon/

Re: La météo et le climat en lien avec l'activité solaire

Posté : 04 janv. 2019, 19:50
par pacien
viewtopic.php?f=12&t=3111&sid=1bd71b7fd ... bf3a0f05b2
Est-ce que l'effet indirect du soleil s'ajoute à l'effet direct ?

“Nos résultats montrent la preuve à l’échelle globale de remarquables influences de la variabilité solaire sur l’ennuagement et les aérosols"
http://www.skyfall.fr/2017/06/28/effets ... terrestre/
Puisque les particules cosmiques ont une forte influence sur les nuages, donc sur l'instabilité, la neige, l’adoucissement de la mer, les courants... pourquoi est-ce que le climat ne change pas globalement ?
L'hiver 2017 a été exceptionnellement froid en Amérique, pas en Europe ! Pour moi, parce que la répartition de notre champ magnétique n'est pas homogène et qu'elle varie rapidement depuis peu, comme l'explique cet article : http://www.laterredufutur.com/accueil/u ... apidement/
Ce qui expliquerait, en partie, pourquoi certaines régions sont plus froides ou humides que d'autres. Simple différence de concentration de particules cosmiques puis de densité nuageuse ! Est-ce que c'est aussi simple ?
Une preuve sur l'importance du cosmos et du soleil, quand la position du soleil dans la galaxie fait augmenter la quantité de particules cosmiques cela correspond aux périodes avec glaciers (et aurores boréales) ! (piste de cartesien)
Un an après, le froid semble frapper à nouveau l’Amérique qui est pour certains le point de départ des refroidissements puis d’expansion en affectant l’Europe par une modification du Gulf stream. Le fort affaiblissement magnétique récent en Amérique du nord expliquerait pourquoi des refroidissements semblent débuter par cette région, l’Europe étant mieux protégée, et expliquerait aussi la douceur jusqu’à ces dernières années. https://www.notre-planete.info/actualit ... ique-Terre. Mais quand on regarde Los Angeles 2018 en été, ça ne marche pas aussi bien !
Coïncidence, après la surchauffe de la Terre on prédit un refroidissement par le soleil, ce qui ne ne présage rien de bon quand on sait que des grandes glaciations ont été précédées d'un réchauffement rapide !

Re: La météo et le climat en lien avec l'activité solaire

Posté : 08 mai 2019, 17:10
par pacien
Est-ce que les particules cosmiques, suite à un minimum solaire, ont une influence sur le climat ? Oui si on observe la correspondance entre les cycles galactiques de ~130Ma (fig 1) et la présence de dinosaures au pôle. La température associée aux particules et à l'ennuagement semble avoir provoqué bien des changements d'ères zoologiques, conséquence de l'adaptation à une niche climatique !

http://www.skyfall.fr/2017/06/28/effets ... terrestre/
https://www.futura-sciences.com/planete ... 73/page/8/
https://www.futura-sciences.com/planete ... 80/page/3/