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Voici le pays où les volcans sont les plus actifs

Le Costa Rica est le pays dans lequel les volcans sont les plus actifs au monde. Le Français Geoffroy Avard y surveille leurs sautes d’humeur. Un travail essentiel pour notamment alerter le trafic aérien en cas de nuages de cendres.

Au nord de San José, la capitale du Costa Rica, un autocar poussif monte péniblement vers le volcan Poas, l’un des plus connus de la région. Ces géants au sang chaud font partie du quotidien des Costariciens.

Ce petit pays d’Amérique centrale de 5 millions d’habitants, situé entre le Panama et le Nicaragua, est l’un des endroits du globe où le volcanisme est le plus actif. Il est situé à la rencontre de trois plaques tectoniques qui s’affrontent dans un combat de titans. Au total, il compte quelque 116 volcans, dont 5 actifs (Arenal, Irazu, Poas, Rincon de la Vieja, Turrialba) et 2 endormis (Barva et Orosi).

Des volcans d’Auvergne à ceux du Costa Rica

« Les habitants ont appris à vivre avec eux. Même s’ils les craignent, ils s’intéressent beaucoup aux volcans », témoigne Geoffroy Avard, l’un des volcanologues rattachés à l’université nationale du Costa Rica. Ce Français a grandi parmi les volcans d’Auvergne. Après des études à Clermont-Ferrand, puis aux États-Unis, il a choisi de poser son sac ici, à 9 000 km de la France. « Pas seulement pour les volcans, mais aussi pour la qualité de vie. Le pays est très vert, bordé par la mer des Caraïbes au nord et l’océan Pacifique au sud. »

Geoffroy est plus qu’un scientifique, c’est un peu une star au Costa Rica. Il fait partie de la petite équipe qui surveille les volcans. Il travaille pour le gouvernement au sein de l’Observatoire vulcanologique et sismologique du Costa Rica (OVSICORI). « Je suis souvent sollicité pour intervenir dans des émissions de télévision. Ici, les volcans font la une de l’actualité. » Comme pour ses collègues, il n’est pas rare que des passants l’arrêtent dans la rue pour un selfie ou un autographe.

Au fur et à mesure que l’autocar monte vers le Poas, le paysage se métamorphose. Le thermomètre descend à vue d’œil. Là où les touristes ne voient que ravines ou collines, noyées dans la végétation, Geoffroy déchiffre les traces d’une ancienne activité volcanique, comme de gigantesques cicatrices à peine refermées. Au bout d’une heure de route sinueuse, c’est l’arrivée au sommet du Poas. Majestueux, le volcan semble endormi.

Un lac acide au cœur du cratère

En réalité, il ne dort que d’un œil, comme la laisse deviner l’odeur de chlore qui flotte dans la brume tenace. « Il est toujours en activité. Dans son cratère, on trouve l’un des lacs les plus acides du monde. » Des fumerolles s’échappent à une température de 700 °C. Des gerbes d’eau jaillissent soudainement, il s’agit d’éruptions phréatiques.

Le vrai danger est ailleurs. À 36 kilomètres de San José, le Turrialba, un autre volcan, témoigne d’une grande activité. En septembre, il a connu deux fortes éruptions, avec un dégagement de cendres à 4 000 mètres au-dessus du cratère. Il a fallu suspendre tous les vols à l’aéroport international Juan-Santamaria. « Dès que nos mesures laissent penser qu’une éruption va se produire, nous sommes d’astreinte 24 heures sur 24, décrit le volcanologue. Il faut être capable de lancer l’alerte en 5 minutes, de façon à prévenir le trafic aérien. »

En savoir plus : http://www.ouest-france.fr/  / http://www.ovsicori.una.ac.cr/

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