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Un monde en pleine extinction

Depuis l’apparition de la vie, il y a quelque 3,5 milliards d’années, la Terre a connu cinq grandes extinctions d’espèces végétales et animales. Nous pourrions être à l’aube de la sixième, pensent les biologistes, et en être la cause directe. Le Washington Post a publié le 11 février une interview d’Elizabeth Kolbert, une journaliste du New Yorker spécialiste du changement climatique à propos de son dernier livre sur les extinctions massives qu’a connu la vie sur Terre, The Sixth Extinction (La sixième extinction).


Le journal cite en introduction un rapport de 2007 du Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) qui suggérait déjà que 20% à 30% (mais les scientifiques peinent en réalité à s’accorder sur ces valeurs) des espèces végétales et animales feraient face à un risque accru de disparition si les choses continuaient ainsi. Elizabeth Kolbert explique dans l’interview que «normalement, vous ne devriez pas voir disparaître quelque chose dans le temps d’une vie humaine. Ce n’est clairement pas ce qui se passe actuellement. N’importe quel biologiste a vu une espèce s’éteindre ou s’approcher dangereusement de la disparition».


Depuis son apparition, la vie sur Terre connaît «de longues périodes de calme plat, qu’interrompent des attaques de panique» quand survient une catastrophe entraînant une extinction, explique Elizabeth Kolbert dans une image. Et le site Notre Planète remarque que l’activité humaine a accéléré le rythme d’extinction et l’a multiplié par cent, certains biologistes parlant même d’un rythme mille fois supérieur à la normale.

Le New York Times abonde en ce sens, expliquant que les catastrophes environnementales comme l’astéroïde qui a anéanti les dinosaures du Crétacé ou la glaciation qui a marqué la fin de l’Ordovicien mènent à l’extinction des espèces en changeant les règles du jeu de la survie. L’homme, avec sa pratique de la chasse, la déforestation, l’introduction d’espèces invasives et ses émissions de CO2 pourrait bien être cette nouvelle catastrophe environnementale.


Interrogée par Mother Jones, Elizabeth Kolbert explique que la science ne dispose d’aucune théorie générale des extinctions de masse. Les scientifiques sont donc incapables de prédire un tel événement, qui n’apparaît pas de façon cyclique et a chaque fois eu une cause différente. «La survenue d’une extinction massive est, aussi loin qu’on sache, totalement hasardeuse», et pourrait très bien entraîner la fin de l’espèce humaine.


Dans son interview au Washinton Post, Elizabeth Kolbert pose également la question de savoir s’il s’agit effectivement d’une nouvelle extinction massive de la vie sur Terre, ou si on a affaire à une simple augmentation passagère du taux d’espèces disparaissant, le phénomène n’ayant été jusqu’ici étudié qu’a posteriori. Le débat est ouvert, «mais si vous regardez rigoureusement ce qui se passe, vous vous rendez compte qu’il y a quelque chose d’inhabituel».

source : http://www.slate.fr/

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