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Un monde de terres rares

Les Lanthane, cérium, praséodyme, néodyme, prométhéum, samarium, europium, gadolinium, terbium, dysprosium, holmium, erbium, thulium, ytterbium, lutécium, scandium et yttrium : ces noms barbares vous les ignorer, mais ce sont les terres rares, 17 métaux devenus indispensables aux nouvelles technologies civiles comme militaires. Très utilisées dans les secteurs des nouvelles technologies, de l’industrie automobile, de la chimie et de l’électronique, les terres rares  sont devenues une problématique pour ces industries qui nécessitent d’importants investissements en R&D. Un cas particulier est à sortir du lot, celui de l’industrie de la défense. En effet, un certain nombre de matériaux du secteur sont fabriqués à partir de ces matières. Mais contrairement à l’industrie automobile, les enjeux autour de cette industrie sont peu médiatisés.

 

Les terres rares sont produites à 95 % par la Chine qui a décidé de réduire ses quotas d’exportation, provoquant une flambée des prix. Comment éviter une trop grande dépendance ? Les députés européens conseillent d’augmenter le recyclage de ces matériaux précieux et rares.

La Chine ne dispose que de 35 % des ressources mondiales connues en terres rares mais concentre 95 % de la production mondiale. Elle a en effet fait tomber les prix à la production, rendant non rentables de nombreuses mines de par le monde. En situation de quasi monopole, elle peut maintenant réduire ses quotas à l’exportation pour faire flamber les cours sur les marchés mondiaux… la Chine, qui a produit, en 2009, 97% des 133 000 tonnes extraites dans le monde et détiendrait, selon les chiffres de l’US Geological Survey, la moitié des réserves mondiales estimées à 110 millions de tonnes.

Elles sont les « vitamines » des nouvelles technologies. Elles, ce sont les terres rares, ce groupe de 17 métaux aux propriétés très convoitées. Une situation de monopole pesante alors que ces métaux sont omniprésents dans notre quotidien à travers les ampoules basses consommation, les écrans plats, les éoliennes, les téléphones portables, les ordinateurs, les pots catalytiques ou les batteries des véhicules hybrides et électriques, l’imagerie médicale, les disques durs, les réacteurs d’avions, mais aussi dans des produits stratégiques utilisés pour le guidage stratégique des armes ou l’industrie nucléaire…« Logiquement, le monopole chinois devrait s’éroder d’ici 5 ou 10 ans mais cela suppose un effort délibéré dans le recyclage et la constitution d’un stock stratégique»,

L’enjeu est tout simplement vital pour nos économies. Les terres rares feront les révolutions industrielles de demain. Plus un produit est innovant, plus il demande de terres rares.

La Chine règne sans partage sur les terres rares depuis 30 ans – La Chine a compris avant tout le monde son avantage. A partir des années 70, l’objectif de Pékin est clair : devenir l’unique producteur de terres rares au monde.

La stratégie est simple. Il faut asphyxier progressivement les autres pays producteurs en produisant à bas-couts. Qui plus est, les mines de terres rares sont polluantes et très couteuses. Les occidentaux sont alors soulagés de pouvoir externaliser ces contraintes en Chine.

Rien ne justifie plus économiquement la poursuite de la production de terres en occident. Les Etats-Unis, alors premier producteur, ferment leur principale mine californienne de Mountain Pass.

Comment en sommes-nous rendu là ? Voici l’évolution plus ou moins récente de la situation :

D’abord il y a eu éradication : Il y a quelques années, la Chine a délibérément anéanti la concurrence : pas un producteur occidental n’a survécu à sa « stratégie nucléaire » : coûts de production ultra-faibles, doublés d’un yuan sous-évalué. Les terres rares chinoises se sont imposées par le prix, exterminant tout sur leur passage. Maintenant les industriels sont aux abois et les prix s’enflamment.

Vers le recyclage : Pour contourner le monopole, les industriels cherchent donc des solutions alternatives comme la diversification des approvisionnements et le recyclage.

« La protection de nos approvisionnements serait une réponse temporaire au problème », a expliqué l’Allemand Reinhard Bütikofer (Verts), qui devrait préparer la position du Parlement européen. Pour lui, l’essentiel serait cependant de développer les filières de recyclage de ces métaux et d’améliorer l’utilisation des ressources.

Une tonne de téléphones portables contient par exemple 300 à 350 grammes d’or, selon Stephan Csoma, de l’entreprise Umicore. «On préfère parfois la facilité en jetant tout et en produisant à nouveau à partir de zéro », a critiqué la Néerlandaise Judith A. Merkies (Socialistes et démocrates).

Une nouvelle source capitale : C’est une découverte majeure aux conséquences multiples, tant technologiques, qu’énergétiques et géopolitiques. Lundi 4 juillet, des chercheurs japonais ont annoncé qu’ils avaient découvert d’immenses gisements de « terres rares » contenus dans les sédiments du  Pacifique, raconte la BBC.

La découverte des scientifiques japonais pourrait changer la donne. Les résultats de leurs recherches, publiés dimanche dans la revue britannique Nature, démontrent que les fonds sous-marins contiendraient près de 100 milliards de tonnes de terres rares, soit plus de 1 000 fois la concentration que l’on trouve sur la terre. Les minerais rares ont été repérés dans la boue du fond de l’océan, sur une superficie de 11 millions de mètres carrés, en particulier dans l’est du Pacifique Nord et dans le centre du Pacifique Sud.

« Nous estimons qu’une zone de un kilomètre carré entourant l’un des sites de prélèvement pourrait satisfaire à elle seule un cinquième de la consommation annuelle mondiale de ces éléments », écrivent les chercheurs. Reste à savoir si l’exploitation de gisements situés à très grande profondeur, essentiellement entre 4 000 et 6 000 mètres, sera possible technologiquement et rentable économiquement. La question écologique est également soulevée car l’exploitation des terres rares reste excessivement polluante.

ocean pacifique

Face à un monde dans un boom de nouvelles technologies, les terres rares sont devenues un enjeu magistral international et tout ceci loin du grand public. L’alternative des énergies renouvelables passe par ces terres rares. Dans un monde avec un pétrole très cher, les terres rares sont une solution pour le développement du renouvelable mais également des inventions technologiques de demain. Mais au delà de tout cela, c’est le monde industriel de demain qui se prépare aujourd’hui.

Sources : http://blogs.ege.fr / / http://www.europarl.europa.eu / / http://www.novethic.fr/  / http://www.apce.com / /

http://www.leparisien.fr/  / http://bigbrowser.blog.lemonde.fr  / http://satie1.com/


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