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Un monde aux portes d’une guerre

Trente ans après la fin de la guerre froide, le fossé entre la Russie et l’Occident n’a jamais été aussi grand.

Ce documentaire video date de 2019 et explique très largement les tensions d’aujourd’hui. La Russie promet « les conséquences les plus graves » si les Alliés de l’Otan continuent d’ignorer ses « préoccupations légitimes ». La question du renforcement militaire des États-Unis en Ukraine et aux frontières russes est au coeur des débats. Les relations russo-américaines se retrouvent « dans un état insatisfaisant ». La Russie a promis, vendredi 21 janvier, aux Occidentaux « les conséquences les plus graves » s’ils continuent d’ignorer ses « préoccupations légitimes » quant au renforcement militaire des États-Unis et de l’Otan en Ukraine et aux frontières russes. « Cela peut être évité si Washington réagit positivement à nos projets d’accords sur les garanties de sécurité, auxquels nous espérons recevoir une réponse écrite de la part des États-Unis article par article la semaine prochaine », a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.

Selon le ministère, cette position a été signifiée au chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, qui a rencontré, vendredi, à Genève, son homologue russe Sergueï Lavrov. « Antony Blinken a été clairement informé qu’ignorer davantage les préoccupations légitimes de la Russie liées principalement à l’exploitation militaire en cours par les États-Unis et leurs alliés de l’Otan du territoire de l’Ukraine, dans le contexte d’un déploiement à grande échelle de forces et de moyens de l’Alliance près de nos frontières, aura les conséquences les plus graves », a indiqué Moscou.

Ukraine : la Russie et les États-Unis « sont condamnés à s’entendre » sinon « c’est la guerre », selon un spécialiste
Maître de conférences à l’Inalco, Bruno Drweski ne croit pas à une offensive russe contrairement à ce qu’affirment les Américains. Selon lui, l’Ukraine sert juste de moyen de pression pour empêcher un élargissement de l’Otan dont Vladimir Poutine ne veut pas.

Le chef de la diplomatie américaine a appelé mercredi 19 janvier Vladimir Poutine à choisir la « voie pacifique » dans la crise ukrainienne, à deux jours d’un face-à-face diplomatique russo-américain. La Russie a déployé ces dernières semaines des dizaines de milliers de soldats à la frontière ukrainienne, laissant craindre une invasion. Tout en niant tout projet d’attaque, le Kremlin martèle qu’une désescalade passe par des garanties pour sa sécurité, en particulier l’engagement à ne jamais élargir l’Otan, en particulier à l’Ukraine.

Bruno Drweski, maître de conférences à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco), spécialiste de l’Europe orientale explique sur franceinfo que « les deux puissances sont condamnées à s’entendre » sur ce dossier sinon « c’est la guerre ». Les États-Unis affirment qu’une attaque russe sur l’Ukraine est possible à tout moment, mais qu’ils continuent de chercher « une solution diplomatique ». Bruno Drweski ne croit pas à une offensive russe. « Je ne pense pas que la Russie ait, en ce moment, vraiment intérêt à prendre le contrôle de l’Ukraine vu la situation économique de l’Ukraine », analyse-t-il. L’idée pour la Russie est des faire « pression pour avoir des négociations globales », selon lui.

Le tête-à-tête prévu vendredi entre Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine, et son homologue russe, Sergueï Lavrov, est déjà une victoire pour Moscou ?

Une victoire pour Moscou, mais plus largement une victoire pour le bon sens parce que de toute façon les deux puissances sont condamnées à s’entendre. Si elles ne s’entendent pas, c’est la guerre, pas seulement en Ukraine, cela peut être la guerre mondiale. Or, j’ose espérer qu’aucun des deux protagonistes ne souhaite une guerre nucléaire. La Russie demande un traité bannissant tout élargissement de l’Otan, en particulier à l’Ukraine et à la Géorgie et que les Américains et leurs alliés renoncent à organiser des manœuvres des déploiements militaires en Europe de l’Est.

La Russie peut-elle obtenir gain de cause ?

Ils ont placé la barre très haut en Ukraine et déclaré qu’après tout, ils pourraient aussi placer des troupes russes à Cuba pour rappeler que l’on peut aussi se rapprocher des frontières des États-Unis. C’est évidemment la preuve d’un langage de fermeté extrême dans le but de créer un rapport de force qui aboutisse grosso modo à un compromis comparable à celui qu’on avait eu dans les années 1960, lors de la crise de Cuba.

Moscou et Washington ont convenu de se retrouver la semaine prochaine, alors que les tensions sont au plus haut dans le dossier ukrainien. La Russie exclue l’intégration de Kiev au sein de l’OTAN, et surenchérit, en réclamant désormais le retrait des troupes étrangères de Bulgarie et de Roumanie.

Les tensions continuent de monter d’un cran concernant la crise ukrainienne. Le Pentagone a annoncé, vendredi 21 janvier, le lancement d’un exercice naval à grande échelle de l’Otan en Méditerranée lundi avec la participation du porte-avions américain USS Harry Truman. Cet exercice est en préparation depuis 2020 et n’a rien à voir avec les tensions actuelles autour de l’Ukraine, selon le porte-parole du Pentagone. Mais « Neptune Strike 2022 » ne figure pas sur la liste des exercices prévus en 2022 publiée le 14 décembre par l’Otan sur son site. La Russie a par ailleurs elle-même annoncé des manœuvres navales.

Mondialisation de la crise. L’Estonie, la Lettonie et la Lituanie ont annoncé qu’elles allaient envoyer des missiles antichars et antiaériens en Ukraine pour lui permettre de se défendre « en cas d’agression russe ». « Nous espérons sincèrement que l’Ukraine n’aura pas à utiliser ces armes », a déclaré le ministre lituanien de la Défense, Arvydas Anusauskas.

Le président américain Joe Biden a promis à la Russie « un désastre » en cas d’attaque militaire contre l’Ukraine, évoquant des sanctions bancaires sans précédent et l’impossibilité de faire des transactions en dollars.

La Russie a déployé ces dernières semaines près de 100 000 soldats à la frontière ukrainienne, laissant craindre une invasion. Ce jeudi 20 janvier, on a également appris que six navires de débarquement russes avaient quitté la Baltique et étaient vraisemblablement en route pour la mer Noire. Lors d’une conférence de presse venant marquer sa première année de mandat, mercredi 19 janvier, le président américain Joe Biden a jugé très probable une incursion russe sur le territoire ukrainien. Accusé de fatalisme par l’opposition républicaine, il a fait savoir, par l’intermédiaire de sa porte-parole, Jen Psaki, qu’une invasion russe attirerait « une réponse rapide, sévère et unie des Etats-Unis et de [leurs] alliés ». La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a, quant à elle, indiqué que l’Union européenne était prête à infliger des sanctions économiques et financières « massives » à la Russie. Alors, le risque d’un conflit armé en Ukraine est-il réel ? Et quelle peut être la réponse des pays occidentaux ?

Crise en Ukraine : à quoi jouent les Américains ?

Les arguments sont connus, les désaccords actés, les accusations mutuelles enregistrées. Néanmoins, les Etats-Unis et la Russie poursuivent leurs échanges diplomatiques intenses, engagés depuis plusieurs semaines à propos de l’Ukraine et plus largement de la sécurité stratégique en Europe.

Vendredi 21 janvier, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, et le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, se sont rencontrés à Genève (Suisse), ville où Joe Biden et Vladimir Poutine avaient engagé ce dialogue en juin 2021. La différence, aujourd’hui, est la menace militaire russe pesant sur l’Ukraine, que Washington estime imminente.

Principal enseignement à l’issue de la discussion de Genève : la partie américaine a annoncé qu’elle répondrait bien par écrit, d’ici à une semaine, aux propositions formulées par Moscou, perçues comme un ultimatum. Le 17 décembre 2021, la diplomatie russe avait publié deux projets de traités, destinés à l’OTAN et aux Etats-Unis, imposant une interdiction de tout nouvel élargissement de l’Alliance atlantique et un repli de ses forces de l’ensemble de la périphérie de la Russie.

Sources : https://www.capital.fr/ / https://www.franceculture.fr/ / https://www.francetvinfo.fr/ / https://www.francetvinfo.fr/ / https://www.lemonde.fr/

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