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L’Hiver 2021-2022

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Nous avons démarré ce nouvel automne météorologique. Pour ce qui concerne notre futur hiver 2021-2022, les prévisions saisonnières habituelles se profilent déjà. Les prévisions saisonnières de l’année dernière ont été très encourageantes par leurs fiabilités à hauteur de 70%. On peut revoir l’article ici.

Pour apprécier ce futur hiver, nous devons nous pencher sur les indices à notre disposition. Nous allons donc les analyser. Voici un graphique qui explique les phénomènes :

Nous sommes actuellement en QBO d’est dite négative et une activité solaire qui reste faible. La QBO est un indice majeur qui impact comme nous le savons des vents stratosphériques appelés Brewer Dobson, qui à leurs tours impactent l’AO (oscillation arctique), le vortex polaire. Comme à chaque hiver sur ces dernières années, la QBO est mal menée pour les raisons suivantes : 

  • Des Blobs chauds dans le Pacifique ont largement participé aux anomalies de la QBO depuis 2015.
  • Origine du Blob : Le blob a été détecté pour la première fois à l’automne 2013 et au début de 2014 par Nicholas Bond de l’Institut mixte pour l’étude de l’atmosphère et de l’océan de l’Université de Washington, et ses collègues, lorsqu’un grand plan circulaire d’eau de mer n’a pas refroidi comme prévu et est resté beaucoup plus chaud que les températures normales moyennes pour cet endroit et cette saison.
  • La raison de ce phénomène n’est pas claire. Certains experts considèrent que le blob d’eau chaude présage un changement cyclique avec les eaux de surface de l’océan Pacifique à mi-latitude passant d’une phase froide à une phase chaude dans un cycle connu sous le nom d’oscillation décennale du Pacifique (PDO). Ce changement mal compris se produit à des intervalles irréguliers d’années ou de décennies. Pendant une phase chaude, le Pacifique occidental devient plus frais et une partie de l’océan oriental se réchauffe; pendant la phase froide, ces changements s’inversent. Les scientifiques croient qu’une phase froide a commencé à la fin des années 1990 et l’arrivée du Blob pourrait être le début de la prochaine phase chaude. Les phases PDO peuvent également être liées à la probabilité d’événements El Niño. Pour en savoir +, c’est par ici.

La QBO qui est l’indice des vents équatoriaux est repassée en négative.  Malgré ces anomalies, on peut estimer que la QBO serait négative d’ici décembre 2021. Les données de la QBO peuvent être trouvées ici. Dans ces conditions, elle devrait se maintenir et apporter un hiver précoce sur l’Europe de l’Ouest.  Selon les statistiques de Williams, des hivers précoces ont déjà été suivis « d’hivers froids » : depuis 1950, il est noté 2016/2017,  2010/2011, 2001/2002, 1996/1997, 1976/1977 et 1960/1961. Cependant, ils sont très peu nombreux en 70 ans. 

Pour ce qui est de l’océan Pacifique, actuellement nous connaissons une phase de Nina. La Niña est un phénomène climatique ayant pour origine une anomalie thermique des eaux équatoriales de surface (premières dizaines de mètres) de l’océan Pacifique centre et est caractérisée par une température anormalement basse de ces eaux.

Ici sur 1 mois, on peut observer quelques changements 

Il existe 2 types de Nina. L’une est favorable et l’autre non. Pour ce qui concerne la Nina actuelle, et comme l’année dernière, elle est pour l’heure non favorable. On peut constater également un renforcement du blob chaud dans le pacifique nord du début aout à début septembre 2021. Une CP est non favorable à un hiver froid et une EP est favorable à un hiver froid en Europe de l’Ouest. Les comparatifs sont saisissants vers une Nina CP. 

La Niña devrait se maintenir sur l’hiver 2021/2022, on peut noter une alerte de « Niña watch » émise par la NOAA pour les mois à venir.  Mais les prévisionnistes du Centre de prévision climatique de la NOAA ont publié cette Niña, ce qui signifie qu’ils voient probablement La Niña émerger (~ 55%) au cours de la période septembre-novembre et durer tout l’hiver 2021-2022.

L’activité solaire reprend de la vigueur, mais dans son ensemble, elle reste encore calme malgré des prévisions qui annoncent un cycle 25 supérieur au cycle 24.

Le suivi peut se faire ICI : https://www.swpc.noaa.gov/

Conclusion : Nous aurions donc un hiver précoce, et certainement un début d’hiver en fanfare. Il reste à surveiller que la QBO ne fasse pas un retournement soudain comme on a pu le constater il y a 2 ans. Le Blob chaud du Pacifique Nord se renforce et pourrait bien contrarier la QBO. La Nina de type CP va donc persister sur l’hiver qui arrive mais ne devrait pas être favorable à ce que des anomalies froides persistent. Bien au contraire, on devrait constater à un renversement de la situation hivernale au mois de janvier, vers un flux d’ouest important sur février 2022. Cet hiver commencerait fort, et ne devrait pas entrer dans les statistiques des hivers en dessous des normes, après un début précoce comme on a pu le voir ci dessus. Les indices AO et NAO seraient négatifs.

Novembre et Décembre seraient donc assujettis aux gouttes froides sur l’Europe de l’Ouest et la France, les massifs seraient largement desservis par de belles chutes de neige. On pourrait donc assister à des chutes de neige en plaine également. Le vortex polaire serait décentralisé et aiderait largement à cet état dépressionnaire. Les températures seraient en dessous des moyennes.

Janvier connaitrait un changement de phase, et on passerait d’un flux de nord à un flux d’ouest. Le renforcement du vortex polaire apporterait en cours de mois un fort flux d’ouest, voir tempétueux. Les températures repasseraient au dessus des moyennes saisonnières

Février serait donc sous un régime d’ouest avec un flux qui pourrait être puissant tant le vortex polaire sera centralisé sur le pôle. Les flux seraient tempétueux. Les indices repasseraient largement en positif. Les températures resteraient au dessus des moyennes saisonnières. L’hiver finirait par avoir une moyenne de températures au dessus des normes.

Cependant, tout ceci reste à interprétation tant la situation des indices est délicate cette année. On peut toujours s’attendre à des surprises, après tout la météo n’est pas une science exacte. La QBO pourrait jouer les troubles-fêtes soit en passant plus largement en négative ou bien être largement contrariée. Un renversement de Nina CP vers EP reste possible. Une chose est certaine, la situation actuelle reste différente de l’année dernière, on vient de passer un été qui a été ressenti comme « pourri » sur nos contrées, qui du coup à contrarié les prévisionnistes. Ce n’était pas le cas l’année dernière.

Adaptation Terra Projects

 

 

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