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Les trois scénarios catastrophes d’Hubert Reeves

Voici d’autres scénariis possibles d’une climatologie devenue imprévisible. Dans son livre Mal de Terre, Hubert Reeves décrit tel un médecin au chevet de son malade les différentes évolutions possibles du climat de la Terre.
Les thermomètres indiquent que la température monte, monte… Les conséquences de ce réchauffement climatique seront terribles. Selon la température maximale atteinte, on peut établir trois scénarios différents décris par Hubert Reeves.
1… Scénario Désert

« Il se rapporte à l’aspect de la Terre si, au-delà de l’an 2100, la température montait encore d’une dizaine de degrés.
Les étendues désertiques, déjà en expansion rapide, prendraient des proportions toujours plus grandes au détriment des surfaces arables. On assisterait sans doute alors à une migration massive de la faune et de la flore vers les régions polaires. (…) La transition serait vraisemblablement trop rapide pour permettre à la majorité des animaux et des végétaux de s’adapter.
Ce n’est qu’au prix d’une climatisation forcenée que quelques humains privilégiés y parviendraient. » Et nous savons aujourd’hui que la climatisation accroît l’effet de serre par deux phénomènes : les climatiseurs sont gourmands en électricité (dont la production mondiale se fait aujourd’hui à 80% par les énergies fossiles) et les gaz réfrigérants utilisés sont de puissants gaz à effet de serre qui finissent tôt ou tard dans l’atmosphère, soit à cause des fuites des circuits réfrigérants, soit lors du démantèlement de l’appareil.
« Par ailleurs, la dilatation thermique de l’eau, associée à la fonte des glaces du Groenland et de l’Antarctique, pourrait élever le niveau des océans de plusieurs mètres, inondant les villes côtières et de larges étendues continentales de basse altitude, réduisant encore plus les surfaces habitables. » Des régions européennes comme la Camargue ou les polders hollandais seront touchées régulièrement par de dramatiques inondations.
2… Scénario Geyser

« Imaginons maintenant que, sous l’influence synergique des gaz à effet de serre, la température augmente encore de plusieurs dizaines de degrés. Disons jusqu’à 60 ou 70°C. (…) La fraction des espèces exterminées dépasserait celle de toutes les extinctions antérieures. »
« La plus grave extinction a eu lieu il y a 250 millions d’années. Plus de 90% des espèces ont disparu de la surface terrestre. La température est montée de dix degrés au dessus de la température normale. Le scénario Geyser envisage donc une situation bien plus dramatique que ce qu’a connu la Terre il y a 250 millions d’années. »
« Une exception notable : la vie bactérienne. Son extraordinaire robustesse est l’une des grandes découvertes de la biologie contemporaine. On appelle « extrémophiles » des variétés de bactéries capables de vivre dans des conditions stupéfiantes. Dans les milieux les plus acides, les plus alcalins, les plus salins, les plus intensément radioactifs. A des températures voisines du point d’ébullition de l’eau (100°C) ou celui du gel (0°C). » »Chronologiquement, conclut Hubert Reeves, nous reculerions d’environ un milliard d’années dans l’histoire de la biologie. »
3… Scénario Vénus

« C’est le scénario le plus catastrophique, on suppose le pire. On parlerait dans cette situation de températures nettement supérieures à 100°C. Même les plus robustes extrémophiles seraient vraisemblablement incapables de résister.
Nous l’appellerons le « scénario Vénus ». Nous l’avons sous les yeux quand nous admirons la magnifique étoile du Berger briller dans le ciel du soir ou du matin. Mais son éclat nous envoie un sombre message, un avertissement dramatique. Vénus est stérile. Observée de près par les sondes spatiales, sa surface est un enfer. La température y est de 460°C. Il y pleut de l’acide sulfurique. (…) L’atmosphère de Vénus, composée de gaz carbonique, est responsable de ce gigantesque effet de serre. Aucune vie, telle que nous la connaissons, n’y est possible.

Ce scénario Vénus correspondrait, selon Hubert Reeves à un recul de quatre milliards d’années dans le développement de la complexité cosmique sur notre planète …
Pour davantage de renseignements dans la description des scénarios, reportez-vous au livre d’Hubert Reeves, Mal de Terre, aux éditions du Seuil (2003). Il contient par ailleurs d’autres éléments d’appréciation de la crise planétaire  dans laquelle nous sommes engagés

Source : http://generationsfutures.chez-alice.fr/livre/3scenarios_de_Reeves.htm
Réponse d’Alain Coustou (quand il était encore avec nous) :

J’ai la très désagréable impression que Hubert Reeves a largement « pompé » mes textes publiés en 2004 dans l’ouvrage collectif « l’effet Vénus », disponible aux éditions Eons en ligne (http://www.eons.fr/), coll Eons Dossiers, ou du moins les enchaînements qu’il décrit ensuite lui-même. J’avais alors abandonné mes droits d’auteur sur mes textes de « l’Effet Vénus » au profit d’une association environnementaliste (Action pour le développement durable)

J’y annonçais déjà en effet les scénarii décrits ensuite par Reeves, y compris l’effet Vénus, illustré par une nouvelle (« Nyos 2030 ») publiée sous le pseudo de Alain Castebord.

Mais en fait, Reeves a – semble t’il – écrit son livre très hâtivement, sans vérifier, sans connaître le modèle que j’avais utilisé et sans tenir compte de certains éléments qui rendent en fait le scénario « effet Vénus » peu probable, quoique pas totalement impossible. La crédibilité de son ouvrage en est donc très sérieusement entachée.

Dommage, car Hubert Reeves est un vulgarisateur scientifique de grand talent (j’ai lu et apprécié pratiquement tous ses ouvrages, en particulier « Poussière d’Etoile »).

En fin 2005, j’ai écrit un nouvel ouvrage (« Terre, fin de partie? ») toujours publié aux éditions en ligne Eons, beaucoup plus approfondi et qui relativise et compléte certains des éléments de « L’effet Vénus ». Cet ouvrage qui en est à sa seconde édition (septembre 2005) et à son troisième tirage commence à être bien connu dans les milieux de la climatologie et a poussé certains climatologues français et américains à revoir leurs prévisions. C’est en particulier le cas de David Archer, le climatologue US bien connu, qui a récemment pratiquement validé mon modèle et mes prévisions, à l’exception de mon timing qu’il juge cependant possible, ce qui serait d’après lui effrayant (« scary »).

Alain

Maître de Conférences à l’Université Bordeaux4

http://groups.msn.com/Climat-Banquise-Methane/

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