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L’éruption de la Palma est enfin stoppée

credit Instituto Español de Oceanografía @IEOoceanografia

Cet arrêt a été pressenti plusieurs fois ces trois derniers mois, avant que l’éruption reprenne quelques jours plus tard, au grand désarroi des habitants de cette île des Canaries.

Après un peu plus de trois mois d’activité, le volcan Cumbre Vieja entre en léthargie : l’éruption sur l’île espagnole de La Palma a officiellement pris fin. « Aujourd’hui le comité scientifique peut le dire [que] l’éruption est terminée », a annoncé Julio Pérez, le directeur du plan d’urgence volcanique des Canaries, lors d’une conférence de presse samedi 25 décembre.

« Il n’y a pas de lave, pas d’émission de gaz significative, pas de secousses sismiques significatives », a énuméré le responsable, rappelant que cette éruption a duré « quatre-vingt-cinq jours et dix-huit heures », depuis le 19 septembre. Il fallait dix jours consécutifs sans signe visible d’activité volcanique, délai requis selon les experts scientifiques, pour pouvoir affirmer que l’épisode était terminé, alors que la fin de l’éruption a été pressentie à plusieurs reprises ces trois derniers mois, avant de reprendre à chaque fois quelques jours plus tard, au grand désarroi des habitants de l’île.

Désormais, le Cumbre Vieja est en léthargie, ses torrents de lave sont noirs, figés, durcis, et une couche de sable noir – de la cendre – s’est déposée comme un voile sur l’endroit. Il faudra des années, voire une décennie pour nettoyer, déblayer, reconstruire et se réapproprier ce terrain défiguré.

Les experts ont d’ores et déjà mis en garde : la zone restera dangereuse pendant encore quelque temps en raison de la persistance d’émissions de gaz toxiques et du fait que la lave mettra beaucoup de temps à refroidir. Sans compter les risques d’effondrement de terrain.

L’activité volcanique est inscrite dans l’histoire de La Palma, qui, comme les six autres îles de l’archipel des Canaries – situé dans l’océan Atlantique, au large des côtes nord-ouest de l’Afrique – est d’origine volcanique. Il s’agissait toutefois de l’éruption la plus longue que l’île ait connue : débutée le 19 septembre, c’était la première depuis cinquante ans, après celles du volcan San Juan en 1949 et du Teneguia en 1971.

Malgré sa durée et les images impressionnantes des coulées de lave en fusion, elle n’a fait aucun mort, mais a provoqué d’énormes dégâts : plus de 7 000 personnes ont été évacuées, parmi lesquelles environ 600 vivent encore dans des hôtels, et près de 3 000 bâtiments ont été détruits.

La lave a recouvert 1250 hectares de la superficie de l’île et l’a même agrandie: les coulées qui ont atteint la mer se sont solidifiées et ont donné naissance à deux péninsules, ajoutant à la superficie de l’île 44 ha pour l’une et 5 ha pour l’autre, selon les dernières données fournies par les autorités locales.

Au plus fort de l’épisode, le volcan a craché des milliers de litres de lave, produisant des coulées bouillonnantes et fluorescentes qui descendaient le long de la montagne, le tout dans un vrombissement constant.

Trois mois de paralysie, avec de régulières interruptions du trafic aérien et la fermeture de l’aéroport de La Palma, sur cette petite île fortement dépendante du tourisme. La lave a également fait beaucoup de mal aux plantations de banane, l’autre secteur clé de l’économie locale, puisqu’il représente 50% de son PIB.

Sur les 70.000 hectares de l’île, 10% sont consacrés à l’agriculture, principalement à la culture de la banane (43%), selon la fondation Réserve mondiale de la biosphère de La Palma. Les dommages pourraient dépasser les 900 millions d’euros, selon les autorités locales.

sources : https://www.lemonde.fr/ / https://www.lefigaro.fr/

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