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Le Sahara reverdit

Le Sahel reverdit ! Ce n’est pas une incantation, mais une tendance bel et bien observée par des chercheurs qui ont dépouillé quinze ans de photographies satellites de la région. Ces géographes européens affirment que les terres cultivables commencent à reprendre progressivement du terrain. Une bonne nouvelle ! Décidément le changement climatique ne ressemble à aucun scénario prévu…  Ici c’est une photo de la foret des cèdres au Maroc.

 

On rappelait, lors du récent sommet de la Terre à Johannesburg, que 45 % du territoire africain est affecté par la désertification, le Sahel étant de loin le plus touché. Mais selon les chercheurs qui ont publié leurs résultats dans la revue New Scientist (18/09/02), la tendance est au retour du vert. Ainsi, dans le sud de la Mauritanie, au nord du Burkina Faso, au nord-ouest du Niger, au centre du Tchad, dans une bonne partie du Soudan et de l’Erythrée, on note un verdissement.

 

Une autre équipe, constituée de chercheurs britanniques, suédois et danois (College of London), a clairement observé, images satellites à l’appui, que la végétation s’est développée dans cette frange sud du Sahara, depuis une quinzaine d?années, notamment en Mauritanie. Quant aux raisons de ce « spectaculaire » recul des dunes, elles demeurent quelque peu incertaines. Les chercheurs invoquent simultanément l’augmentation des pluies et la mise en oeuvre de nouvelles pratiques agricoles.

Les dunes du Sahara reculent au profit de la végétation, selon deux études rapportées par le magazine New Scientist. La frange sud du désert du Sahara, qui traverse le continent africain de côte Atlantique aux rives de la mer Rouge, reverdirait ainsi depuis le milieu des années 80. Après des années d’avancée du désert, cette inversion de tendance paraît spectaculaire.
La pluie est en effet d’une certaine manière revenue. Irrégulière certes, mais assez peut-être pour oublier un peu les temps de grande sécheresse. Entre 1987 et 1999, les experts constatent une hausse de la pluviométrie.

L’analyse pays par pays donne des résultats parfois très encourageants. Ainsi, en 1998, un bulletin établi conjointement par le Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS) et la FAO fait état « d’une extraordinaire saison des pluies du Sahel qui s’est achevée en octobre » et prévoit que la Mauritanie pourrait connaître sa meilleure année de production, le Mali un record de production rizicole alors que le Burkina et le Niger s’attendent à une production exceptionnelle des cultures pluviales. L’imagerie satellite confirme une couverture végétale propice à l’élevage. La même année, le service national météorologique rapportait que Niamey, qui reçoit normalement 400 à 600 mm de pluie par an, avait enregistré 1 000 mm au 8 septembre. L’année suivante (1999) est, elle aussi, marquée par des précipitations bien réparties et supérieures à la moyenne dans certains endroits.

Reste que l’on ne peut s’empêcher de penser que si la pluie a favorisé le retour de la végétation et les cultures de décrue notamment, rien n’assure qu’elle continuera à être au rendez-vous ! D’autant que les spécialistes expliquent que les sécheresses désastreuses sont liées au phénomène El Nino Southern Oscillation ou encore que la baisse de la pluviométrie (à partir de 1965 dans l’ouest du Sahel) résulte probablement d’une modification de la circulation atmosphérique globale, engendrée par les fortes différences de température entre hémisphères Sud (chaud) et Nord (froid). Enfin, comment compter sur le ciel, alors que l’on se pose la question de l’impact du réchauffement global du climat et que les scénarios envisagés ne permettent pas actuellement d’en prévoir les effets régionaux sur la pluviométrie ? Bref, on dira que les pluies ont de nouveau arrosé l’inquiétante aridité sahélienne ces dernières années et qu’il y eut certainement des hommes pour savoir les retenir ! Pendant longtemps le déficit pluviométrique a plutôt été subi, générant un sentiment d’impuissance. Pour éviter ce fatalisme, nombre de recherches ont conduit à des solutions : reforestation, mise en place de brise-vent, rétention des eaux de ruissellement, système de surveillance et d?alerte des sécheresses. Leur mise en oeuvre a certainement, comme le disent ces géographes, contribué à la reconquête du désert et à redonner un peu de vie à ces régions vouées à l’érosion. Les exemples sont là.

Les récentes invasions de criquets prouvent, une saison pluvieuse qui fut hors norme. Les Ouragans nés dans l’Atlantique sont activés par des dépressions en Afrique Centrale. L’été frais 2004 sur l’Europe a apporté plus de pluie sur l’Afrique. Ainsi pendant que l’on parle de réchauffement global, des zones se refroidissent, d’autres s’assèchent, puis d’autres deviennent plus humide. Cet apport d’eau douce en Afrique serait il un signe de bouversment climatique majeur ? Il est fort à parier que oui. Ainsi, avec un pole nord qui fond, un groenland qui se refroidit, des zones qui s’assèchent, l’Afrique connait une période plus humide pour le bonheur des Africains et des criquets. Cela faisait 50 ans que l’on n’avait pas vu de criquets aux Iles Canaries. Le changment climatique ne semble ressembler à aucun scénario prévu. On peut rêver d’avoir de nouveau des lacs intérieurs dans un Sahara qui reverdit et se repeuple…

sources : http://www.sahara-marocain.com/article80.html / http://www.editions.corlet.fr/panoramiques/sun/html/41.html /http://archquo.nouvelobs.com/cgi/articles_sea?ad=sci_20020919.OBS0232.html&host=http://permanent.sciencesetavenir.com/

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