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Le mystère du lac Vostok

Avant la glace. Situé au coeur du supercontinent Gondwana, tempéré et humide, l’Antartique est devenu une masse distincte voici 70 millions d’années. La roche mére (bedrock) de l’antartique oriental remonte à 3 milliards d’années et compte parmis les plus anciennes du globe. Formé d’un puzzle complexe de blocs crustaux et parsemé de volcans, l’Antarctique occidental date seulement de 700 millions d’années…

Sous la calotte glaciaire se cachent des îles et montagnes, des vallées et des lacs. 2,5 millions de mesures d’épaisseur de glace ont été prélevées durant 50 ans, par les scientifiques de quize pays regroupés au sein du consortium BEDMAP. Des cartes topographique très précises ont été établies. La température moyenne de la péninsule Antarctique a augmenté de 2,5 °C depuis les années 1950. La végétation a conquis de nouvelles zones, les colonies de manchos se sont déplacés et environ 8000 Km2 de glace se sont évanouis. Le climat de l’Antarctique change lentement. L’Antarctique renferme 90% de la glace et 70% des réserves d’eau douce. L’épaisseur moyenne de la glace ateint les 2000 mètres d’épaisseur avec quelques pointes à 5000 mètres. Les vent souflent à plus de 130 km/h. Le lac Vostok à 3477 mètres avec sa base russe.

Ce lac fascine les scientifiques. Comment cette étendue d’eau de 270 km par 50 km s’est-elle constituée ? Comment peut-elle rester liquide ? Qu’elles formes de vie a bien pu s’y adapter à ses profondeurs sombres et glaciale et soumises à de hautes pressions ? C’est le plus grand lac sous-glacière du monde, enterré sous 3750m de glace. Il s’agit d’une étendue d’eau grande comme le lac Ontario (environ 230 km sur 50) enfouie à 4 km sous la glace. L’endroit, découvert au milieu des années 70, n’a jamais été exploré et demeure mystérieux. L’origine du lac Vostok est mal connue. On pense toutefois qu’il s’est formé à une époque où la couche de glace atteignait déjà son épaisseur actuelle. Il s’agit donc d’un environnement qui isolé du reste du monde depuis des centaines de milliers d’années, voire des millions. Mais comme la glace de l’Antarctique contient des micro-organismes congelés, il est possible que cette poche d’eau souterraine ait été « contaminée » par la vie. Cette vie aurait pu évoluer pour prendre des formes étranges, inconnues ailleurs. Le lac Vostok est un environnement sous haute pression, sans lumière et où les températures sont très basses. Mais il est possible que certaines régions soient réchauffées par des sources chaudes. En 1996, un forage russe à travers la glace s’est arrêté à 100 mètres du lac : on avait peur de le contaminer avec des organismes venus de la surface. La conférence de Cambridge soit discuter de la méthode à suivre pour éviter ce genre de désastre. Parmi les chercheurs qui s’intéressent au lac Vostok, il y a une équipe de la NASA. L’agence spatiale voit des ressemblances entre ce lac antarctique et une lune de Jupiter, Europa. On estime en effet qu’il existe un océan sous la surface gelée de cette lune. L’exploration du lac Vostok pourrait permettre à la NASA de mieux comprendre ce type d’environnement et de tester des technologies qui pourraient un jour être employées sur Europa.

Ces projets risquent néanmoins d’être contrariés par un article paru dans le dernier numéro du journal du Centre de recherche géophysique, basé aux Etats-Unis. Dans cet article, Chris McKay, chercheur à la Nasa en Californie, met en garde sur la nécessité d’être particulièrement prudent pour forer dans le lac Vostok. Selon le chercheur, la forte concentration de gaz présente dans le lac  »risque de générer une éruption violente si l’eau du lac était amenée en surface ».  »La concentration de nitrogène et d’oxygène dans l’eau du lac, de 2,5 litres par kilo, est à peu près celle contenue dans une canette de Coca-Cola fermée (où le gaz est en l’occurence du C02) », a indiqué le scientifique.  »Nos travaux suggèrent que les scientifiques russes et américains, qui étudient ce lac, soient très prudents en forant parce que ces concentrations de gaz pourraient rendre l’eau du lac très instable et potentiellement dangereuse », a estimé M.McKay. Il a précisé que les recherches actuelles ont démontré que les taux d’oxygène dans le lac sont 50 fois supèrieurs à ceux habituellement rencontrés dans un lac ordinaire. Selon ces recherches, les organismes vivants dans le lac Vostok ont sans doute évolué d’une manière spécifique pour s’adapter à ces conditions extrêmes, par le biais d’une forte concentration d’enzymes protecteurs leur permettant de survivre dans un environnement pauvre en oxygène. Ce lac apporterait d’immenses renseignements sur la vie dans les lacs sous glacières dans l’espace (Europe), mais risque de sonner le glas à la vie du lac Vlostok. De plus, cette concentration de gaz, lors de sa percée risque de provoquer une explosion en surface.

sources : http://paysdumonde.ueaf.net/antarctique/

http://www.cybersciences.com/cyber/3.0/n1452.asp

http://www.actu-environnement.com/ae/news/266.php4

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