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Le Groenland fond 2 fois plus vite que prévu

La débacle actuelle du Groenland était sous estimée, l’apport d’eau douce dans les eaux de l’Atlantique Nord est susceptible de ralentir les courants verticaux dits thermo-haliens, moteur du Gulf Stream.

C’est ce que viennent de montrer des chercheurs du Laboratoire de glaciologie et géophysique de l’environnement (LGGE (1), Grenoble) et de l’Université catholique de Louvain (Belgique) en s’appuyant sur une nouvelle évaluation de données satellitaires et sur des modélisations climatiques régionales. Leurs travaux, paru dans la revue Geophysical Research Letters, permettent de réévaluer à la hausse la surface du Groenland touchée par la fonte au moins un jour par an, estimant qu’entre 1979 et 2005, elle s’est accrue de 42 %, tandis que la température moyenne d’été augmentait de 2,4°C.

Une évaluation qui permet de montrer qu’au cours des 25 dernières années, l’accélération de la fonte superficielle de la calotte glaciaire du Groenland a été deux fois plus importante que ne permettaient de l’estimer les études antérieures.

Un résultat qui conforte, s’il eut été besoin, la thèse du réchauffement climatique amorcé, un réchauffement que nul ne peut raisonnablement ne pas imputer aux rejets de gaz à effet de serre consécutifs à l’activité humaine. Ces derniers résultats revêtent pour l’Europe un caractère tout particulièrement important tant l’impact de la fonte des glaces groenlandaises sur le climat du pourtour atlantique est majeur(2). Ils sont également majeurs compte tenu de l’augmentation du niveau des mers qu’impliquerait la débacle de la calotte glacière du Groenland.

La différence majeure qui a été ainsi mesurée est la conséquence d’une correction apportée au traitement des données obtenues par satellite, lesquelles étaient faussées par la couverture nuageuse agissant comme un masque.
En combinant les nouvelles données satellite à un modèle numérique récent de simulation du climat régional (3), les chercheurs ont établi que la fréquence d’apparition des nuages d’eau liquide a clairement augmenté entre 1979 et 2005. Comme les précédentes études ne tenaient pas compte de la présence de ces nuages et de leur effet de masque sur les données satellitaires micro-ondes, elles tendaient à sous-estimer l’étendue des zones de fonte.

Cette nouvelle étude conduit à réviser à la hausse d’un facteur 2 l’accélération de la fonte de surface ayant affecté la calotte groenlandaise au cours des 25 dernières années.

Un résultat cohérent avec l’estimation de l’évolution de la température d’été sur l’ensemble du Groenland à la hausse de 2,4°C ces 25 dernières années. Ainsi en 2005, la superficie de glace subissant une fonte de surface au moins un jour par an a augmenté de 42% depuis 1979, soit l’équivalent du tiers de la France. Les régions du nord du Groenland sont particulièrement touchées, puisqu’on y observe depuis l’an 2000 des fontes à plus de 1500 mètres d’altitude, ce qui n’avait jamais été observé jusqu’alors.

(1) Unité mixte CNRS et Université Joseph Fourier
(2) L’apport d’eau douce dans les eaux de l’Atlantique Nord est susceptible de ralentir les courants verticaux dits thermo-haliens, moteur du Gulf Stream. Changement climatique : influence du Gulf Stream – Sciences&Nature
(3) Ce modèle s’appuie notamment sur des données fournies par le Centre européen de prévision météorologique et repose sur un modèle de neige très élaboré.
Source : CNRS

source : http://www.frequenceterre.com:80/

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