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Idiocratie : le risque d’un monde de plus en plus idiot

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Une étude islandaise a dévoilée le mercredi 18 janvier 2017 et qui démontre que les groupes de gènes influant sur notre capacité à faire de longues études sont de moins en moins nombreux.

Va-t-on bientôt vivre comme dans le film Idiocracy ? Dans cette comédie américaine de 2007, deux personnages, sortant de cinq siècles d’hibernation, se réveillent dans une société stupide. Un monde si stupide que les deux héros représentent les êtres les plus intelligents de la planète. A l’origine de cette mutation, la reproduction beaucoup plus rapide des personnes peu éduquées.

Pas de panique, la fiction n’est pas encore devenue réalité. Mais une étude scientifique islandaise de mai 2016 et dévoilée récemment dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, affirme que la sélection naturelle rend les gènes prédisposant leur porteur à faire des études longues de plus en plus rares. Menée par la société de Reykjavík deCode, sur une base de données contenant les informations génétiques de plus de 100 000 Islandais, elle affirme que le nombre de ces gènes a peu à peu diminué entre 1910 et 1975.  

Et les recherches scientifiques ont trouvé les coupables. Les porteurs de ces gènes eux-mêmes, qui auraient en effet tendance à moins se reproduire, et plus tard, affaiblissant donc la transmission de ce gène. Même les porteurs qui arrêteraient prématurément leurs études aurait une fertilité inférieure au reste de la population. Selon Kari Stefansson, l’un des chercheurs cité par The Guardian: « Si vous êtes génétiquement prédisposé à faire plus d’études, vous l’êtes aussi à avoir moins d’enfants. » 

L’étude nuance cependant la portée réelle de cette raréfaction. La baisse moyenne du quotient intellectuel ne serait que de 0,043 point par décennie. Ce n’est qu’en cas de tendance continue et prolongée sur plusieurs siècles que les effets pourraient être sérieux, selon Kari Stefansson. A terme, il pourrait y avoir « des effets dramatiques sur les prédispositions génétiques (…) et à moins que quelque chose vienne le contrecarrer, cela pourrait avoir des effets profonds sur le niveau d’éducation de notre société ».  

D’autres scientifiques insistent sur le rôle mineur que jouerait la génétique sur le niveau d’éducation. Toujours dans le Guardian, Melinda Mills, professeur de sociologie à l’université d’Oxford affirme: « L’éducation que nous recevons, la date à laquelle nous avons des enfants et combien, est largement déterminée par des facteurs sociaux et environnementaux. Cela surpasse les effets sur la génétique. » Jonathan Beauchamp, économiste à l’université de Harvard, estime lui, « problématique » de prédire des tendances futures quand « personne ne sait ce que le futur va apporter comme changements dans la culture et la société ». Pour le coup, ce n’est pas idiot comme réponse. 
 

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