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Gulf Stream ou circulation Thermohaline ?

Voici des précisions qui apporteront une pierre à l’édifice des courants marins de ce qui se passe dans l’Altantique Nord. Les médias et les réalisateurs d’Hollywood ont fait de ce courant océanique une star. Source de chaleur pour l’hémisphère Nord, il serait menacé d’extinction par le réchauffement climatique. Info ou intox ?

« Le jour d’après » reste gravé dans la mémoire de millions de spectateurs Ce film catastrophe réalisé en 2004, par Roland Emmerich, montrait les effets dévastateurs de notre mode de vie sur notre planète. Aidé des conclusions d’études scientifiques, le réalisateur n’a pas hésité à pousser certaines hypothèses jusqu’au paroxysme, univers hollywoodien oblige ! New York emprisonnée dans les glaces, ce n’est pas pour maintenant. Pour cela, il faudrait l’arrêt total de ce fameux Gulf Stream.

Deux courants bien distincts

Il existe un amalgame entre deux courants océaniques oeuvrant dans l’Atlantique : le Gulf Stream et le courant thermohalin. Il faut bien faire la distinction entre les deux avant de s’aventurer dans une quelconque analyse ou prévision.

Le Gulf Stream est un courant dit de surface. Il part de la Floride et se prolonge vers le nord-est en direction de l’Europe, sous forme de tourbillons tournant dans le sens des aiguilles d’une montre. Il transporte des masses de chaleur vers les régions européennes et nordiques grâce à plusieurs moteurs tels que les vents (les alizés), la rotation de la Terre et la force de Coriolis.

Le courant thermohalin ou le « tapis roulant » est, lui, un courant vertical, dit de profondeur. Son mouvement est généré par la différence de densité des masses d’eau. L’eau venant du sud est plus chaude et moins salée que celle au nord. Cette masse d’eau chaude transportée en surface dans ces régions nordiques échange de la chaleur avec l’atmosphère plus froide. L’eau se refroidit et se charge en sel. Elle reprend le chemin du sud mais cette fois, elle plonge sous la masse d’eau chaude car elle est beaucoup plus lourde, du fait de sa forte densité.

Un plus menacé que l’autre

Le réchauffement climatique, du en partie à l’émission de gaz à effets de serre tels que le CO2, cause de terribles dégâts aux pôles. La calotte glaciaire ne cesse de se réduire comme peau de chagrin, les glaciers nordiques s’effritent de plus en plus. Conséquence : la modification de la salinité de l’eau océanique.

L’eau douce venant de la fonte des glaces va diminuer la teneur en sel des eaux de l’Atlantique Nord. Le courant thermohalin s’en trouve alors complètement perturbé, pas le Gulf Stream, car la masse d’eau froide moins chargée en sel n’arrive plus à plonger aussi profondément. Toute la boucle est alors remise en cause et réduit donc l’apport de chaleur vers l’Europe et le Nord en général.

Une étude scientifique réalisée par Harry Bryden et publiée dans la revue « Nature » en décembre 2005 indique une perte de 2°C dans l’océan Atlantique Nord. Mais cette simulation est très loin d’être fiable à 100%, sa marge d’erreur est conséquente

Et le Gulf Stream dans tout ça ?

Cette boucle océanique contribue également à transporter dans le Nord de la chaleur et du sel, mais contrairement à la circulation thermohaline, il n’est pas directement menacé de diminution et de disparition par le réchauffement climatique.

Pour que le Gulf Stream cesse, il faudrait la disparition de l’anticyclone des Açores (un des moteurs du courant). Pour arriver à cela, il serait nécessaire d’avoir une énorme perturbation dans les flux de chaleur via l’atmosphère entre l’équateur et les pôles, en d’autres termes que l’équateur change de place. Autre changement pour que le Gulf Stream s’évanouisse : une modification des paramètres de rotation de la Terre, responsables des vents, principaux moteurs de ce courant océanique.

Autant dire que le Gulf Stream ne risque pas de disparaître. Le « tapis roulant » est, lui, vraiment menacé et il joue un rôle crucial dans le climat du Nord. L’Europe ainsi que les régions nordiques risquent de voir leur climat changer et leurs températures chuter. D’ici 2010, les scientifiques prévoient une perte de 10% à 50% de cette circulation thermohaline. Cette large estimation résulte du calcul de la hausse de la température des océans et de la diminution en sel à cause des fortes précipitations et de la fonte des glaces.

Certains chercheurs estiment que le Gulf Stream pourrait suppléer cet amoindrissement de la circulation thermohaline. Mais jusqu’à quel point ?

source : http://www.linternaute.com/

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