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Ebola : Le monde en état d’urgence selon l’OMS

Avide et meurtrier, le virus Ebola est de retour en Afrique. « Ennemi public numéro un » dans un pays qui en compte tant, la République démocratique du Congo (RDC), l’épidémie, déclarée en août 2018 dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, est la dixième et la plus grave enregistrée au Congo depuis 1976. Mercredi 17 juillet, alors que le virus a déjà tué 1 700 personnes, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a décrété cette nouvelle épidémie « urgence sanitaire mondiale ».

Le directeur général de l’OMS, l’Ethiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus, a indiqué qu’il « était temps pour le monde de prendre acte » de l’épidémie de fièvre hémorragique. Le spectre de la précédente épidémie, qui a frappé trois pays d’Afrique de l’Ouest de 2014 à 2016, et son terrible bilan de plus de 11 000 morts et 28 000 personnes infectées, sont présents dans tous les esprits.

Malgré les efforts coordonnés et un vaccin efficace, la lutte contre le virus mortel en République démocratique du Congo ne suffit toujours pas à stopper l’épidémie.

Une flambée épidémique sévère a touché les provinces du nord-est de la RDC, elle a contaminé 2 512 personnes et en a tué 1 676 depuis la déclaration de l’épidémie en août dernier, selon les chiffres communiqués par l’OMS, en dépit des moyens déployés comme les équipes médicales spécialisées, un vaccin efficace et de nouveaux traitements testés dans la région.

La flambée est déjà la seconde plus importante jamais enregistrée, juste derrière l’épidémie qui avait éclaté en Afrique de l’Ouest entre 2014 et 2016 au cours de laquelle 11 300 personnes avaient trouvé la mort. Dans sa forme la plus extrême, la fièvre hémorragique virale provoque des saignements incontrôlables puis la mort.

Dans cette épidémie, le virus semble affecter un nombre anormalement élevé d’enfants et tuer une grande partie des personnes contaminées avant même qu’elles n’aient sollicité ou reçu un traitement dans les centres Ebola pourvus en personnel humanitaire local et international. Le personnel chargé de suivre la propagation de la maladie identifie de nouveaux cas sans aucun lien évident avec les patients précédents, ce qui amène les spécialistes de la santé à adopter une vision pessimiste quant à la fin de l’épidémie.

Les efforts fournis pour contenir le virus ont été entravés par le parcours de la flambée qui s’est propagée dans des régions fortement marquées par la méfiance envers les étrangers et donc par une forte hésitation à solliciter un traitement. De même, les conflits politiques et la violence qui tourmentent la région, notamment les assauts explicitement dirigés contre les secours Ebola, compliquent la tâche du personnel humanitaire souhaitant enrayer l’épidémie.

« Je ne suis pas du tout optimiste en ce qui concerne la mise sous contrôle de l’épidémie à court ou moyen terme. Toutes les données indiquent une flambée étendue, » déclare Lawrence Gostin de l’université de Georgetown, directeur du centre collaborateur de l’OMS sur le droit international de la santé. « Avec le manque de confiance que l’on rencontre actuellement et la violence explosive, sans aucun plan pour surmonter ces obstacles, le nombre de cas ne fera qu’augmenter avec une transmission potentielle à échelle régionale ou mondiale. »

Plus la mise en place d’un traitement prend du retard, plus le virus est dangereux car il est plus susceptible de se propager et de tuer, indique Natalie Roberts, coordinatrice des opérations d’urgence pour Médecins sans frontières (MSF).

Extraits et sources : https://www.lemonde.fr/ / https://www.nationalgeographic.fr/

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