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Dans le monde, plus de 90 % des ressources sont consommées sans être réutilisées

Pour la première fois, l’économie mondiale a absorbé plus de 100 milliards de tonnes de matériaux en un an : un record. Pour autant, seuls quelques pour cents sont recyclés, alerte un rapport. Le rôle des gouvernements est essentiel pour passer d’une économie linéaire à une économie circulaire, sous peine de « désastre mondial ».

« Nous risquons un désastre mondial si nous continuons à traiter les ressources de la planète comme si elles étaient inépuisables. » Dans un rapport opportunément publié ce mardi, au premier jour du World Economic Forum, Harald Friedl, le directeur du think tank Circle Economy, met en garde. En 2017 (derniers chiffres disponibles), l’économie mondiale a absorbé plus de 100 milliards de tonnes de sable, de minerais, de métaux, de pétrole, de bois, etc. Du jamais vu.

En cinquante ans, l’utilisation de ces matériaux a quasiment quadruplé… En 1970, moins de 27 milliards de tonnes suffisaient encore à la faire avancer. Et les besoins sont loin de diminuer puisque, d’ici à 2050, la consommation mondiale de matériaux devrait atteindre 170 à 184 milliards de tonnes, selon le Panel international pour la gestion durable des ressources de l’ONU). L’OCDE a récemment fait le calcul : c’est plus de 45 kilogrammes par jour et par personne.

Le problème est que l’économie mondiale est aujourd’hui très loin d’être circulaire. Seuls 8,6 % de toutes ces ressources (Circle Economy y inclut la biomasse) sont réutilisées, révèle le rapport, qui a reçu le soutien de WWF, aussi bien que du gouvernement du Chili, du groupe Philips ou de l’ONU. La proportion a même baissé comparé aux 9,1 % qui avaient été estimés dans le premier rapport de Circle Economy en 2018.

« L’évolution négative peut s’expliquer par trois tendances de fond qui sont liées : des taux d’extraction élevés, une reconstitution des stocks et de faibles niveaux de traitement et de recyclage en fin de vie », indiquent les auteurs. « Ces tendances sont profondément ancrées dans la tradition du ‘prendre, utiliser, jeter’ (‘take, make, waste’) de l’économie linéaire », déplorent-ils.

extrait et source https://www.lesechos.fr/

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