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COP 21 Beaucoup de symboles, et après ?

La COP 21 s’attache à des symboles, derrière lesquels il n’y a rien: vouloir finalement limiter la hausse des températures à 1,5 degré, alors qu’aucun moyen réel n’est prévu pour atteindre l’objectif de 2 degrés… Par Bjorn Lomborg, directeur du Copenhagen Consensus Center et professeur adjoint au Copenhagen Business School. Bjorn Lomborg commente chaque jour l’actualité de la COP21 pour La Tribune

Devant le site du Bourget où se déroule la conférence Paris Climat 2015 (COP21), les organisateurs ont érigé des « Arbres à Vent » qui produisent de l’électricité en utilisant la force de la brise. Cette initiative résume exactement les travers de cette conférence.

Cet arbre qui coûte environ 25 000 euros produira seulement 3 500 kWh par an. Avec un prix de production de 7 centimes d’euros par an, il faudra 89 années pour compenser le coût de l’investissement. En d’autres termes, ce système est 300% plus onéreux que les structures éoliennes classiques dont on sait qu’elles sont encore à ce jour dépendantes des subventions.

Concours de symboles

La COP21 tourne au concours de symboles: il s’agit de se donner une bonne conscience en dépensant beaucoup d’argent, mais sans accomplir grand-chose.

Cette semaine, le cynisme a atteint de nouveaux sommets lorsque Christiana Figueres, la secrétaire exécutive de la Convention-Cadre des Nations Unies sur le Change Climatique, a signé une déclaration initiée par les Philippines et d’autres gouvernements stipulant que la hausse des températures devrait être limitée à 1.5°C, au lieu des 2°C dont il a été beaucoup question ces derniers temps. La France a approuvé l’idée. Les journalistes environnementaux ont annoncé cette nouvelle le plus sérieusement du monde, et les activistes ont déclaré que maintenir la hausse des températures à 1.5°C était effectivement l’action « morale » à faire.

Ce cynisme affiché par chacun est stupéfiant. Déjà avec un objectif de départ pratiquement irréalisable, la première responsable du secrétariat de l’ONU pour le climat ainsi que d’autres entités qui le savent tous mieux que quiconque, prétendent croire que la planète devrait poursuivre un objectif encore plus irréaliste.

Un but chimérique
Mark Maslin, professeur en climatologie à l’University College de Londres, a déclaré cette semaine au Wall Street Journal que : « Cet objectif n’est ni sensé, ni rationnel dans la mesure où les modèles vous donnent un panel de possibilités, mais aucune réponse concrète ».

Cela étant, le problème fondamental de cet objectif de 2°C – et ce qui fait que les propos émis par des gens comme Mme Figueres sont hallucinants – ne réside pas dans son côté arbitraire et politique, mais plutôt dans le fait qu’il est irréalisable. Plusieurs modèles économiques l’ont démontré, et la plupart des personnes impliquées dans la science du climat l’ont compris.

Selon la publication conjointe des Professeurs David Victor de l’Université de Californie, à San Diego et Charles Kennel de l’Institut d’océanographie Scripps, parue récemment dans le journal Nature, les rares simulations économiques qui montrent que la limitation de la hausse des températures à 2°C est à peine faisable « se basent sur des hypothèses héroïques – telles qu’une coopération mondiale immédiate et une disponibilité généralisée de technologies comme les méthodes de bioénergies associées au captage et de stockage de carbone, qui à ce jour est inexistante même à l’échelle de démonstration ».

Les Professeurs Victor et Kennel plaident en faveur d’une stratégie basée sur l’observation des « signes vitaux » de la planète, plutôt que de courir après un chiffre arbitraire sur la hausse des températures. Ce serait plus pertinent.

Sauf qu’au lieu de s’engager dans cette voie plus pertinente, les figures de proue comme Mme Figueres ont choisi de poursuivre un but encore plus chimérique : limiter la hausse des températures à 1.5°C.

TDF

extrait et source de http://www.latribune.fr/

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